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Chronique du Conseil canadien pour les réfugiés Vol. 4 #11, 8 mars 2010

CONTENU:

  1. Réponse du CCR aux commentaires du ministre concernant les demandeurs d’asile
  2. Appel pour des mesures spéciales pour Haïti : mise à jour
  3. Journée des droits des réfugiés – Assurer la vie, la liberté, la sécurité et l’humanité des réfugiés au Canada depuis 25 ans
  4. Campagne concernant les délais au bureau des visas de Nairobi
  5. Citoyenneté à deux vitesses : lettre au premier ministre
  6. Retenez les dates! La Consultation du printemps du CCR « Solidarité et protection: nos obligations au Canada et dans le monde », du 3 au 5 juin 2010 à Ottawa
  7. Visages du CCR : Daniet Kidane, Edmonton
  8. Nouveautés du CCR
    • Ressources pour la Journée des droits des réfugiés, 4 avril 2010

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  1. Réponse du CCR aux commentaires du ministre concernant les demandeurs d’asile

Le 3 mars, le CCR a exprimé sa consternation face aux commentaires récents faits par le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Jason Kenney, dans les médias (CTV, 2 mars 2010, Refugee claims from Olympics ‘ridiculous’ : minister, http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/20100302/olympic_ref... ).

Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration a la responsabilité de faire respecter les obligations internationales du Canada envers les réfugiés et de promouvoir l’appui du public envers les réfugiés. Le ministre est bien entendu libre de commenter sur ce qu’il considère être les faiblesses du système canadien de détermination du statut de réfugié, mais des commentaires publics négatifs qui sont préjudiciables à l’indépendance judiciaire ne font que miner la crédibilité du Canada en tant que pays déterminé à protéger les réfugiés.

Le CCR note également que le ministre semble ignorer son propre programme. Contrairement à sa déclaration, les demandeurs d’asile n’ont le droit ni à un permis de travail ni aux soins de santé après avoir retiré ou abandonné leur demande d’asile. Ils ont également peu de chances d’avoir accès aux prestations d’aide sociale au Canada, bien que cette question soit de compétence provinciale.

Écrivez au ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, pour lui faire part de vos commentaires à : Minister@cic.gc.ca.

Les commentaires du ministre créent un environnement hostile aux demandeurs d’asile, au moment même où le gouvernement, dans le discours du Trône, s’engage à présenter une loi qui modifiera le système de détermination du statut de réfugié.

Le communiqué de presse du CCR est disponible à:  http://ccrweb.ca/fr/bulletin/10/03/03-0

Le blogue du CCR sur le même sujet est disponible à: http://ccrweb.ca/en/ministers-comments-undermine-refugee-protection

  1. Appel pour des mesures spéciales pour Haïti : mise à jour

Le CCR est toujours préoccupé par l’insuffisance de la réponse du gouvernement fédéral en matière d’immigration suite au tremblement de terre en Haïti. Très peu de familles ont été réunies à ce jour. Le gouvernement fédéral n’a pas offert des mesures humanitaires élargies pour les familles, équivalentes aux mesures spéciales offertes par le Québec. Il n’a même pas eu la volonté d’exempter les demandeurs des frais, comme ce fut le cas lors du tsunami.

Citoyenneté et Immigration Canada est certainement confronté à des défis dans le traitement des dossiers d’immigration, compte tenu de la destruction survenue en Haïti. Néanmoins, ils ont réussi à faire venir très rapidement plus de 200 enfants adoptés par des parents au Canada. Par contre, peu d’enfants ayant des parents biologiques au Canada sont arrivés, même si le traitement de leur dossier d’immigration était presque terminé au moment du séisme. Malheureusement, la volonté politique qui a permis de réunir des enfants adoptés et leurs parents est absente quand il s’agit de réunir les enfants haïtiens et leurs parents biologiques au Canada. Certains de ces enfants vivent dans les rues depuis le séisme.

Le gouvernement du Québec a mis en place des mesures spéciales qui permettent le parrainage d’enfants et de frères et sœurs adultes, pour des motifs humanitaires. Le gouvernement fédéral ayant refusé d’offrir des mesures similaires, les possibilités offertes aux Canadiens d’origine haïtienne d’aider leurs membres de leur famille ne sont pas équitables, selon qu’ils vivent au Québec ou ailleurs.

Pour plus d’information :

  1. Journée des droits des réfugiés – Assurer la vie, la liberté, la sécurité et l’humanité des réfugiés au Canada depuis 25 ans

Journée des droits des réfugiés 2010Le 4 avril 1985 fut une journée marquante pour les droits des réfugiés au Canada.  Ce jour-là, la Cour suprême du Canada a statué que la Charte canadienne des droits et libertés protège les droits des demandeurs d’asile au Canada quant à la vie, la liberté et la sécurité de la personne, et que les demandeurs d’asile ont donc droit à une audience orale, conformément aux principes de la justice fondamentale et du droit international.  Cette décision est connue sous le nom de « l’arrêt Singh ».

