Le Canada doit respecter les droits des aides familiales
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le Conseil canadien pour les réfugiés demande au gouvernement fédéral de modifier ses politiques afin de respecter les droits et les contributions des nombreuses femmes qui viennent au Canada en tant qu’aides familiales.
Les aides familiales s’occupent des enfants et des aînés des Canadiens, alors qu’elles-mêmes sont séparées pendant des années de leur propre famille. Elles passent des années au Canada avec un statut temporaire. Des changements récents ont remis en question leur accès à la résidence permanente, ce qui crée la confusion et l’anxiété chez les aides familiales. En 2014, la voie garantie vers la résidence permanente pour les aides familiales a été supprimée lorsque deux nouvelles catégories d’aides ont remplacé le programme précédent, et des plafonds ont été imposés aux demandes de résidence permanente. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé que même cet accès limité à la résidence permanente sera fermé en novembre 2019, sans engagement clair quant à ce qui le remplacera.
Le CCR demande au Canada d’accueillir ces travailleuses en tant que résidentes permanentes et de ne plus leur imposer des années douloureuses de séparation familiale.
Depuis plus d’un siècle, des femmes viennent au Canada pour s’occuper de familles canadiennes et de tâches domestiques, avec les encouragements du gouvernement. Au cours de la première moitié du 20e siècle, elles étaient accueillies sur une base permanente. Ce n’est qu’après que les femmes racisées sont devenues majoritaires que l’accès des aides familles à la résidence permanente a été remis en question.
Le CCR estime que le Canada doit reconnaître la précieuse contribution à l’économie et à la société canadiennes de toutes les travailleuses migrantes, dont les aides familiales. Le programme fédéral d’immigration économique doit être révisé afin d’inclure les travailleuses et travailleurs de tous les niveaux de compétence. En attendant, toutes les aides familiales devraient pouvoir soumettre une demande de résidence permanente au moment de la soumission de leur demande de permis de travail.
La séparation familiale a un impact considérable sur la santé mentale et le bien-être des aides familiales et de leurs enfants, qui sont séparés les unes des autres pendant de nombreuses années. Cette séparation affaiblit le tissu familial et communautaire. En raison de l’arriéré actuel des demandes de résidence permanente, de nombreuses aides familiales ont attendu cinq ans ou plus pour que leurs enfants les rejoignent au Canada, en plus des années de travail accomplies afin de remplir les exigences de la demande de résidence permanente.
L’engagement du Canada envers les familles doit se traduire par la possibilité pour les aides familiales et les autres travailleurs migrants de venir au Canada accompagnés des membres de leur famille.
8 mars 2018