Simon et Janot
Ayant quitté Haïti il y a 5 ans pour sauver sa vie suite à la persécution, Angie* a laissé ses deux enfants derrière, Simon* et Janot*. Aujourd’hui ils ont 16 et 14 ans. Reconnue comme refugiée Angie est toujours en attente de pouvoir faire venir ses enfants. Ces derniers sont avec la grande-mère qui est malade et ne vont plus à l’école à cause de l’insécurité du pays. « J’ai peur pour mes enfants, ils ne sont pas en sécurité, ils ne peuvent pas aller à l’école ils risquent de se faire séquestrer. Ils n’arrêtent pas de me dire qu’ils veulent me voir…ça me brise le cœur » La demande de résidence permanente a été déposée au mois de juin 2019 – près de deux ans plus tard, Angie attend encore d’être réunie avec ses fils. |
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Les enfants d'Estelle
Estelle* cherche à faire venir au Canada ses deux filles, âgées de 7 et 11 ans. La demande d’immigration en leur faveur est en traitement depuis novembre 2019. « Je suis loin de mes 2 filles depuis le 18 mai 2017 pour des raisons de protection. Je me devais de quitter mon pays d’origine car ma vie était à risque et c'est donc ainsi que j’ai laissé mes enfants. Depuis ce jour mes nuits sont devenues des nuits de cauchemar car avant cette séparation je n’avais jamais fait plus d’un mois sans mes filles. Il m’arrive très souvent de ne pas avoir de mots pour les rassurer quand elles me disent ‘maman, pourquoi tu ne reviens plus nous voir?’ La plus jeune va jusqu'à me dire que si c’est le fait qu’elle me demandait des bonbons ou des poupées, elle ne le fera plus. |
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Ma première fille est devenue plus que réservée. Elle n’exprime presque plus ses peurs. Par contre on me rapporte qu’elle ne dort pas, que ses nuits sont agitées et lors des rêves, elle crie mon nom. C’est juste impensable de vivre ce que mes enfants et moi vivons et j’espère qu'après mon cas il n’y aura plus jamais ce retard de traitement des dossiers de maman et leur enfants. Ce que j’attends du Canada c’est de faciliter la réunification familiale pour des mères et leur enfants. Ma prière est que la procédure soit plus courte ou alors de donner un visa au moins de visiteur aux enfants pendant que l’immigration fait son analyse de dossier. Car du côté mental la séparation a des séquelles plus que ce que beaucoup pourraient penser. Mes enfants ne vivent pas ensemble toujours pour assurer leur protection au cas où mes agresseurs pourraient s’attaquer à elles. C’est difficile car les deux ne voulaient pas être séparées mais malheureusement une fois de plus elles n’ont pas eu de choix. La séparation avec mes enfants attaque beaucoup ma santé car je ne dors pas et pour le faire, je dois prendre des pilules. Pour mes filles, elles ont perdu leur joie de vivre et c’est difficile de ne plus voir leur sourire. Alors je me mets à genou et je supplie l’immigration de me permettre de voir mes bébés. » |
Isabelle et Caroline, Pascal et Aurélie
Sophie* cherche à se réunir avec ses enfants qui demeurent dans son pays d’origine. Contrainte à un mariage forcé à un homme très âgé et qui occupe une position de pouvoir, elle a subi la maltraitance et a finalement dû fuir car son conjoint la menaçait de mort. Sophie a envoyé ses deux enfants adoptifs (Isabelle*, 14 ans et Caroline*, 6 ans) chez ses parents. Ses parents n’ont pas les moyens financiers pour leur assurer une alimentation quotidienne et sa mère, qui a 75 ans, est malade. De plus, Isabelle a été violée par un inconnu. Les soins psychologiques ne peuvent être procurés. Entretemps, ses deux enfants biologiques, Pascal* (6 ans) et Aurélie* (5 ans), demeurent avec l’ex-mari de Sophie. Il les soupçonne de ne pas être ses propres enfants. Il leur interdit la scolarisation et leur fait subir des sévices physiques. |
En 2020, Sophie a été reconnue réfugiée au Canada et depuis septembre 2020 elle attend le traitement de sa demande de résidence permanente, qui permettra la réunification avec ses enfants. Sophie souligne l’importance de réunir rapidement rapidement les enfants séparés avec leurs parents au Canada : « Bien que dans ma situation personnelle la réunification est urgente et est la seule chance que mes enfants aient d’être épargnés de leur triste sort, il reste que d’autres comme moi sont dans des situations similaires. Pour toutes les familles concernées par cette campagne, une réunification, à l’intérieur du délai proposé qui est raisonnable, pour chaque famille est essentielle au développement des enfants. Aussi cela atténue les blessures générées par ces séparations douloureuses et éviteront des séquelles à long terme qui nécessiteront des soins, des suivis et souvent deviennent des obstacles à la contribution de son plein potentiel à la société canadienne. » |
*Tous les noms sont fictifs pour préserver la sécurité des familles.
Communiqué - Les enfants séparés doivent être réunis avec leur parent au Canada dans un délai de 6 mois
Demande d'action - Réunir les enfants séparés avec leur parent au Canada dans un délai de 6 mois