Dernièrement, Le Canada a effectué un important changement de politiques qui promeut la migration temporaire plutôt que l’immigration permanente. Le Canada fait venir au pays de plus en plus de travailleurs sur une base temporaire. Ceux-ci ont moins de droits, un accès limité aux services, et n’ont aucun accès aux services d’accueil financés par le gouvernement fédéral. Les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables dû au manque de surveillance systémique pour assurer la protection de leurs droits (à l’exception de quelques provinces qui ont pris la relève du gouvernement fédéral, mettant en vigueur des législations afin de protéger les droits des travailleurs migrants). Plusieurs sont victimes d’exploitation économique à travers l’imposition de frais de recrutement illégaux ou encore par le vol salarial. Les conditions liées à leurs permis de travail les rendent souvent dépendant de leurs employeurs pour leur logement, l’accès aux soins de santé, et l’accès aux informations de bases quant à leurs droits. Plusieurs personnes venues au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires ont été victimes de la traite des personnes.
Des droits sans mise en application ne sont pas des droits
De nombreux cas documentés font état d’exploitation ou d’abus envers les travailleurs migrants sans que ceux-ci n’aient de recours effectif. En fait, les travailleurs sont souvent pénalisés suite au dépôt d’une plainte, se faisant déporter ou congédier. Pour l’instant, le seul système de surveillance existant permet aux employeurs de s’y inscrire sur une base volontaire. La nature optionnelle du système de surveillance rend celui-ci inefficace – les employés qui violent les droits de leurs travailleurs n’ont aucune raison de participer et, ainsi, ils évitent la découverte de telles violations.
Nous demandons que les lieux de travail employant des travailleurs migrants temporaires peu qualifiés soient surveillés par un système externe et obligatoire.
L’accès à la résidence permanente
La plupart des travailleurs migrants peu qualifiés n’ont pas accès à la résidence permanente, contrairement aux travailleurs migrants considérés hautement qualifiés en vertu du programme Catégorie de l’expérience canadienne. Les aides familiaux, qui avait un chemin garanti à la résidence permanente jusqu'en 2016, sont maintenant asujjeties à des limites au nombre de candidatures qui peuvent être soumises annuellement, ce qui en laisse plusieurs exclues. Les programmes fédéraux de main d'oeuvre migrant font donc de la discrimination sur la base de la catégorie de qualification. Dans un contexte où la majorité des travailleurs migrants temporaires peu qualifiés proviennent du sud et ont, comme rare option, de quitter leur pays et de trouver un emploi afin de nourrir leur famille, ils sont prêts à travailler dans des conditions qui seraient inacceptables pour les Canadiens. En leur offrant comme seule solution la migration temporaire, le Canada marginalise ces travailleurs, dont la plupart sont racisés. Le Canada est passé d’un État considérant l’immigration comme une stratégie pour construire la nation à un pays qui utilise les travailleurs migrants peu qualifiés comme main-d’œuvre peu coûteuse et dont on peut disposer. Le Canada devrait plutôt reconnaître la contribution de tous les types de travail à l’économie et la société canadienne.
Nous demandons que les travailleurs migrants appartenant à toutes les catégories de qualifications puissent appliquer pour obtenir la résidence permanente, et que le gouvernement fédéral révise le programme d'immigration économique afin d'inclure les travailleurs peu qualifés.
L’accès aux services
Les travailleurs migrants temporaires n’ont pas accès aux services d'accueil et d’établissement financés par le gouvernement fédéral. Quelques gouvernements provinciaux ont pris des démarches pour combler la demande, mais les services sont souvent peu adaptés aux besoins des travailleurs migrants, ou ils ne sont pas largement accessible. Les travailleurs migrants ont souvent un accès restreint aux soins de santé, à de l’information sur les services médicales dans leur communauté et sur leurs droits légaux. Les travailleurs migrants paient des impôts et contribuent à des programmes sociaux auxquels ils n’auront jamais accès.
Nous demandons que les travailleurs migrants temporaires soient éligibles aux services d'établissement financés par le gouvernment fédéral.
Les travailleurs migrants sont utilisés afin de répondre à une demande de main-d’œuvre qui n’est pas temporaire. Cette demande est permanente. Utiliser des travailleurs migrants jouissant de moins de droits que les résidents permanents pour combler des emplois à long-terme constitue de l’exploitation. C’est néfaste pour les travailleurs et c’est aussi néfaste pour le Canada.
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