Protection outremer et réinstallation

Acceptation de réfugiés afghans

Numéro de résolution
21
Attendu que
  1. L'effondrement du régime communiste d'Afghanistan n'a pas apporté de solution durable à ce pays, comme il était proposé dans le plan de paix de l'ONU qui n'a jamais été mis en oeuvre, mais a davantage accéléré une guerre plus brutale entre les chefs de guerre extrémistes rivaux, se soldant par des pertes civiles lourdes, des milliers de déplacés internes en plus, une nouvelle vague de plus de 100 000 réfugiés à la frontière du Pakistan et une escalade grave des abus contre les droits de la personne (comme l'a rapporté la plus récente publication d'Amnistie Internationale en 1994);
  2. Le programme de rapatriement de l'ONU pour les réfugiés est devenu une honte internationale et un échec flagrant;
  3. Les récents rapports du HCR va à l'encontre des données fournies par les organismes des droits de la personne, tels qu'Amnistie Internationale, et du rapport du Rapporteur spécial de l'ONU sur l'Afghanistan, et suggèrent incorrectement que les Afghans n'ont pas besoin de réétablissement à l'extérieur;
  4. Les réfugiés afghans constituent la plus importante population de réfugiés dans le monde, mais que le parrainage d'Afghans par le gouvernement canadien a été stoppé jusqu'au récent accord mentionné ci-dessous, et que le taux de rejet de parrainages privés dépasse les 90%;
  5. Le Ministre de la Citoyenneté et de l'immigration a récemment négocié un accord de réétablissement conjoint, signé par Sergio Marchi, M. Aziz Bhaloo, Président du Conseil ismaélien du Canada et FOCUS Humanitarian Assistance Canada;
  6. Le CCR a fait part, de nombreuses fois, de ses préoccupations au sujet des réfugiés afghans dans ses entretiens avec le Département de l'Immigration, sans aucun résultat;
Il est résolu

Que le CCR:

  1. En appellera au gouvernement du Canada pour qu'il:
    1. Ouvre les portes à tous les réfugiés afghans, en particulier aux femmes et aux enfants qui constituent la majorité, en plus de l'accord de réétablissement conjoint pour les Ismaéliens;
    2. Procède à une révision de tous les cas de parrainages refusés de réfugiés afghans;
    3. Soutienne l'initiative de l'ONU pour mettre fin au conflit afghan par une solution négociée;
    4. Dissuade les pays voisins d'armer les factions en guerre;
  2. En appellera au HCR pour qu'il fournisse des informations plus exactes sur la situation en Afghanistan;
  3. Écrira au gouvernement du Canada pour lui exprimer les préoccupations suivantes à propos de l'accord de réétablissement conjoint entre le gouvernement canadien, le Conseil ismaélien du Canada et Focus Humanitarian Assistance Canada:
    1. Nous nous inquiétons de ce que les 500 places par an allouées aux Ismaéliens du Pakistan fassent partie du quota actuel des réfugiés assistés par le gouvernement pour le Moyen-Orient, et ne soient pas allouées en plus du quota. A cause de ceci, il y aura moins de places pour les Iraniens, Iraquiens et les autres Afghans;
    2. Cet accord semble constituer un dangereux précédent pour décharger le gouvernement de l'obligation de réétablir des réfugiés sur des groupes ethniques ou d'autres parrains privés;
    3. Bien que nous nous réjouissions du réétablissement des réfugiés afghans, nous nous préoccupons de la sélection de réfugiés, déterminée à l'avance en se fondant sur l'appartenance religieuse, dans une région où de nombreux réfugiés d'appartenances religieuses diverses ont besoin de réétablissement;
    4. Nous recommandons instamment au gouvernement, soit de considérer ces 500 réfugiés comme des réfugiés parrainés par le secteur privé soit d'augmenter le quota régional de façon à répondre aux besoins des réfugiés de toute appartenance religieuse.

