Conseil canadien pour les réfugiés
Communiqué
Le 2 août 2019
Le CCR rejoint le mouvement d’opposition au désengagement de l’Amérique du Nord dans la protection des réfugiés
Le Conseil canadien pour les réfugiés s’alarme aujourd’hui du désengagement progressif de l’Amérique du Nord dans la protection des réfugiés, à un moment de notre histoire où la crise mondiale des réfugiées a justement besoin de leadership et de la contribution des pays les plus riches. Particulièrement aux États-Unis, mais aussi au Canada, les portes se referment sur les réfugiés, que ces derniers essayent de revendiquer le statut de réfugié ici ou qu’ils demandent une protection par le biais des programmes de réinstallation.
« Les Canadiens ont suivi avec horreur les scènes d’enfants et d’adultes détenus aux États-Unis en vertu des lois d’immigration,» a déclaré Claire Roque, présidente du CCR. « On sait moins que les États-Unis ont récemment adopté une nouvelle règle qui interdit aux personnes ayant transité par un autre pays de demander l’asile sur le territoire américain. Cela ressemble beaucoup à une règle adoptée cet été par le Canada – les deux pays suivent malheureusement la même voie et tentent de diminuer leurs responsabilités envers les personnes ayant besoin de protection. »
Le CCR participe à une contestation judiciaire de la désignation des États-Unis en tant que tiers pays sûr pour les réfugiés : la Cour fédérale entendra l’affaire en novembre.
En même temps, on a appris que le gouvernement américain envisagerait de réduire à zéro le nombre de réfugiés réinstallés l’année prochaine. Le nombre moyen de réfugiés réinstallés annuellement aux États-Unis est de 95 000 et il a déjà été réduit à 30 000 sous l’administration Trump. L’élimination de ces places de réinstallation a des effets dévastateurs sur les réfugiés du monde entier.
Après le mouvement syrien en 2015-2016, le Canada est malheureusement revenu à un faible nombre de réfugiés réinstallés (9 300 réfugiés pris en charge par le gouvernement en 2019). Le CCR continue de réclamer un objectif annuel de 20 000 réfugiés pris en charge par le gouvernement.
Le CCR souligne que ces tendances régionales s’inscrivent dans un contexte de racisme et de xénophobie prononcés et que le Canada n’est pas à l’abri de ces problèmes.
Le CCR exprime sa solidarité avec les nombreuses personnes aux États-Unis qui se mobilisent pour lutter contre ces attaques illégales et immorales contre le principe d’asile, notamment dans le cadre d’une journée d’action nationale, Rise for Refuge, le 3 août (https://www.weareallusa.org/riseforrefuge).
Le CCR demande :
- Au Canada de faire preuve de leadership sur la scène internationale en faisant la promotion de la réinstallation, notamment en fixant un objectif de 20 000 réfugiés pris en charge par le gouvernement comme modèle pour les autres pays. (Le Canada préside cette année les consultations tripartites annuelles sur la réinstallation, c’est une occasion unique et une responsabilité de faire preuve de leadership sur ces questions.)
- Aux Canadiens d’exprimer leur soutien aux réfugiés, conscients que l’accueil et la protection des réfugiés sauvent des vies et améliorent nos collectivités. Participez à notre campagne Bienvenue aux réfugiés https://bienvenue-refugies.ca/. Alors que nous entrons dans la période électorale, c’est un moment important de s’opposer au sentiment anti-réfugiés.
- Au Canada de se retirer de l’entente Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs. À la lumière de ce qui se passe aux États-Unis, il est plus évident que jamais que nous ne pouvons pas, en toute conscience, affirmer que les États-Unis sont un pays sûr pour les réfugiés.
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