Les délais en réunification familiale des réfugiés sont aggravés par les objectifs d'immigration peu élevés

Conseil canadien pour réfugiés
Communiqué de presse

22 septembre 2022

Les délais en réunification familiale des réfugiés sont aggravés par les objectifs d'immigration peu élevés

Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) a demandé aujourd'hui au gouvernement fédéral d'augmenter les niveaux d'immigration afin que les réfugiés ne soient pas obligés d'attendre des années pour être réunis avec les membres de leur famille immédiate.

Depuis des décennies, le CCR attire l'attention sur les délais atrocement longs auxquels les réfugiés sont souvent confrontés avant que leur conjoint et leurs enfants puissent les rejoindre au Canada. Les objectifs gouvernementaux exacerbent le problème : en février 2022, le ministre a annoncé un objectif de seulement 24 500 « Personnes protégées au Canada et personnes à charge à l'étranger » pour l'année en cours, alors que près de 70 000 demandes étaient déjà dans l'inventaire à ce moment-là. Tel qu'expliqué dans notre rapport récent, « Les réfugiés acceptés : en attente et séparés de leur famille », cela signifie que le gouvernement prévoit de faire attendre les réfugiés 2 à 3 ans avant qu'ils puissent être réunis avec leur famille.

Les personnes protégées au Canada sont des personnes qui ont été reconnues comme des réfugiés par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, ou par l'examen des risques avant renvoi. Les personnes dont le conjoint et les enfants se trouvent à l'extérieur du Canada doivent elles-mêmes demander et obtenir la résidence permanente, puis attendre que le Canada délivre des visas de résidence permanente aux membres de leur famille à l'étranger.

Comme l'écart se creuse entre le nombre de personnes acceptées comme réfugiés et l'objectif d'immigration, les gens seront contraints d'attendre de plus en plus longtemps. Ces années de séparation ont des conséquences terribles pour les familles. Une mère a décrit son expérience de la séparation d'avec son mari et deux de ses enfants :

Mes enfants et moi nous avons perdu quatre années de notre vie commune. Nous avons beaucoup souffert; j’ai fait une grave dépression; j’ai souvent pensé au suicide. Je ne pouvais pas supporter la vie sans mes enfants, et mes enfants souffraient en même temps. Ils ont cessé d’aller à l’école; ils vivaient dans une peur constante. Pas de soins de santé, pas d’école, leur vie et la mienne s’arrêtaient.

L’impact négatif de longues attentes supplémentaires pour la réunion avec les membres de leur famille est énorme – et même potentiellement fatal pour les membres de la famille qui vivent dans une situation de guerre ou qui sont la cible de persécuteurs. Il est inacceptable que des retards supplémentaires soient imposés à la résidence permanente et à la réunification familiale parce que le gouvernement a choisi d’imposer des années d’attente supplémentaires en fixant des objectifs d’immigration trop bas. Une partie de l'obligation du Canada envers les réfugiés est d'assurer la réunification familiale en temps opportun - le gouvernement doit agir maintenant pour réduire les temps d'attente!

Pour plus d'information

Consultez notre rapport « Les réfugiés acceptés : en attente et séparés de leur famille »

Contact média

Janet Dench, directrice exécutive, media@ccrweb.ca