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Protection des réfugiés au Canada

Soumission sur le projet de loi C-69 (Loi d'exécution du budget)

Ces mémoires donnent un aperçu des préoccupations et des recommandations concernant les sections 38 et 39 du projet de loi C-69.

Le mémoire du Sénat a été soumis le 27 mai 2024 et celui du Comité des finances de la Chambre des communes a été soumis le 31 mai 2024.

(Veuillez noter que ce document n'a pas été traduit par le CCR mais par le service de traduction du Sénat)

Appel à assurer un soutien adéquat : les migrants précaires ne doivent pas être laissés pour compte

5 Mai 2020

 

Le très honorable Justin Trudeau
Premier ministre du Canada
Bureau du Premier ministre
80 rue Wellington
Ottawa, ON K1A 0A2

Courriel : pm@pm.gc.ca

Appel à assurer un soutien adéquat : les migrants précaires ne doivent pas être laissés pour compte

Cher Premier ministre,

Newsletter type

Soins de santé pour les réfugiés : impacts des récentes coupures

Résumé
Le 30 juin 2012, le gouvernement fédéral a effectué des coupures au Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI), qui couvre les soins de santé de base pour les réfugiés, les demandeurs d’asile et certains autres non-citoyens. Les changements sont en vigueur depuis plusieurs mois, il est donc possible d’en connaître les impacts.

Le projet de loi C-31 ou la réduction de la protection des réfugiés : mémoire à l’intention du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration

Résumé
Le CCR a demandé le retrait du projet de loi C-31 parce que celui-ci prévoit une procédure irréalisable qui ne respecte pas les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés, non plus que les obligations internationales du Canada, et qui ne protégera pas les réfugiés. Qui plus est, elle fera du tort aux réfugiés qui s’installent au Canada.

Protéger les réfugiés contre le projet de loi C-31 : déclaration conjointe

PROTÉGER LES RÉFUGIÉS CONTRE LE PROJET DE LOI C-31

D'autres organisations qui endossent cette déclaration

Les organisations qui veulent endosser cette déclaration devraient envoyer un courriel à cfrench@ccrweb.ca.

La coalition Justice pour les immigrants et les réfugiés (formée d’Amnesty International, de l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, de l’Association canadienne des libertés civiles, et du Conseil canadien pour les réfugiés) se prononce en faveur d’un système d’immigration juste, abordable et indépendant. Le projet de loi C-31, en plus d’être anticonstitutionnel, est en opposition avec notre tradition humanitaire et viole nos obligations internationales – il doit être retiré.

Le projet de loi C-31 est une mauvaise politique. Il met en place un système d’octroi de statut de réfugié manifestement injuste et donne au ministre des pouvoirs élargis et une possibilité d’action sans précédent. Cette concentration de pouvoirs vaguement définis entre les mains du ministre, sans aucun mécanisme de surveillance judiciaire, s’éloigne des principes de primauté du droit et de gouvernance démocratique et responsable.

Le projet de loi omnibus inclut les projets de loi C-4 et C-49, des éléments du projet de loi C-11, Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés et d’autres dispositions. Le projet de loi C-31 qui en résulte permettra la détention de groupes de réfugiés, nuira à la réunification familiale, ébranlera le processus de demande d’asile et de protection, introduira l’usage de la biométrie et autorisera la révocation du statut de résident permanent de réfugiés.

Le manque de temps pour fins d’examen et de discussion ainsi que la nature complexe du projet de loi C-31 ne permettent pas son analyse en profondeur afin d’évaluer son respect de la Constitution et des obligations internationales. Le court délai empêche aussi un débat public sur ce qui constitue un changement de cap dramatique dans les politiques canadiennes d’immigration. Le gouvernement précipite le projet de loi C-31 sans laisser le temps nécessaire à la réalisation d’analyses et aux débats.

La législation proposée aura un impact négatif sur notre système d’immigration et de demande d’asile.

  1. Des échéanciers rapprochés nuisent à la possibilité des réfugiés d’émettre les preuves sur lesquelles sont basées leurs demandes.

Le projet de loi C-31 impose des délais irréalistes pour tous les demandeurs d’asile. Le non-respect de ces délais peut engendrer un retrait de leur demande sans leur avoir donné une réelle opportunité de présenter une demande d’asile complète.

