Le 19 janvier 2018
Le très honorable Justin Trudeau, C.P., député
Premier Ministre du Canada
Cabinet du Premier ministre
80, rue Wellington
Ottawa, ON K1A 0A2
Monsieur le Premier Ministre,
Le Conseil canadien pour les réfugiés joint sa voix à l’appel du Conseil national des musulmans canadiens pour la désignation du 29 janvier comme la Journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie.
Nous sommes convaincus qu’une telle journée nationale est une façon appropriée de se souvenir de six hommes musulmans assassinés lors du massacre de la mosquée de Québec il y a un an, ainsi que des personnes blessées et endeuillées. Cette journée nationale donnerait également un élan et de l’énergie à nos efforts collectifs pour démanteler les stéréotypes, la discrimination et la haine qui sont à l’origine de tels actes de violence. Notre objectif doit être d’empêcher que de tels événements horribles se reproduisent.
Le Conseil canadien pour les réfugiés est profondément conscient de l’importance de combattre l’islamophobie, le racisme, la xénophobie et toutes autres formes d’intolérance. Les réfugiés sont des personnes forcées à fuir leur propre pays parce qu’ils sont persécutés à cause de leur identité - souvent à cause de leur religion. Beaucoup de réfugiés et d’autres nouveaux arrivants au Canada sont musulmans : ils arrivent avec l’espoir de se retrouver dans un pays qui s’engage à respecter les droits de la personne, l’équité et le respect de la diversité. Trop souvent, ils constatent que les réalités canadiennes ne correspondent pas aux idéaux canadiens et ils sont confrontés à l’hostilité, aux préjugés, à la discrimination sur le marché du travail canadien et même à la violence, en raison de leur identité religieuse.
Les musulmans au Canada, citoyens ou nouveaux arrivants, travaillent fort pour rapprocher le Canada de ses idéaux, en faisant preuve de leadership dans la lutte contre l’islamophobie. Tous les Canadiens peuvent se joindre à ces efforts à l’occasion d’une Journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie. Les leaders politiques ont la responsabilité particulière d’aborder sans détour le problème de l’islamophobie et d’autres formes de haine qui mènent à l’exclusion et à la violence.
L’intolérance envers les musulmans n’est pas un problème spécifique aux musulmans : elle nous affecte tous et toutes. Lorsqu’un groupe est la cible d’attaques, nous sommes tous diminués. Nous nous protégeons nous-mêmes quand nous agissons pour protéger un groupe qui fait l’objet de discrimination et de haine, et nous y gagnons tous lorsque nous créons un esprit d’accueil pour tous.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Claire Roque
Présidente