La traite
- Implique l’exploitation des personnes, souvent par le travail forcé. Les victimes de la traite peuvent être forcées de travailler dans des conditions d’exploitation dans l’industrie du sexe, les travaux domestiques, l’industrie des services (ex. restaurants) ou les manufactures.
- Implique souvent le transport des victimes au-delà des frontières ou à l’intérieur d’un pays. Les personnes qui sont loin de leur communauté d'origine sont plus faciles à exploiter, à cause de leur isolement dans une communauté inconnue. Ceci est vrai pour les gens amenés au Canada, mais aussi pour ceux qui sont déplacés à l'intérieur du Canada, tels que les autochtones séparés de leur nation.
- Exploite les plus vulnérables. C'est pourquoi les femmes et les enfants sont souvent les victimes. Les trafiquants comptent souvent sur le fait que les personnes vivant dans des communautés désespérément pauvres, surtout les femmes, n’ont que des choix très limités. Souvent les victimes ne connaissent pas leurs droits et les trafiquants essaient de les maintenir dans cette ignorance.
- Touche des personnes qui sont d'abord et avant tout des êtres humains, et non pas des victimes. Ceux et celles qui ont subi la traite sont des individus avec leur propre parcours, qui ont fait leur propres choix, dans le contexte de circonstances qui sont souvent extrêmement difficiles. Ils méritent notre respect et un plus grand contrôle sur leur vie.
Les permis de séjour temporaireEn mai 2006, le gouvernement canadien a émis de nouvelles directives pour la délivrance des permis de séjour temporaire aux victimes de la traite des personnes (voir le communiqué). Bien que le Le CCR a salué l'initiative comme un pas positif (voir le communiqué du CCR) le le CCR considère que ces directives se sont avérées problématiques et inadéquates pour protéger les personnes ayant subi la traite : > Elles sont discrétionnaires et ne sont pas toujours offertes aux victimes de la traite; > Elles imposent un fardeau de preuve déraisonnable aux victimes de la traite; et > Le fait qu’elles requièrent la participation des autorités chargées de l’exécution de la loi a découragé plusieurs victimes d’en faire la demande. Voir le rapport du CCR : Permis de séjour temporaire : limites à la protection des personnes ayant subi la traite. |
La traite au Canada
La dimension internationale de la traite ne doit pas faire perdre de vue que ce problème nous concerne tous. Le travail forcé est une réponse à une demande qui existe au Canada et dans tous les pays industrialisés. La traite d’êtres humains est donc un problème canadien.
La loi canadienne criminalise la traite et, avec raison, la classe parmi les crimes les plus sérieux, en imposant des sanctions sévères aux coupables. D’un autre côté, la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés mentionne seulement les victimes de la traite dans un règlement. Ce règlement cite le fait d’avoir été victime de la traite parmi les facteurs pouvant donner lieu à la détention, incluant celle des enfants. Rien dans la loi ne protège spécifiquement les droits des victimes de la traite.
La traite et l'exploitation des travailleurs migrants
Les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables à l'exploitation et à la traite des personnes puisqu'ils ont souvent un accès limité à la protection sociale. Au Canada, les abus et l'exploitation qui se produisent dans le cadre du Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) ont été bien documentés par le CCR (voir la Campagne des travailleurs migrants temporaires du CCR). Plus précisément, la structure du PTET a créé des possibilités pour l'exploitation des travailleurs migrants, ceci augmentant leur vulnérabilité à la traite des êtres humains. À ce jour, aucune disposition pour assurer la protection adéquate de traitement et les droits des travailleurs migrants n'ont été incorporées dans la législation nationale.
Comprendre la traite à l'échele mondiale et locale
Au cours de ces dernières années le monde a intensifié de façon significative la discussion sur le problème de la traite. Les abus de droits humains fondamentaux subis par les personnes victimes de la traite, principalement les femmes et les enfants, suscitent une grande inquiétude. Les ONG, les gouvernements, les Nations Unies et autres ont essayé de trouver une réponse à ce problème. Toutefois, beaucoup d’opinions diffèrent à propos de la définition de ce qu’est la traite, sur sa façon de se propager, de la compréhension du problème et de la manière de le résoudre et pour faire face aux restrictions de plus en plus nombreuses à l’encontre des migrations légales et sécuritaires que rencontrent les gens à travers le monde. En savoir plus.