  • Les demandeurs d’asile auront 15 jours pour fournir, par écrit, les raisons de leur demande. Ce délai ne suffit pas aux nouveaux arrivants pour chercher une aide légale, répondre à de nombreuses exigences légales et rassembler les preuves sur lesquelles se base leur demande.
  • Les demandeurs confrontés à une décision négative auront 15 jours pour compléter un formulaire afin de faire appel de la décision. Ce délai est extrêmement court et rend illusoire la possibilité de faire appel des erreurs commises par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.

Le projet de loi C-31 permet au gouvernement de renvoyer des demandeurs d’asile dont la demande a été refusée sans effectuer un Examen des risques avant renvoi au préalable. Contrairement à ce qui était proposé dans le projet de loi C-11, Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés, la possibilité d’avoir accès à un appel permettant de corriger les erreurs faites au premier niveau n’est pas assurée. Le processus de demande d’asile sera maintenant injuste et la possibilité de faire appel, peu fiable. Le risque de déporter des réfugiés menacés de persécution en sera grandement augmenté.

  1. Le processus révisé de désignation des pays « sûrs » ne se base pas sur une analyse effectuée par un organe spécialisé et indépendant et laisse la place à la prise en compte de considérations politiques ou économiques erronées ou sans pertinence.  

Le projet de loi C-31 donne au ministre le pouvoir de désigner les pays producteurs de réfugiés comme des pays « sûrs ». L’opinion du ministre ne se base pas sur des avis experts concernant les conditions dans ces pays. De plus, il n’a pas à se soucier du risque auquel font face certaines minorités, mais pas d’autres, dans ces mêmes pays. Le processus risque de devenir davantage un outil politique qu’un processus visant la reconnaissance et la protection des réfugiés. Si le pays d’où ils proviennent est considéré comme « sûr », les demandeurs n’auront droit qu’à un processus d’évaluation accéléré de leur demande sans réelle opportunité d’en prouver les raisons. De plus, ils pourront être déportés sans avoir la possibilité de faire appel augmentant ainsi le risque que des personnes qui sont réellement menacées dans leur pays d’origine y soient renvoyées.

  1. Le projet de loi C-31 donne aux ministres de la Citoyenneté et de l’immigration et de la Sécurité publique les pouvoirs étendus de détenir les demandeurs d’asile, d’empêcher la réunification familiale des réfugiés et de leur retirer leur statut légal.  De plus, la loi fait fi de l’impact que peuvent avoir les erreurs judiciaires résultant de l’exercice de ces pouvoirs extraordinaires.

La loi permettrait au ministre de la Sécurité publique de désigner des nouveaux arrivants (à partir de deux personnes) comme un groupe « d’arrivées irrégulières » en se basant sur des soupçons de passage clandestin ou sur des considérations purement administratives. Les conséquences en seront les suivantes:

  • Une année de détention obligatoire, automatique, sans possibilité de révision et sans aucune garantie pour toutes les personnes âgées de 16 ans et plus;
  • Le pouvoir discrétionnaire de détenir les enfants de moins de 16 ans ou de les séparer de leurs parents durant un an;
  • Les personnes « arrivées irrégulières » dont la demande d’asile est acceptée n’auront pas accès à la résidence permanente avant 5 ans. Pendant cette période minimale de 5 ans, les réfugiés:
    • ne pourront appliquer pour permettre à leur conjoint(e) et à leurs enfants de les rejoindre au Canada, ce qui signifie que la réunification familiale ne sera possible que 6 à 8 ans après avoir obtenu le statut de réfugié;
    • devront se rapporter régulièrement aux autorités pour répondre à des interrogatoires et pour produire des documents – l’étendue, l’usage et le but de ces rapports ne sont toujours pas clairement définis;        
    • seront sous l’interdiction stricte de voyager à l’extérieur du Canada.