La crise rwandaise

Numéro de résolution
20
Attendu que
  1. La crise rwandaise est toujours d'actualité et un atelier spécial a été sollicité à la conférence du CCR;
  2. Le génocide et les massacres qui ont débuté le 6 avril ont jusqu'au date fait plus de 500,000 victimes et plus de 2,000,000 de déplacés et que cela continue;
  3. Il y a un nombre exorbitant de réfugiés qui affluent dans les pays limitrophes du Rwanda;
  4. Le peuple rwandais vit une drame humanitaire et une crise économique et sociale sans précédents dans l'histoire;
  5. Les forces de l'ONU ont quitté le Rwanda au déclenchement du génocide, laissant en détresse la population civile, ce qui a encouragé l'armée et la milice à massacrer; elles se sont rendues suspectes;
  6. Il y a une large désinformation médiatique comme quoi la guerre au Rwanda est ethnique, alors qu'elle est politique;
Il est résolu

Que le CCR:

  1. Exhortera le gouvernement canadien à:
    1. appuyer notre requête pour une enquête internationale ou régionale impartiale sur les événements qui ont mené au génocide du peuple rwandais;
    2.  appuyer les mesures nécessaires pour que suite à cette enquête, les personnes responsables de ces massacres soient jugés et punies, que ce soit au Rwanda, ici ou dans un autre pays;
    3.  appuyer les mesures nécessaires pour l'établissement d'un gouvernement démocratique d'union nationale et pour le respect des droits de la personne comme dans l'esprit des Accords d'Arusha;
    4. continuer son assistance humanitaire généreuse au peuple rwandais;
    5. étudier et discuter le problème de l'abandon du personnel local employé par des organisations ou par le gouvernement canadiens, lors de l'évacuation des expatriés canadiens, pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise à l'avenir;
    6. rejeter l'exigence des conditions à la participation des forces canadiennes aux troupes onusiennes, selon laquelle 5,500 troupes doivent être réunies pour le Rwanda;
    7. mettre en place des mesures spéciales et des critères clairs et simples pour faciliter l'asile au Canada de ceux et celles ayant des liens familiaux ou autres avec des Canadiens d'origine rwandaise et refuser le visa d'entrée et droit d'établissement aux criminels déjà identifiés;
    8.  mettre un terme à toute déportation non justifiée de Rwandais qui sont au Canada;
  2. Demandera à ses membres d'éduquer le public canadien sur les origines ainsi que sur les solutions de la crise actuelle au Rwanda;
  3. Demandera au gouvernement canadien de mettre au point une procédure d'urgence spéciale pour cueillir des enfants orphelins mineurs non accompagnés dont les seuls parents ou proches sont au Canada; c'est à dire les Canadiens d'origine rwandaise quel que soit leur admissibilité dans les programmes de parrainage existants (cas humanitaires).

Changements dans les critères de recevabilité et d'admissibilité pour le réétablissement des réfugiés