En l’honneur de cette décision, le 4 avril est la Journée des droits des réfugiés au Canada. Cette année marque le 25e anniversaire de l’arrêt Singh.

Les Canadiens peuvent être fiers des nombreux progrès accomplis dans la protection des réfugiés, mais il reste beaucoup à faire pour protéger les droits des réfugiés au Canada.

Visiter la page web du CCR sur la Journée des droits des réfugiés dans les prochains jours à : http://www.ccrweb.ca/JDR.htm pour un bref historique des progrès accomplis et des idées d’action.

Nous vous encourageons à utiliser les idées pour promouvoir les droits des réfugiés dans votre région autour du 4 avril.

Un dépliant sur la Journée des droits des réfugiés et sur la signification de la décision Singh pour les réfugiés au Canada est disponible à: http://www.ccrweb.ca/documents/RRDAYpamphletFR.pdf

  1. Campagne concernant les délais au bureau des visas de Nairobi

Le CCR vous invite à soutenir son appel au gouvernement en vue de trouver des solutions urgentes aux sérieux problèmes de retard au bureau des visas de Nairobi. Ces problèmes ont été récemment exposés dans le rapport Nairobi : protection retardée, protection refusée. Les retards font en sorte que les réfugiés sont privés de protection, et les enfants se trouvent dans des situations vulnérables en attendant de rejoindre leurs parents au Canada. Plus l’attente est longue, plus le risque pour la sécurité, la santé et même la vie des réfugiés augmente.

Le CCR a préparé un modèle de lettre pour le ministre. Vous êtes encouragés à présenter un cas de retard à Nairobi pour illustrer les conséquences humaines concrètes - soit un cas que vous connaissez, soit un cas proposé par le CCR.

Pour plus d’information et un modèle de lettre, voir http://ccrweb.ca/fr/nairobi-protection-retardee-action

  1. Citoyenneté à deux vitesses : lettre au premier ministre

En février, le CCR a écrit au premier ministre Stephen Harper pour exprimer sa préoccupation grandissante concernant le fait que le gouvernement canadien n’offre pas la protection nécessaire ni une protection égale à tous les citoyens canadiens à l’étranger.

La lettre du CCR, citant les cas de Suaad Hagi Mohamud et Abousfian Abdelrazik, souligne le fait que certains citoyens, apparemment pour des motifs de race et de religion, se voient refuser les droits et la protection qui devraient être garantis à tous les citoyens. La lettre a également souligné l’absence d’un conférencier invité à la Consultation d’automne 2009 du CCR, Abdullah Almalki, qui n’a pu monter à bord du vol Ottawa-Windsor, apparemment en raison de la proximité entre Windsor et la frontière des États-Unis. Comme le démontrent ces cas, les citoyens canadiens à qui le gouvernement n’accorde pas la protection sont majoritairement musulmans et racialisés, donnant lieu à une préoccupation concernant l’existence dans les faits d’une citoyenneté à deux vitesses, alors que tous les citoyens ont droit à un traitement égal.

La lettre exhorte le premier ministre à inclure dans le discours du Trône un engagement à appliquer pleinement les recommandations de la Commission Arar et à mettre en place des politiques, une formation et un mécanisme de surveillance adéquats pour assurer que le gouvernement du Canada offre une protection pleine et égale des droits fondamentaux à tous les citoyens canadiens se trouvant à l’étranger. Malheureusement, cela ne s’est pas produit. En fait, le budget ne comprend qu’un engagement à créer un nouveau mécanisme de surveillance de la GRC, ce qui semble représenter un rejet des recommandations du juge O’Connor, qui proposait un mécanisme d’examen et de plainte intégré pour toutes les agences impliquées dans la sécurité nationale. Cela renforce les préoccupations du CCR à l’effet que le gouvernement n’a pas la volonté de veiller à ce que tous les citoyens bénéficient d’une protection égale.

La lettre du CCR au premier ministre est disponible à:  http://ccrweb.ca/fr/la-citoyennete-deux-vitesses-lettre-au-premier-ministre

  1. Retenez les dates! La Consultation du printemps du CCR « Solidarité et protection: nos obligations au Canada et dans le monde », du 3 au 5 juin 2010 à Ottawa

SolidariteetprotectionRetenez les dates! La Consultation du printemps du CCR 2010 aura lieu à Ottawa du 3 au 5 juin.  Le thème de la Consultation est « Solidarité et protection: nos obligations au Canada et dans le monde ».

