Protection outremer et réinstallation

L'Afghanistan

Numéro de résolution
10
Attendu que
  1. La situation en Afghanistan a continué à se détériorer de façon telle que des milliers de personnes fuient chaque jour la seule ville de Kabul et que le pays est laissé sans aucune infrastructure de soutien;
  2. L'Afghanistan reste l'un des pays qui produisent le plus de réfugiés en raison de la guerre qui y sévit en permanence;
  3. Les Nations Unies ont entamé un processus de discussion et de négociations, par l'intermédiaire de la délégation des Nations Unies dirigée par Mahmood Mestiri, avec les diverses factions impliquées dans le conflit afghan;
  4. Le Canada est respecté de la communauté internationale pour son engagement dans la lutte pour la paix et est considéré comme acteur important aux Nations Unies où sa voix est écoutée;
Il est résolu

Que le CCR demandera instamment au gouvernement canadien de:

  1. Appuyer activement les efforts et les initiatives des Nations Unies pour une résolution pacifique du conflit afghan;
  2. Jouer un rôle clé pour rallier le soutien de la communauté internationale en vue d'aider l'Afghanistan;
  3. Augmenter et renforcer son soutien aux organismes qui travaillent à soulager la population partout en Afghanistan, tel que la Croix rouge internationale.

Les leçons à tirer du Rwanda

Numéro de résolution
9
Attendu que
  1. Le Secrétaire général des Nations Unies a demandé, le 18 novembre 1994, une opération de maintien de la paix afin de rétablir la sécurité dans les camps de réfugiés rwandais situés dans la région de Kivu, au Zaïre;
  2. Le CCR a organisé une journée de discussion sur les leçons à tirer du Rwanda le 24 novembre 1994 qui a conduit à un certain nombre de conclusions;
Il est résolu
  1. QUE le CCR demandera au gouvernement canadien d'appuyer et de promouvoir ces conclusions:1.La communauté internationale devrait appuyer la recommandation du Secrétaire général pour le déploiement d'une force de maintien de la paix des Nations Unies dans la région de Kivu, au Zaïre, afin que l'effort fait pour soulager les réfugiés rwandais au Zaïre puisse se faire dans la sécurité;

  2. On devrait demander aux organismes d'aide locaux de contribuer autant que possible à l'aide apportée aux réfugiés rwandais et utiliser autant que possible les ressources locales;3.La Commission des Nations Unies des droits de l'homme doit être habilitée à faire des enquêtes sur la situation des droits de la personne de sa propre initiative et à rendre compte de ses découvertes au Secrétaire général des Nations Unies, au Conseil de sécurité et au public;

  3. Le Centre des Nations Unies des droits de l'homme devrait mettre en place dans tout le Rwanda des systèmes de surveillance des droits de la personne afin de rapporter les violations de ces droits s'il y en a, et afin d'établir un climat de confiance pour le rapatriement des réfugiés là où les droits de la personne ne sont pas violés;

  4. La communauté internationale devrait promouvoir la démocratie et le respect des droits de la personne partout dans le monde, sans distinction de culture ou de religion;

  5. Les Nations Unies ont besoin d'un poste de commandement permanent qui puisse fonctionner immédiatement pour réunir et entretenir une force de maintien de la paix quand le Conseil de sécurité des Nations Unies décide d'en créer une;

  6. Les Nations Unies devraient demander aux États Membres de mettre provisoirement à leur disposition une force de maintien de la paix; cette force devrait être prête à intervenir immédiatement quand le Conseil de sécurité décide de créer une nouvelle force de maintien de la paix;

  7. Les forces de maintien de la paix des Nations Unies sur le terrain devraient avoir comme mandat et mission, en tant que devoir humanitaire, d'intervenir et d'utiliser la force si nécessaire pour protéger les civils innocents qui sont l'objet d'attaque dans les régions où elles opèrent;

  8. La communauté internationale devrait contribuer à créer au Rwanda un système de services sociaux opérationnel, une administration civile, un réseau de police et un réseau judiciaire; il est urgent de créer un système judiciaire au Rwanda afin de traduire en justice les auteurs d'atrocités passées;

  9. Il est urgent de rendre fonctionnel le tribunal international sur les crimes commis au Rwanda;

  10. Le Canada et les autres membres de la communauté internationale doivent aider à traduire en justice les Rwandais ayant commis un crime contre l'humanité où qu'ils se trouvent, soit en les jugeant là où ils sont, soit en les extradant pour qu'ils soient jugés au Rwanda, ou encore en les extradant pour qu'ils soient jugés par le tribunal international sur le Rwanda;