Cette détention obligatoire d’un an proposée dans le projet de loi C-31 est manifestement anticonstitutionnelle. La décision rendue à ce sujet par la Cour Suprême du Canada est très claire. De plus, le ministre de l’immigration pourrait, tout au long de cette période minimale de 5 ans, révoquer le statut de réfugié dans certaines circonstances, prolongeant ainsi l’insécurité vécue par les demandeurs d’asile et créant la crainte que le gouvernement puisse utiliser cette période afin de trouver des raisons de leur refuser la protection.

  1. Le projet de loi C-31 rend le statut de résident permanent précaire, en plaçant ainsi des centaines de milliers de réfugiés devant le risque d’être déportés.

Le projet de loi C-31 octroie au ministre le droit de révoquer le statut de réfugié à un individu à tout moment jusqu’à ce qu’il obtienne la citoyenneté canadienne permettant donc l’abrogation automatique de sa résidence permanente et sa déportation du pays.

Le projet de loi C-31 ne respecte pas notre engagement qui vise à favoriser la réinstallation des réfugiés et de leur assurer une certaine stabilité découlant du statut de résident permanent. Même si un réfugié détient la résidence permanente, le ministre pourra effectuer une vérification à tout moment afin de prouver qu’il ou elle ne court plus de risque dans son pays d’origine.  Si le ministre obtient gain de cause, le réfugié perd, du même coup, son statut de réfugié et sa résidence permanente et risquera la déportation. Cette disposition s’applique autant pour ceux ou celles qui ont fait leur demande au Canada ou pour ceux ou celles dont la réinstallation au Canada a été permise par le gouvernement ou par des groupes de parrainage privés comme des associations religieuses ou culturelles.
Quelqu’un qui est arrivé grâce à un programme de réinstallation de réfugiés il y a plus de dix ans, qui a refait sa vie et  qui a fondé sa famille au Canada pourrait voir son statut lui être retiré et risquerait de se faire déporter sans avoir droit de faire appel de cette décision.

Aucun critère ne limite l’utilisation de ce pouvoir par le ministre. Peu importe le nombre de fois que cette disposition sera utilisée, la menace de perte de statut et de déportation planera au-dessus des réfugiés qui ont la résidence permanente, mais qui ne sont toujours pas citoyens. Les réfugiés n’auront plus droit à la stabilité et à la sécurité traditionnellement offerte par le Canada. De plus, cette disposition viole les obligations internationales du Canada.
Cette disposition va à l’encontre d’un objectif fondamental de la tradition du Canada concernant la politique de protection des réfugiés qui favorisait leur intégration rapide afin qu’ils puissent refaire leur vie et contribuer à la société canadienne.

  1. Les références du ministre aux « faux » demandeurs d’asile est une déformation monumentale de la réalité.

Le ministre a souvent utilisé l’expression « faux demandeurs d’asile » pour caractériser ceux à qui le statut a été refusé. Cette affirmation est fausse. La définition de ce qu’est un refugié est très technique. Plusieurs demandeurs d’asile peuvent avoir une crainte réelle d’être persécutés sans toutefois correspondre à la définition de réfugié. Leur recherche de protection est fondée et réelle. L’utilisation constante des termes « abuseurs », « fraudeurs » et « faux » demandeurs nuit à l’indépendance du système canadien de protection des réfugiés.  Elle ébranle aussi la confiance en la capacité du système à prendre les bonnes décisions d’une manière juste.

  1. Le filet de sécurité humanitaire du Canada est grandement affaiblit.

Le Canada a toujours reconnu l’importance des considérations humanitaires au sens large dans la préservation de la flexibilité de notre système de protection. Un accès plus difficile est contraire à notre tradition humanitaire.

En tant que coalition, nous reconnaissons l’importance de mettre en place un système de protection des réfugiés rapide, équitable et efficace. Nous insistons pour que le gouvernement :