Les détails concernant la Consultation, ainsi que le formulaire d’inscription, seront disponible dans les prochains jours sur le site web du CCR à: http://www.ccrweb.ca/fra/apropos/reunions.htm

  1. Visages du CCR: Daniet Kidane, Edmonton

DKidaneDaniet Kidane est âgée de vingt ans et étudie à l’université à Edmonton, en Alberta. Elle fait du bénévolat auprès de nombreux groupes à Edmonton et est une membre active du Réseau des jeunes du CCR.

Daniet et sa famille ont été expulsées de l’Éthiopie vers l’Érythrée en 1998, au cours de la guerre entre ces deux pays. Ils ont réussi à fuir la tourmente, ont trouvé refuge au Kenya, et ont ensuite été parrainés pour venir au Canada en 2005. Daniet est arrivée au Canada avec trois de ses frères et sœurs, le plus vieux ayant 18 ans à l’époque. Ils n’ont été réunis que récemment avec leurs parents.

À leur arrivée au Canada, Daniet et ses frères et sœurs devaient rembourser un prêt pour leur transport - de plus de 10 000 $ - avec des paiements mensuels très élevés. « C’est une somme d’argent énorme à payer, surtout quand on vient d’arriver dans un pays en provenance d’une zone de guerre. Une fois payées les dépenses comme le transport, le loyer, la nourriture et les vêtements, il ne restait presque rien pour aller au Dollarama » explique Daniet. Non seulement les frères et sœurs allaient à l’école, mais ils travaillaient également le soir. Souvent, ils ne se voyaient pas pendant des jours entiers. « Nous avions constamment peur d’être expulsés ou punis par le gouvernement si nous ne payions pas l’argent. » Même si le Canada ne peut expulser quelqu’un parce qu’il n’a pas remboursé un prêt, de nombreux réfugiés ne le savent pas et l’inquiétude peut leur causer du stress.

Daniet souligne que les prêts de transport peuvent fausser la compréhension de la valeur de l’éducation pour une jeune personne, et aussi les aliéner : les empêchant de s’adapter à un nouveau lieu, d’apprendre à connaître les gens, et de trouver des ressources utiles. Par exemple, son frère aîné a dû abandonner l’école et travailler à temps plein afin de rembourser le prêt. « Parce qu’il travaillait beaucoup et qu’il ne communiquait pas vraiment avec les gens, il lui a fallu près de trois ans pour apprendre l’anglais. » Par ailleurs, Daniet explique que (certaines personnes remboursant des prêts) « se laissent facilement distraire par l’argent qu’ils font maintenant et leur vie prend une direction totalement différente. »

Malgré le fardeau du prêt de transport sur elle-même et sa famille, Daniet espère « finir ses études et trouver un bon emploi. Je suis très impliquée dans ma communauté, je fais beaucoup de bénévolat et les gens merveilleux que je rencontre au quotidien m’inspirent à devenir une personne qui réussira et qui sera un modèle pour plusieurs. » Daniet reste active au sein du CCR suite à sa participation à la Consultation du CCR à Windsor en décembre 2009 et continuera à être active dans le futur.

  1. Nouveautés du CCR
  • Ressources pour la Journée des droits des réfugiés, 4 avril 2010

Journée des droits des réfugiés 2010Au cours des prochaines semaines, nous mettrons en ligne des ressources mises à jour sur la page web consacrée à la Journée des droits des réfugiés : www.ccrweb.ca/RRDay.htm.  Nous vous encourageons à utiliser ces ressources pour préparer et tenir des activités marquant la Journée des droits des réfugiés le 4 avril.

Dans le cadre des activités de la Journée des droits des réfugiés cette année, nous produisons de courtes vidéos soulignant les raisons pour lesquelles l’arrêt Singh est important et son impact sur la vie de plusieurs personnes.  Que signifie l’arrêt Singh et cette anniversaire à vous et aux autres autour de vous?  Partagez les vidéos du CCR avec les gens autour de vous et contribuez votre propre vidéo à la chaîne YouTube du CCR (http://www.youtube.com/ccrwebvideos) pour soutenir ces efforts de sensibilisation du public.  Nous allons publier les premiers vidéos des membres du CCR dans les prochaines semaines.

Si vous prévoyez une activité pour le 4 avril, faites-nous le savoir et nous passerons le mot par le biais du site web du CCR. Envoyer les détails par courriel à Colleen French à : cfrench@ccrweb.ca

 

Vous cherchez d’autres moyens de rester en contact avec le CCR et les enjeux touchant les réfugiés et les immigrants? Abonnez-vous aux mises à jour du CCR sur Twitter et Facebook:

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