Mines antipersonnel

Numéro de résolution
8
Attendu que
  1. Le CCR a adopté la Résolution #11 (Nov. 92) et la Résolution #18 (Nov. 93) qui condamnent les mines antipersonnel;
  2. Les mines antipersonnel continuent de tuer ou de blesser des milliers de civils, y compris des réfugiés et des personnes rentrées dans leur pays, en particulier en provenance de/en: Afghanistan, Angola, Bosnie, Cambodge, Éthiopie, Erythrée, Iraq, Mozambique, Somalie et Soudan;
  3. Les mines antipersonnel constituent une menace pour l'humanité en causant dommages et souffrances, touchant les secteurs social, économique et agricole de régions entières, sans aucune possibilité de reconstruction ni de réhabilitation longtemps après la fin du conflit;
  4. Le ministre Ouellet a suggéré qu'une Commission spéciale canadienne sur les Mines antipersonnel soit créée; il y a aussi une occasion de s'impliquer dans l'étude du Protocole sur les Mines antipersonnel de la Convention sur les armes conventionnelles (1980) à la Conférence de Révision en septembre 1995;
  5. Une Coalition canadienne sur les mines antipersonnel est en train d'émerger ainsi qu'une campagne internationale pour sensibiliser le public sur la question des mines antipersonnel;
Il est résolu

Que le CCR:

  1. Envisagera la possibilité de devenir un membre actif de la Coalition canadienne sur les mines antipersonnel, et souscrira aux quatre objectifs de la Coalition:
    1. Demander instamment au gouvernement canadien de lancer un appel pour la proscription totale de l'utilisation, la production, le stockage, la vente, le transport ou l'exportation de mines antipersonnel;
    2. Reconnaître les récentes initiatives canadiennes et le soutien aux initiatives ultérieures d'aide aux activités humanitaires de déblaiement de mines. Ceci comprendra des activités multilatérales, comme le soutien au Cambodian Mine Action Centre et à d'autres initiatives de l'ONU, aussi bien que des activités unilatérales que le Canada peut entreprendre en ce qui concerne le déblaiement humanitaire de mines.
    3. Demander un moratoire canadien immédiat sur la production, l'exportation et le transport de mines antipersonnel, de leurs composantes et de la technologie qui s'y rattache;
    4. Inviter le gouvernement canadien et le public à accroître leur soutien et leur participation aux programmes bilatéraux, multilatéraux et non-gouvernementaux qui fournissent une assistance aux victimes des mines antipersonnel;
  2. Encouragera les organismes membres à participer aux campagnes de sensibilisation du public sur les mines antipersonnel;
  3. Écrira aux départements des Affaires Extérieures et de la Défense Nationale pour les inciter à:
    1. Permettre à la Coalition canadienne sur les mines antipersonnel et les autres ONG à participer à la Commission proposée sur les mines antipersonnel;
    2. Solliciter les propositions de la Coalition afin de les inclure dans la position du gouvernement canadien à la Conférence de révision.

L'engagement du gouvernement en matière de réétablissement

Numéro de résolution
7
Attendu que
  1. Le gouvernement du Canada s'est toujours engagé à réétablir des réfugiés se trouvant à l'étranger et que cet engagement fait partie de la Loi sur l'immigration;
  2. Le Canada a une obligation humanitaire internationale envers les réfugiés;
  3. Le parrainage offert par le gouvernement a toujours été le principal programme destiné à faciliter la réinstallation des réfugiés;
  4. Le parrainage privé est un programme qui est venu compléter le parrainage offert par le gouvernement et a toujours été considéré par le secteur privé comme une occasion de répondre aux besoins des réfugiés en-dehors de l'engagement du gouvernement;
  5. Les questions concernant les réfugiés ont été séparées des questions concernant l'immigration dans le Cadre décennal;
  6. La formation du "Comité ONG-gouvernement sur le Parrainage privé" pourrait aboutir à une modification dans la pratique du gouvernement, l'éloignant de l'engagement du Canada à l'admission des réfugiés;
Il est résolu

Que le CCR demandera au gouvernement canadien d'honorer et de respecter son engagement en matière de réinstallation humanitaire des réfugiés se trouvant à l'étranger indépendamment de l'aide offerte par le secteur privé.

Recommandations sur les femmes en péril

Numéro de résolution
6
Attendu que
  1. Le CCR s'est engagé à promouvoir les droits et la protection des femmes réfugiées, y compris les femmes en péril;
  2. La révision du programme Femmes en péril est achevée et en attente de recommandations;
  3. Le CCR a élaboré les recommandations suivantes dans son document "Femmes en péril: élaborer des recommandations":
    1. REC1Le programme canadien Femmes en péril (AWR) devrait répondre aux besoins des femmes en péril. Attendu que le programme canadien AWR ne répond pas efficacement aux femmes en urgent besoin de réétablissement, des mécanismes spéciaux devraient être mis en place, tels que: effectuer les examens médicaux lors de l'arrivée au Canada, fournir des allocations de transport, utiliser les permis ministériels et fixer des délais de traitement.