  1. Retire le projet de loi C-31
  2. Mette en application la Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés, laquelle a été adoptée à l’unanimité par le Parlement, avec les modifications énoncées ci-dessous.   
  3. Élimine l’entrevue dans 15 jours qui, selon tous les partis et même le gouvernement, serait dispendieuse et inefficace.  
  4. Impose des délais raisonnables pour déposer l’information expliquant les raisons de la demande et l’application pour faire appel. Des délais de 30 jours, contrairement aux 15 jours proposés actuellement, n’auront pas d’impact majeur sur le traitement des demandes et permettra aux juges de la Cour fédérale, aux Canadiens et aux observateurs internationaux de voir que le système canadien de protection des réfugiés est en mesure de rendre des décisions fiables rapidement.
Résumé
La coalition Justice pour les immigrants et les Réfugiés (formée d’Amnesty International, de l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, de l’Association canadienne des libertés civiles, et du Conseil canadien pour les réfugiés) se prononce en faveur d’un système d’immigration juste, abordable et indépendant. Le projet de loi C-31, en plus d’être anticonstitutionnel, est en opposition avec notre tradition humanitaire et viole nos obligations internationales – il doit être retiré.
Format

Year in Review 2011

Résumé
Fidèle aux traditions canadiennes de l’accueil et du respect des nouveaux arrivants, notre bilan examine le progrès que le Canada a fait en 2011 et se penche sur les points à améliorer.

Ce que nous voulons pour les réfugiés : quatre visages, quatre valeurs

Résumé

Nous voulons que les réfugiés soient traités de façons équitable et honorable, dans un processus indépendant et abordable. Ce sont là des valeurs canadiennes : traiter des réfugiés de cette manière est bonne tant pour le Canada que pour les réfugiés. Consultez ce survol à deux pages pour apprendre davantage sur notre vision pour les réfugiés au Canada et ce que nous pouvons faire ensemble pour y arriver. 2 pages, 2011.

http://ccrweb.ca/fr/4visages-4valeurs

Bienvenue au Canada : L’expérience des demandeurs d’asile lors de l’entrevue au point d’entrée

Sommaire

En 2010, le Conseil canadien pour les réfugiés et Sojourn House ont mené une recherche sur l’expérience des demandeurs d’asile lors de l’entrevue au point d’entrée. Cette première entrevue est menée par des agents d’immigration, en général immédiatement après l’arrivée du demandeur au Canada, et elle est utilisée pour déterminer la recevabilité de la demande.
 
L’objectif de la recherche était de documenter les forces et les faiblesses des politiques et pratiques actuelles, et d’identifier les améliorations nécessaires et les besoins en termes de défense de droits.

Dans le cadre de ce projet, 45 demandeurs ont été interviewés au sujet de leur expérience au point d’entrée. Plus de la moitié étaient arrivés à Fort Erie, tandis que d’autres sont arrivés à Windsor, Toronto, Lacolle, Québec, Montréal et Vancouver. Deux personnes ont fait leur demande à l’intérieur du Canada. On n’a pas tenté d’obtenir un échantillon représentatif de demandeurs. 37 intervenants ont également été interrogés.
 
L’expérience au point d’entrée
Les demandeurs ont parlé de leur état physique et mental lors de l’entrevue au point d’entrée. Certains étaient épuisés ou souffraient de problèmes de santé. Beaucoup étaient très nerveux. Ils ont décrit comment les agents, par leurs paroles et leurs actes, ont accru leur peur ou au contraire, les ont aidés à se détendre.
 
Dans de nombreux cas, l’interprète joue un rôle important, du point de vue du demandeur. Alors que certains ont hautement apprécié l’interprète, d’autres ont parlé de difficultés de communication ou de méfiance envers l’interprète. Certains demandeurs ont déclaré que l’agent a refusé leur demande d’un interprète parce qu’ils maîtrisaient partiellement l’une des langues officielles du Canada.

Les demandeurs ont indiqué avoir été intimidés par l’aspect physique de l’agent de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), en particulier à cause de l’arme à feu, de l’uniforme et du gilet pare-balles. Certains se sont remémoré une expérience douloureuse avec les militaires ou la police dans leur pays d’origine. Le fait d’être menotté et la détention ont causé des contrariétés supplémentaires.

La nervosité, l’intimidation et la désinformation font que certains demandeurs ont de la difficulté à répondre même à des questions simples. Divulguer des informations délicates est particulièrement problématique : les intervenants ont souligné les obstacles rencontrés par les demandeurs gais et lesbiennes, et par les personnes qui ont subi la violence sexuelle et la torture.

Comme première expérience du Canada, l’entrevue au point d’entrée a un énorme impact sur les demandeurs. De l’avis de certains intervenants, elle a d’importantes conséquences à long terme sur le processus d’établissement de la personne.
 