Numéro de résolution
19
Attendu que
  1. Le Programme Femmes en détresse a été l'objet d'une révision dans le cadre de la consultation générale sur les questions reliées au sexe, dans laquelle sont engagés le comité ad hoc du CCR qui étudie le Programme Femmes en détresse, des femmes réétablies conformément au Programme Femmes en détresse, des parrains, le HCR, des agents d'immigration, des agents de visas, des conseillers en établissement;
  2. Le Ministre de la Citoyenneté et de l'immigration a, à différentes reprises, reconnu que le Programme Femmes en détresse, fierté du Canada, a été établi, de façon spécifique, pour répondre aux besoins immédiats de protection des femmes réfugiées et que le programme n'a pas atteint ses objectifs de façon adéquate et a besoin d'amélioration;
  3. Le HCR et le comité ad hoc du CCR, étudiant le Programme Femmes en détresse, confirment par les résultats de leur recherche, la nécessité de changer les critères d'éligibilité, afin de répondre aux femmes réfugiées qui ont besoin d'une protection urgente, y compris les femmes qui subissent une persécution reliée au sexe;
  4. La grande proportion des cas de la catégorie B traités dans le cadre du Programme Femmes en détresse en a fait un programme mal nommé car il traite des cas qui correspondent au profil du programme général d'aide conjointe - ce qui a un impact sur ces femmes qui ont besoin d'une protection immédiate qui sont en détresse;
  5. Dans les propositions d'action des consultations sur les questions reliées au sexe et aux réfugiés, l'exécution des Directives de la CISR pour la sélection outremer et l'élaboration des règlements pour la catégorie des personnes outre-frontières en voie de réinstallation figurent sur la liste des actions à entreprendre dans l'immédiat. Leur mise en oeuvre immédiate réglera quelques unes des préoccupations sur les critères de recevabilité pour sélectionner des femmes dans le réétablissement des réfugiés, y compris le Programme Femmes en détresse;
  6. L'élément "établissement avec succès" qui figure dans les critères d'admissibilité du programme de réétablissement des réfugiés, dont le Programme Femmes en détresse fait partie, comporte un préjugé contre les femmes, en pénalisant les femmes réfugiées par des désavantages systémiques auxquels les femmes ont à faire face dans le monde entier, et constitue une mesure non appropriée et en contradiction avec l'objectif global du programme humanitaire pour les réfugiés, y compris le Programme Femmes en détresse;
  7. Le Ministre de la Citoyenneté et de l'immigration, au nom du Département, a communiqué le 1er juin 1994 au CCR une Déclaration sur la Protection des Femmes Réfugiées, reconnaissant "la nécessité de régler le problème que posent les vues traditionnelles et sexistes sur les possibilités que les réfugiés s'établissent avec succès au Canada", et le résumé des résultats de la révision du Programme Femmes en détresse présenté au CCR le 2 juin 1994 remarque que les partenaires du programme ont demandé l'assouplissement ou l'élimination de la composante établissement avec succès des critères d'admissibilité;
Il est résolu

Que le CCR communiquera au Ministre de la Citoyenneté et de l'immigration pour lui recommander instamment:

  1. La révision des critères de recevabilité pour les programmes de réétablissement de réfugiés, avec des changements spéciaux aux critères du Programme Femmes en détresse, ce qui lui permettra de devenir un programme répondant au besoin urgent de protection des femmes réfugiées;
  2. L'élimination de la composante établissement avec succès des critères d'admissibilité des réfugiés qui ont un besoin urgent de protection, en particulier les femmes réfugiées.

Séparation des programmes, politique et budget des réfugiés d'avec les programmes, politique et budget de l'immigration

Numéro de résolution
18
Attendu que
  1. La combinaison des critères de recevabilité pour le traitement des cas de réfugiés outremer, confirmant que la personne est soit un réfugié au sens de la Convention soit un membre d'une catégorie désignée, et des critères d'admissibilité basés sur les critères d'immigration est en contradiction avec les objectifs humanitaires et en vue de la protection du programme des réfugiés;
  2. La combinaison des critères de recevabilité, désignés ci-dessus, est la cause de l'exclusion particulière des femmes, qui souffrent du préjugé relié au sexe dans chaque test basé sur la réussite économique. La sociologue Monica Boyd a décrit le triple désavantage auquel les femmes immigrantes ont à faire face sur le marché du travail - sexe, nationalité et race - qui est ultérieurement aggravé par l'expérience de réfugié;
  3. Le Programme d'aide à l'adaptation (PAA) est une source de fonds pour l'immigration disponible pour aider les réfugiés assistés par le gouvernement et ceux qui font l'objet d'un parrainage conjoint. Les niveaux de réfugiés tiennent compte des conditions budgétaires. Jusqu'à très récemment des fonds du PAA ont été utilisés pour aider les immigrants indigents, dont les cas ainsi que la politique de sélection sont de la compétence de la section de l'immigration (et non des réfugiés), il en résulte, de ce fait, un impact négatif sur le fait que le Canada, à plusieurs reprises, n'a pas atteint ses niveaux de réétablissement de réfugiés assistés par le gouvernement;
  4. Les réfugiés ayant besoin de protection, dont le dossier est traité pour entrer au Canada, voient leur demande de prêts de transport refusée, en se basant sur la projection de leur "incapacité de repayer l'emprunt". Le système de prêt de transport doit être administré en cohérence avec les objectifs de la politique du programme des réfugiés c-à-d la protection;
  5. La question de la séparation des programmes humanitaires et du budget pour les réfugiés figure au cinquième rang des cinq thèmes majeurs à référer aux consultations élargies sur l'immigration;
Il est résolu
Que l'Exécutif du CCR communiquera avec le Ministre et le Département de la Citoyenneté et de l'immigration, en recommandant que le programme des réfugiés, la politique et le budget, y compris le PAA et les prêts pour le transport soient séparés des programmes, politique et budget de l'immigration. Ce processus devrait être entrepris conjointement avec les parties concernées, tels que le CCR, les détenteurs d'entente de parrainages, les groupes communautaires, les réfugiés et les organismes d'établissement. Les discussions devraient inclure des recommandations sur le placement de la catégorie Famille, les niveaux d'immigration, les niveaux des cas ayant des besoins spéciaux et les besoins en programmation.