      REC. 2 Le programme AWR devrait inclure les femmes qui fuient la persécution reliée au sexe, dans le pays d'origine comme dans le pays d'asile.

      REC. 3 La catégorie des personnes outre frontière en voie de réinstallation devrait être instaurée et utilisée pour le traitement des cas AWR. Cette catégorie devrait utiliser la définition tracée dans la Recommandation particulière R7 du rapport du groupe de travail #3 des Consultations de 1994 sur l'immigration.

      REC. 4 La composante "possibilité de s'établir avec succès" des critères d'admissibilité devrait être enlevée pour les réfugiés en urgent besoin de protection, en particulier les femmes réfugiées.

      REC. 5 Les agents des visas devraient accepter et traiter promptement les soumissions concernant les femmes en péril venant du HCR et des ONG, sans faire passer d'entrevue sur les détails de l'expérience de persécution.

      REC. 6 Le Canada devrait travailler avec le HCR et les ONG dans les pays de premier asile, là où ceci leur permettra de répondre plus efficacement aux femmes réfugiées en péril.

      REC. 7 La formation des agents des visas sur les questions relatives aux femmes réfugiées devrait être davantage améliorée, par ex. sur les séquelles psychologiques et sociales des traumatismes et le traitement accéléré des cas.

      REC. 8 Le programme AWR devrait être géré comme un programme séparé au sein de Citoyenneté et Immigration, ce qui permettra une exécution plus cohérente. Toutes les catégories de femmes en péril devraient recevoir une allocation de transport.

      REC. 9 Citoyenneté et Immigration devrait mettre en place des mécanismes pour mesurer la réussite du programme AWR, qui devrait inclure les commentaires venant de tous les participants au programme. Une recherche devrait être menée sur les expériences de réétablissement des femmes réfugiées, y compris leur capacité d'adaptation et leurs autres ressources personnelles. Un système de contrôle doit être instauré pour permettre de faire un suivi des cas depuis le moment de la soumission jusqu'à la fin de la période de parrainage. L'information serait utilisée dans la formation des agents des visas et l'amélioration de la politique et des opérations AWR.

      REC. 10 Un poste à plein temps devrait être créé à Citoyenneté et Immigration pour la promotion et la gestion du programme AWR.

      REC. 11 Lorsque des parrains ne sont pas immédiatement disponibles, le Canada devrait utiliser des centres de réception dans tout le pays pour recevoir des femmes en péril à leur arrivée, pour une période intensive de guérison et d'orientation de trois à six mois qui serait facultative. Pendant ce temps, on trouverait des parrains.

      REC. 12 Le nombre de femmes admises dans le cadre du programme femmes en péril devrait augmenter. Le Canada devrait fixer dès maintenant un objectif annuel minimum du nombre des femmes qu'il cherchera à aider dans le cadre du programme AWR.

Il est résolu

Que LE CCR:

  1. Adoptera en principe du rapport "Femmes en péril: Élaborer des recommandations";
  2. Adoptera et fera la promotion des recommandations contenues dans "Femmes en péril: Élaborer des recommandations".

La définition de la catégorie des personnes outre-frontières en voie de réinstallation

Numéro de résolution
5
Attendu que

Beaucoup de réfugiés nécessitant la protection offerte par la réinstallation peuvent ne pas être des réfugiés au sens de la Convention;

Il est résolu

Que le CCR:

  1. Appuiera la recommandation particulière R7 du Groupe de travail #3 des Consultations sur l'Immigration qui stipule:

    Que CIC adopte une définition plus large du terme "réfugié" lorsqu'il évalue les besoins de protection des personnes pour qui la réinstallation est la seule solution.  Le groupe de travail propose notamment que la définition de la nouvelle catégorie envisagée des personnes outre-frontières en voie de réinstallation soit libellée ainsi:

    Catégorie de pays d'accueil

    "personne de la catégorie de pays d'accueil (de pays source)" Immigrant à l'égard duquel les circonstances suivantes existent:

    1. Il a quitté le pays de sa citoyenneté ou de sa résidence habituelle (il réside dans le pays de sa citoyenneté ou de sa résidence habituelle, lequel pays est visé à l'annexe XII);
    2. Sa vie, sa sécurité ou sa liberté:
      1. Sont gravement menacées par une guerre civile, un conflit armé, des mesures coercitives que tolère le gouvernement de son pays de citoyenneté ou de résidence habituelle, la violence générale qui règne dans ce pays ou d'autres situations qui ont beaucoup perturbé l'ordre public, ou
      2. sont menacées par une violation massive des droits de la personne;
    3. Selon le cas:
      1. Aucune solution durable n'est, à son égard, réalisable dans un laps de temps raisonnable, ou          
      2. une personne apparentée à celui-ci réside au Canada, ou
      3. il est urgent qu'on le protège;
    4. Il se trouve hors du Canada.
  2. Demandera à Citoyenneté et Immigration Canada d'établir la Catégorie des personnes outre-frontières en voie de réinstallation avec la définition citée ci-dessus.

Limitations imposées au parrainage de réfugiés par les groupes de cinq

Numéro de résolution
4
Attendu que
  1. Pour les réfugiés venant de pays comme la Syrie et l’Afghanistan et les réfugiés urbains dans de nombreux pays il n’y a pas de possibilité de recevoir en temps opportun, ou du tout, le statut de réfugié, de la part du HCR ou du pays hôte.
  2. Le fait qu’un réfugié doit avoir un statut reconnu par un pays hôte ou par le HCR pour être admissibles à un parrainage par un groupe de 5 ou par un répondant communautaire limite de fait le programme de parrainage privé des réfugiés, d’une façon discriminatoire contre les réfugiés qui n’ont pas accès, en temps opportun ou du tout, à une procédure de détermination de statut de réfugié.
  3. Le CCR a adopté de nombreuses résolutions au fil des années, pour soutenir l’idée de non-discrimination concernant l’accès à la réinstallation des réfugiés et à la réunification des familles.
Il est résolu

que le CCR demande au gouvernement de retirer l’exigence de reconnaissance du statut de réfugié pour les groupes de cinq (G5) et les répondants communautaires.

Nombre de réfugiés réinstallés

Numéro de résolution
3
Attendu que

le CCR a adopté de nombreuses résolutions concernant les objectifs et les taux de réinstallation des réfugiés, notamment la résolution 14 de novembre 2003 sur les  « objectifs de réinstallation des réfugiés ».

Il est résolu

Le CCR presse le gouvernement du Canada de réinstaller chaque année un minimum de 10 % des réfugiés dans le monde.

Âge d’un enfant à charge

Numéro de résolution
2
Attendu que

le gouvernement du Canada propose de réduire la limite d’âge de 22 ans à 19 ans pour définir les enfants à charge dans le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés.le gouvernement du Canada propose de réduire la limite d’âge de 22 ans à 19 ans pour définir les enfants à charge dans le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés.

Il est résolu

Le CCR recommande que les critères pour les enfants à charge demeurent inchangés dans le Règlement (moins de 22 ans, étudiants à temps plein et enfants handicapés).

Modifications au programme de réinstallation des réfugiés

Numéro de résolution
1
Attendu que
  1. le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration a exposé les grandes lignes des futures modifications au programme de réinstallation des réfugiés, qui dépend de critères relatifs tant à l’immigration qu’à la protection, et que ces changements visent entre autres à limiter le nombre de réfugiés réinstallés qui ont besoin d’un soutien et de services plus importants pour réussir leur intégration; que ces modifications vont surtout désavantager les groupes de réfugiés plus vulnérables comme les femmes ou les personnes âgées;
  2. les changements comprennent des critères de sélection fondés sur les intérêts économiques, les intérêts canadiens à l’étranger ou les intérêts ministériels;
  3. les récentes modifications au programme canadien d’immigration vont privilégier l’arrivée d’un plus grand nombre d’immigrants dotés de compétences et d’expertises, ce qui permettra de réduire l’aide à la réinstallation ainsi que les services et le soutien à l’intégration.
Il est résolu

Le CCR demande que :

  1. la réinstallation des réfugiés constitue un outil de protection primordial et qu’elle demeure au centre des préoccupations du programme canadien de réinstallation des réfugiés;
  2. les intérêts de la politique étrangère ainsi que les intérêts politiques ou économiques n’aient pas leur place dans un programme humanitaire;
  3. les critères définissant les capacités d’une installation réussie au Canada ne fassent en aucun cas partie d’un programme humanitaire qui mise sur la protection, et que ces critères doivent donc être supprimés de la réglementation en matière de réinstallation des réfugiés;
  4. les gouvernements fédéral et provinciaux augmentent l’attribution de ressources des programmes et services pour améliorer les résultats liés à l’intégration, surtout pour les réfugiés dont les besoins sont élevés et à qui il faut offrir différentes formes de soutien à plus long terme.