Les préoccupations spécifiques
La recherche a permis d’identifier les préoccupations suivantes :
 
  • Interprétation : neuf demandeurs ont identifié l’interprétation comme un problème. Les deux principales préoccupations sont la piètre qualité de l’interprétation et les besoins des personnes qui maîtrisent partiellement, mais pas totalement l’anglais ou le français. Les questions de confiance résultant de la présence de l’interprète se posent également.
  • Notes au point d’entrée : Cinq demandeurs ont signalé des erreurs ou omissions dans les notes de leur entrevue au point d’entrée. Des erreurs peuvent conduire la Commission de l’immigration et du statut de réfugié à conclure à l’absence de crédibilité. Selon la recherche, au cours des dernières années, les agents mettent davantage l’accent sur les questions relevant de leur compétence et posent moins de questions sur le bien-fondé de la demande, conformément aux lignes directrices. Néanmoins, certains agents continuent à faire des commentaires déplacés sur le bien-fondé de la demande.
  • La cohérence et la formation : Le comportement de certains agents manque parfois de cohérence. Alors que plusieurs agents sont courtois et humains, certains comportements abusifs ont été rapportés. Les entrevues n’étant pas enregistrées, il n’est pas possible d’enquêter effectivement sur les allégations d’abus. D’autre part, un environnement physique humain et un comportement sensible de l’agent contribuent à mettre les demandeurs à l’aise et favorisent une bonne communication.
  • Entente sur les tiers pays sûrs : La recherche souligne les incohérences dans l’évaluation des relations familiales. Dans certains cas, la rigidité a abouti au rejet de demandeurs qui ont en fait des membres de la famille au Canada, et bénéficient donc en principe de l’exception à la règle du tiers pays sûr.
  • Cas d’exclusion : En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, une personne assujettie à une ordonnance de renvoi ne peut faire une demande de statut de réfugié. Une des personnes interrogées n’a pas fait une demande d’asile à l’arrivée, car elle ignorait qu’elle pouvait le faire. On ne lui a pas demandé si elle craignait revenir dans son pays avant d’émettre l’ordonnance de renvoi. Les lignes directrices actuelles ne protègent pas suffisamment les personnes qui peuvent en fait être des réfugiés contre une ordonnance de renvoi.
  • La culture de l’application de la loi : La recherche suggère que l’ASFC est aux prises avec diverses responsabilités au sein de son mandat, à savoir le mandat d’application de la loi et le devoir de protéger les réfugiés. Certains demandeurs ont indiqué que les agents ne semblaient pas les croire ou les accusaient même de mentir. Dans les cas extrêmes, les demandeurs cherchant la protection à titre de réfugié ont estimé qu’ils étaient traités comme des criminels. La difficulté, au plan organisationnel, de distinguer entre l’application de la loi et la protection des réfugiés peut en partie expliquer les incohérences dans la conduite des agents.
 
Recommandations
Suite aux résultats de la recherche, le CCR a développé une série de recommandations, couvrant les domaines suivants :
 
  • Augmenter la formation spécifique au sujet des réfugiés, dont l’implication des ONG;
  • Promouvoir la présence d’observateurs lors des entrevues;
  • Nouvelle politique concernant les mineurs;
  • Avoir des agents et des unités spécialisés, lorsque possibles;
  • Ne pas avoir d’armes à feu au cours des entrevues;
  • Prendre en compte le genre lors des entrevues;
  • Enregistrement audio des entrevues;
  • Examen des politiques et pratiques concernant les interprètes;
  • Renouvellement des lignes directrices au sujet des mesures de renvoi et de la réouverture des décisions;
  • Restreindre la portée des interrogatoires aux points d’entrée;
  • Modification au Code de conduite de l’ASFC;
  • Mécanisme de plainte;
  • Examen de la façon dont les exceptions à l’Entente sur les tiers pays sûrs sont mises en œuvre;
  • Message de haut niveau sur la protection des réfugiés;
  • Pour les ONG : participer à plus d’entrevues et faire le suivi de plus de plaintes

 

Le texte intégral du rapport est disponible en anglais