Les fléaux de la COVID-19 et du racisme anti-Noir nous ont ouvert les yeux en 2020 plus que jamais sur les défauts fondamentaux de notre société.
Nous comptons sur les travailleurs migrants, les demandeurs du statut de réfugié et d’autres personnes à statut précaire pour effectuer un travail essentiel afin de nous nourrir, nous soigner et nous protéger. Pourtant, nous leur refusons les droits fondamentaux et les soutiens nécessaires à leur survie et à celle de leur famille.
La pandémie nous a appris que nous sommes tous profondément liés les uns aux autres – si une personne est à risque, nous sommes tous à risque. Les catégories de statut d’immigration n’ont aucune importance pour le virus, mais parce que notre société est organisée selon le statut d’immigration, de nombreux membres de la société sont placés dans des situations où ils sont particulièrement exposés au danger. Que ce soit dans des conditions de vie exiguës, des environnements de travail dangereux ou un accès refusé aux soins de santé, beaucoup sont exposés à des risques inutiles et injustifiables.
Dans le contexte de #BlackLivesMatter, il est important de noter que les personnes noires sont nombreuses parmi ceux et de celles qui travaillent comme migrants précaires sur la première ligne de la pandémie. Le fait d’imposer à ces personnes un statut précaire tout en comptant sur elles pour répondre à nos besoins essentiels ne fait que renforcer les structures racistes de notre société.
La santé économique et démographique du Canada dépend de l’immigration. La pandémie rend difficile la réalisation des objectifs d’immigration de manière traditionnelle, en faisant venir des personnes de l’étranger. Or il y a des milliers de personnes qui se trouvent déjà au Canada, qui contribuent déjà énormément à notre société, même si on leur refuse la possibilité d’y participer pleinement en raison de leur statut d’immigration. Nous pouvons facilement atteindre nos objectifs en leur offrant une voie rapide vers la résidence permanente.
La crise actuelle nous offre l’occasion d’une transformation radicale. Nous pouvons et devons construire un avenir meilleur où tous les membres de la société sont traités avec justice et équité, en tant qu’êtres humains, et non en fonction de leur statut d’immigration. Nos systèmes d’oppression ont été construits par des personnes; c’est à nous de décider s’ils vont rester en place, ou bien si nous allons reconnaître notre profonde interconnexion et choisir de démanteler ces reliques racistes et inéquitables, afin de reprendre de nouveau.
Le 20 juin 2020
Journée mondiale des réfugiés