Conseil canadien pour les réfugiés
Communiqué
Le Canada doit adopter une approche à la migration fondée sur les droits humains
Le 18 décembre 2018 - En cette Journée internationale des migrants, le CCR salue le leadership du Canada dans le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et exhorte le gouvernement fédéral à prendre des mesures pour mettre en œuvre les objectifs du Pacte dans un contexte canadien.
« Le Canada a joué un rôle important en rassemblant les pays pour améliorer le respect des droits de tous les migrants », a déclaré Claire Roque, présidente. « Bien que certaines de nos lois et pratiques soient considérées comme des modèles pour le reste du monde, il est essentiel que nous fassions mieux dans d’autres domaines. »
Le Pacte vise à garantir une bonne gestion de la migration et le respect des droits des personnes migrantes. Voici quelques-unes des mesures que le Canada devrait prendre pour atteindre certains des principaux objectifs du Pacte.
Objectif 2 : Lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine
- Le Canada doit empêcher les entreprises canadiennes, du domaine de l’extraction des ressources notamment, d’entreprendre des activités dans d’autres pays qui déplacent des personnes, qui deviennent ensuite des travailleurs migrants et des réfugiés, y compris de nombreuses personnes provenant de communautés autochtones.
Objectif 6 : Favoriser des pratiques de recrutement justes et éthiques et assurer les conditions d’un travail décent
- Le Canada doit assumer la responsabilité des pratiques des recruteurs qui amènent des travailleurs migrants au Canada. Les pratiques actuelles comportent souvent une forme d’exploitation et en conséquence, les travailleurs arrivent au Canada endettés et vulnérables aux abus, y compris la traite des personnes.
Objectif 7 : S’attaquer aux facteurs de vulnérabilité liés aux migrations et les réduire
- Le Canada doit fournir à tous les travailleurs migrants des permis de travail ouverts. Actuellement, les permis de travail fermés liés à un seul employeur sont la cause de la vulnérabilité des travailleurs et travailleuses migrants et peuvent les piéger dans de mauvaises conditions de travail.
- Le gouvernement fédéral devrait se concentrer de nouveau sur l’immigration permanente, en ouvrant le programme d’immigration économique pour y inclure un volet pour des emplois « peu qualifiés ».
À la suite de l’examen parlementaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires au printemps 2016, les réformes s’imposent afin de protéger les travailleurs migrants et ainsi de contribuer à la réalisation des objectifs du Pacte. Le CCR se félicite des modifications réglementaires qui viennent d’être proposées pour mettre les permis de travail ouverts à la disposition des travailleurs et travailleuses migrants en situation d’abus. Il s’agit d’un pas en avant dans la reconnaissance et la réduction de la vulnérabilité aux abus des travailleurs et des travailleuses migrants. Des réformes supplémentaires sont nécessaires :
- Services de soutien aux travailleurs et travailleuses migrants : Le Migrant Worker Support Network en Colombie-Britannique, financé par le gouvernement fédéral, est une nouvelle initiative prometteuse. Elle devrait être étendue au reste du pays, afin que les travailleurs et travailleuses migrants de toutes les provinces puissent bénéficier de services de soutien.
- Programme des aides familiales : La fin du Programme des aides familiales est prévue en novembre 2019, et l’avenir des aides familiales suscite de vives inquiétudes. Le Canada doit permettre l’accueil de ces travailleuses à titre de résidentes permanentes et ne pas les forcer à vivre des années douloureuses de séparation familiale.
Enfin, le Canada doit signer et ratifier la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille pour montrer son engagement réel à défendre les droits des migrants.
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