Acceptation des références de femmes en détresse

Numéro de résolution
17
Attendu que
  1. Le HCR et d'autres ONG qui identifient et réfèrent des cas de Femmes en détresse aux bureaux de visas canadiens outremer ont collecté des informations adéquates sur les cas référés;
  2. De nombreuses sources confirment qu'interroger une femme sur les détails de son histoire de persécution peut être un acte traumatisant, et que des interrogations ultérieures ne sont pas nécessaires et renouvellent le traumatisme;
  3. Les consultations de novembre 1993 du CCR sur les questions reliées au sexe ont permis de faire le constat de l'importance des agents des visas qui acceptent les références de cas de Femmes en détresse en usant de leur discrétion pour ne pas les interroger sur les détails de leur persécution;
  4. Dans le cadre de la restructuration des bureaux des visas canadiens, on a conseillé aux agents des visas d'utiliser leur pouvoir discrétionnaire pour diminuer le nombre d'entrevues;
Il est résolu
Que le CCR demandera au Ministre de la Citoyenneté et de l'immigration de donner des directives aux agents des visas pour qu'ils acceptent et fassent promptement le traitement des cas de Femmes en détresse référés par le HCR et les ONG sans interrogation sur les détails de leur expérience de persécution.

La proportionnalité des sexes dans le ré-établissement des réfugiés

Numéro de résolution
16
Attendu que
  1. Le HCR estime que 80% des réfugiés dans le monde sont des femmes et des personnes à leurs charges;
  2. Les femmes réfugiées constituent une forte proportion des populations des réfugiés dans les camps;
  3. Il résulte des consultations reliées au sexe qu'il est nécessaire d'avoir une représentation proportionnelle des femmes dans les activités de réétablissement au Canada et que la possibilité d'établir des objectifs pour 1995 a été reconnue et considérée comme un sujet majeur de la consultation élargie sur l'immigration;
  4. Entre 1985 et 1991 les femmes ne représentaient que 23% des revendicateurs principaux parmi les réfugiés admis au Canada;
  5. Les femmes réfugiées font face à différents obstacles à travers le processus de sélection outremer, l'admission et l'intégration au Canada. L'importance de l'accent mis sur les critères d'immigration impose des instruments de mesure inadéquats pour évaluer la capacité d'une femme à s'établir avec succès au Canada;
Il est résolu

Que le CCR communiquera au Ministre de la citoyenneté et de l'immigration pour lui recommander que:

  1. Un plan d'action pour les cinq prochaines années (1995-2000) soit élaboré par des représentants du gouvernement et des ONG afin de permettre l'établissement d'un quota pour les femmes à un minimum de 50% des revendicateurs principaux d'ici 1997. L'élaboration de ce plan d'action devrait se faire avec la collaboration des parties concernées;
  2. Un niveau minimum soit fixé pour les Femmes en détresse, qui prenne effet immédiatement. Ce niveau inclurait les Femmes en détresse des catégories RC1 et RC5 et aurait accès aux 20% de l'argent du Programme d'aide à l'adaptation (PAA) de 1994 destiné à l'origine aux immigrants indigents;

