Demandez au gouvernement de réduire dès maintenant les délais de réunification familiale
L’incidence la plus dévastatrice des longs délais d’octroi de la résidence permanente aux réfugiés acceptés concerne la séparation prolongée des familles.
Souvent, les personnes contraintes de fuir sont séparées de leur famille immédiate. Leur conjoint ou conjointe et leurs enfants peuvent rester dans leur pays d’origine, soumis dans certains cas aux menaces des mêmes agents de persécution que le réfugié a fuis. Dans d’autres cas, les membres de la famille ont également été déplacés de leur pays d’origine et survivent dans des conditions précaires dans un pays tiers. Certains parents ont dû laisser leurs enfants à la garde d’un parent âgé, voire d’un voisin.
Les longs délais sont en partie dus à l’inefficacité du traitement, mais ils résultent surtout de la décision du gouvernement de fixer des objectifs annuels d’immigration trop bas par rapport au nombre de demandeurs dans la catégorie des personnes protégées.
Nous avons soumis un rapport au Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration pour son étude sur les arriérés et les délais de traitement.
Lire notre rapport iciPour que ces membres de la famille puissent être autorisés à venir au Canada pour retrouver leur conjoint-e ou leur parent :
- La personne au Canada doit suivre le processus de demande d’asile et être acceptée comme réfugié (ce qui prend souvent des années)
- La personne au Canada doit ensuite faire une demande de résidence permanente et obtenir la résidence permanente (actuellement 2 ans)
- Les membres de la famille à l’étranger doivent ensuite terminer le traitement de leur demande de résidence permanente et obtenir un visa de résident permanent (le gouvernement refuse de publier les délais de traitement pour cette catégorie) - 39 mois
Les années de séparation ont un coût énorme :
- les membres de la famille sont souvent en danger
- les enfants grandissent en l'absence d'un ou des deux parents
- les personnes qui sont au Canada ainsi que les membres de leur famille souffrent de problèmes de santé en raison de la séparation.
Mes enfants et moi nous avons perdu quatre années de notre vie commune. Nous avons beaucoup souffert; j’ai fait une grave dépression; j’ai souvent pensé au suicide. Je ne pouvais pas supporter la vie sans mes enfants, et mes enfants souffraient en même temps. Ils ont cessé d’aller à l’école; ils vivaient dans une peur constante. Pas de soins de santé, pas d’école, leur vie et la mienne s’arrêtaient.
Si chaque étape du processus prend 40 mois, nous sommes perdus. Ce qui se passe est inhumain à bien des égards. Nous sommes des réfugiés, certes, mais nous restons des êtres humains et notre famille est comme n’importe quelle autre famille – nous ne pouvons plus tolérer la séparation
- Conseils pour les personnes touchées et les organismes qui les soutiennent
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Nous encourageons les personnes concernées à contacter directement leur député par courriel ou par téléphone. C'est le moyen le plus direct d'être entendu et de faire pression sur le gouvernement pour qu'il réduise les délais horriblement longs du regroupement familial des réfugiés.
- Trouvez votre député-e ici
- Si vous vous sentez à l'aise de le faire, nous vous recommandons de raconter votre histoire. Comment ces délais vous ont-ils affecté, vous et votre famille? Pourquoi est-il important que les familles soient réunies plus rapidement?
- Vous pouvez également envoyer à votre député une copie du rapport du CCR.
- Les organismes qui soutiennent les personnes concernées peuvent écrire aux députés au nom de leurs clients, ou guider et encourager leurs clients à le faire directement.