Communiqué
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Imminente expulsion massive de travailleurs « jetables »
Le 25 mars 2015 - Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) a exprimé aujourd’hui ses préoccupations à l’égard des milliers de travailleurs temporaires étrangers qui ne seront plus les bienvenus au Canada à partir du 1er avril. Il s’agit de la première vague de travailleurs migrants à être touchée par le nouveau règlement qui oblige les travailleurs peu qualifiés à quitter le Canada après quatre ans.
La présidente du CCR, Loly Rico, a déclaré que « le Canada traite ces travailleurs comme une main-d'œuvre jetable à utiliser au moment opportun avant de s’en débarrasser. Ce sont des gens qui préparent et qui servent notre nourriture ou qui travaillent dans nos usines. Ils méritent les mêmes possibilités de s’établir de façon permanente tout comme les générations d’immigrants précédentes qui sont venues ici avec trois fois rien et qui ont pourtant fait de notre pays ce qu’il est aujourd’hui ».
Le 1er avril 2011, un règlement limitant à quatre ans le séjour des travailleurs migrants peu qualifiés au Canada a été adopté. Après avoir quitté le Canada, ces travailleurs devraient attendre au moins quatre ans avant de pouvoir revenir travailler ici. Cette année sera la première où les travailleurs migrants seront contraints à rentrer chez eux en masse.
Ce départ forcé provoquera vraisemblablement des difficultés importantes chez les travailleurs concernés. Plusieurs d’entre eux ont des familles qui dépendent de leurs envois de fonds et certains remboursent toujours des dettes liées aux frais de recrutement qui leur ont été imposés illégalement. Certains travailleurs pourraient choisir de demeurer au Canada et de chercher un travail précaire afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille restée dans leur pays d’origine.
On a laissé croire que le permis de travail pourrait être prolongé pour certains travailleurs migrants ayant présenté une demande en vertu du Programme des candidats des provinces en Alberta. Cependant, des informations plus précises sur les plans du gouvernement se font attendre. Les travailleurs se retrouvent dans un état d’anxiété ne sachant pas s’ils peuvent espérer s’établir en permanence au Canada ou s’ils devront quitter le pays en moins de quelques jours.
Les travailleurs migrants peu qualifiés sont vulnérables à cause des règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires qui les rattachent à un seul employeur. Les travailleurs sont souvent isolés, confrontés à des barrières linguistiques et ont peu de soutien étant donné qu’ils ne sont pas admissibles aux services d’établissement financés par le gouvernement fédéral. Il existe de nombreux cas documentés de mauvais traitements et d’exploitation de la part des employeurs et des recruteurs.
Les délais imposés aux les travailleurs migrants avaient pour objet de renforcer la nature temporaire du programme, malgré le fait qu’une grande partie de la demande de main-d’œuvre comblée par les travailleurs temporaires étrangers s’étend sur une échelle à long terme.
Le CCR estime que tous les travailleurs migrants devraient avoir accès à la résidence permanente et que le Canada devrait s’éloigner de la migration temporaire. À l’inverse, les migrants peu qualifiés devraient être intégrés dans le volet de l’immigration économique permanente pour qu’ils puissent eux aussi avoir la chance de contribuer à l’édification de la société canadienne.
Pour en savoir plus sur les droits des travailleurs migrants, visitez : http://ccrweb.ca/fr/travailleurs-migrants
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Contact :
Colleen French, coordinatrice de la communication, Conseil canadien pour les réfugiés, (514) 277-7223, poste 1, (514) 602-2098 (cellulaire), cfrench@ccrweb.ca