Les réfugiés et le développement

Numéro de résolution
15
Attendu que
  1. Lors des sessions sur les réfugiés et le développement il y a eu intérêt considérable pour la continuation des activités sur ces questions;
  2. La séparation des responsabilités et les différents critères de financement à l'intérieur des départements et entre les ministères gouvernementaux constituent un obstacle significatif à une aide coordonnée aux réfugiés et aux déplacés internes dans les pays d'asile/d'origine;
Il est résolu

Que le CCR:

  1. Continuera à organiser des sessions sur les réfugiés et le développement au plan international;
  2. Considérera l'initiative d'un dialogue avec l'ACDI,  Affaires étrangères, et le Ministère des Finances pour discuter du chevauchement des responsabilités et des critères de financement relatifs à l'aide aux réfugiés et à l'aide au développement.

L'Afghanistan

Numéro de résolution
10
Attendu que
  1. La situation en Afghanistan a continué à se détériorer de façon telle que des milliers de personnes fuient chaque jour la seule ville de Kabul et que le pays est laissé sans aucune infrastructure de soutien;
  2. L'Afghanistan reste l'un des pays qui produisent le plus de réfugiés en raison de la guerre qui y sévit en permanence;
  3. Les Nations Unies ont entamé un processus de discussion et de négociations, par l'intermédiaire de la délégation des Nations Unies dirigée par Mahmood Mestiri, avec les diverses factions impliquées dans le conflit afghan;
  4. Le Canada est respecté de la communauté internationale pour son engagement dans la lutte pour la paix et est considéré comme acteur important aux Nations Unies où sa voix est écoutée;
Il est résolu

Que le CCR demandera instamment au gouvernement canadien de:

  1. Appuyer activement les efforts et les initiatives des Nations Unies pour une résolution pacifique du conflit afghan;
  2. Jouer un rôle clé pour rallier le soutien de la communauté internationale en vue d'aider l'Afghanistan;
  3. Augmenter et renforcer son soutien aux organismes qui travaillent à soulager la population partout en Afghanistan, tel que la Croix rouge internationale.

Les leçons à tirer du Rwanda

Numéro de résolution
9
Attendu que
  1. Le Secrétaire général des Nations Unies a demandé, le 18 novembre 1994, une opération de maintien de la paix afin de rétablir la sécurité dans les camps de réfugiés rwandais situés dans la région de Kivu, au Zaïre;
  2. Le CCR a organisé une journée de discussion sur les leçons à tirer du Rwanda le 24 novembre 1994 qui a conduit à un certain nombre de conclusions;
Il est résolu
  1. QUE le CCR demandera au gouvernement canadien d'appuyer et de promouvoir ces conclusions:1.La communauté internationale devrait appuyer la recommandation du Secrétaire général pour le déploiement d'une force de maintien de la paix des Nations Unies dans la région de Kivu, au Zaïre, afin que l'effort fait pour soulager les réfugiés rwandais au Zaïre puisse se faire dans la sécurité;

  2. On devrait demander aux organismes d'aide locaux de contribuer autant que possible à l'aide apportée aux réfugiés rwandais et utiliser autant que possible les ressources locales;3.La Commission des Nations Unies des droits de l'homme doit être habilitée à faire des enquêtes sur la situation des droits de la personne de sa propre initiative et à rendre compte de ses découvertes au Secrétaire général des Nations Unies, au Conseil de sécurité et au public;

  3. Le Centre des Nations Unies des droits de l'homme devrait mettre en place dans tout le Rwanda des systèmes de surveillance des droits de la personne afin de rapporter les violations de ces droits s'il y en a, et afin d'établir un climat de confiance pour le rapatriement des réfugiés là où les droits de la personne ne sont pas violés;

  4. La communauté internationale devrait promouvoir la démocratie et le respect des droits de la personne partout dans le monde, sans distinction de culture ou de religion;

  5. Les Nations Unies ont besoin d'un poste de commandement permanent qui puisse fonctionner immédiatement pour réunir et entretenir une force de maintien de la paix quand le Conseil de sécurité des Nations Unies décide d'en créer une;

  6. Les Nations Unies devraient demander aux États Membres de mettre provisoirement à leur disposition une force de maintien de la paix; cette force devrait être prête à intervenir immédiatement quand le Conseil de sécurité décide de créer une nouvelle force de maintien de la paix;

  7. Les forces de maintien de la paix des Nations Unies sur le terrain devraient avoir comme mandat et mission, en tant que devoir humanitaire, d'intervenir et d'utiliser la force si nécessaire pour protéger les civils innocents qui sont l'objet d'attaque dans les régions où elles opèrent;

  8. La communauté internationale devrait contribuer à créer au Rwanda un système de services sociaux opérationnel, une administration civile, un réseau de police et un réseau judiciaire; il est urgent de créer un système judiciaire au Rwanda afin de traduire en justice les auteurs d'atrocités passées;

  9. Il est urgent de rendre fonctionnel le tribunal international sur les crimes commis au Rwanda;

  10. Le Canada et les autres membres de la communauté internationale doivent aider à traduire en justice les Rwandais ayant commis un crime contre l'humanité où qu'ils se trouvent, soit en les jugeant là où ils sont, soit en les extradant pour qu'ils soient jugés au Rwanda, ou encore en les extradant pour qu'ils soient jugés par le tribunal international sur le Rwanda;

Mines antipersonnel

Numéro de résolution
8
Attendu que
  1. Le CCR a adopté la Résolution #11 (Nov. 92) et la Résolution #18 (Nov. 93) qui condamnent les mines antipersonnel;
  2. Les mines antipersonnel continuent de tuer ou de blesser des milliers de civils, y compris des réfugiés et des personnes rentrées dans leur pays, en particulier en provenance de/en: Afghanistan, Angola, Bosnie, Cambodge, Éthiopie, Erythrée, Iraq, Mozambique, Somalie et Soudan;
  3. Les mines antipersonnel constituent une menace pour l'humanité en causant dommages et souffrances, touchant les secteurs social, économique et agricole de régions entières, sans aucune possibilité de reconstruction ni de réhabilitation longtemps après la fin du conflit;
  4. Le ministre Ouellet a suggéré qu'une Commission spéciale canadienne sur les Mines antipersonnel soit créée; il y a aussi une occasion de s'impliquer dans l'étude du Protocole sur les Mines antipersonnel de la Convention sur les armes conventionnelles (1980) à la Conférence de Révision en septembre 1995;
  5. Une Coalition canadienne sur les mines antipersonnel est en train d'émerger ainsi qu'une campagne internationale pour sensibiliser le public sur la question des mines antipersonnel;
Il est résolu

Que le CCR:

  1. Envisagera la possibilité de devenir un membre actif de la Coalition canadienne sur les mines antipersonnel, et souscrira aux quatre objectifs de la Coalition:
    1. Demander instamment au gouvernement canadien de lancer un appel pour la proscription totale de l'utilisation, la production, le stockage, la vente, le transport ou l'exportation de mines antipersonnel;
    2. Reconnaître les récentes initiatives canadiennes et le soutien aux initiatives ultérieures d'aide aux activités humanitaires de déblaiement de mines. Ceci comprendra des activités multilatérales, comme le soutien au Cambodian Mine Action Centre et à d'autres initiatives de l'ONU, aussi bien que des activités unilatérales que le Canada peut entreprendre en ce qui concerne le déblaiement humanitaire de mines.
    3. Demander un moratoire canadien immédiat sur la production, l'exportation et le transport de mines antipersonnel, de leurs composantes et de la technologie qui s'y rattache;
    4. Inviter le gouvernement canadien et le public à accroître leur soutien et leur participation aux programmes bilatéraux, multilatéraux et non-gouvernementaux qui fournissent une assistance aux victimes des mines antipersonnel;
  2. Encouragera les organismes membres à participer aux campagnes de sensibilisation du public sur les mines antipersonnel;
  3. Écrira aux départements des Affaires Extérieures et de la Défense Nationale pour les inciter à:
    1. Permettre à la Coalition canadienne sur les mines antipersonnel et les autres ONG à participer à la Commission proposée sur les mines antipersonnel;
    2. Solliciter les propositions de la Coalition afin de les inclure dans la position du gouvernement canadien à la Conférence de révision.