Le Conseil canadien pour les réfugiés accueille favorablement l’annonce faite par le gouvernement fédéral d’une initiative des liens familiaux de la Syrie, conçue pour mettre en contact des réfugiés syriens ayant de la famille au Canada et des citoyens à la recherche de réfugiés ayant besoin de réinstallation.
Cette initiative répond en partie aux préoccupations du CCR à l’égard des personnes au Canada cherchant désespérément à se réunir avec des membres de la famille pris dans la crise des réfugiés syriens. (Il est à noter cependant que l’initiative ne s’applique pas au Québec ni aux réfugiés se trouvant dans des pays autres que le Liban, la Jordanie ou la Turquie). Le CCR encourage les groupes de parrainage privés à envisager le parrainage de réfugiés identifiés grâce à cette initiative.
Le CCR continue d’exhorter le gouvernement à adopter des mesures pour répondre aux membres des familles qui ne pourront pas bénéficier de l’initiative des liens familiaux. Cela inclut notamment les personnes passant par la catégorie de réunification des familles de réfugiés : les Syriens dont la demande d’asile a été acceptée au Canada ont le droit d’inclure des membres de leur famille immédiate dans leur demande, mais risquent d’être confrontés à des années d’attente avant de recevoir la résidence permanente et de voir les membres de leur famille arriver au Canada. Nous trouvons absurde que des enfants de réfugiés syriens ayant un père ou une mère au Canada doivent attendre plus longtemps que des réfugiés réinstallés avant de pouvoir venir au Canada. La réunification familiale doit être accélérée.
Il est également à noter que les Syriens se trouvant encore en Syrie ne peuvent être parrainés en tant que réfugiés : le CCR continue de recommander au gouvernement de mettre en place des mesures spéciales pour répondre aux membres de la famille se trouvant en Syrie ou dans d’autres régions du monde.
En ce qui concerne les demandes d’un transfert aux groupes de parrainage privé de certains des réfugiés syriens qui viennent d’arriver, le CCR n’est pas d’accord et tient à souligner que cela compromettrait le principe fondamental selon lequel la réinstallation financée par le gouvernement et le parrainage privé sont deux programmes complémentaires, mais distincts. Le gouvernement est responsable, au nom de tous les Canadiens, de réinstaller un certain nombre de réfugiés. Grâce au parrainage privé, les Canadiens peuvent offrir une protection et un nouveau foyer à un nombre supplémentaire de réfugiés.
L’objectif de 25 000 réfugiés syriens pris en charge par le gouvernement mérite d’être salué. Ces réfugiés arrivent au Canada sur une base urgente, ce qui est approprié en raison de la crise qui sévit dans la région, où de nombreux réfugiés sont dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins fondamentaux. La gestion de leur accueil est un défi de taille compte tenu des délais serrés : il n’est donc pas surprenant s’il y a quelques problèmes. Le gouvernement fédéral doit aider les ONG impliquées à surmonter ces défis – et c’est ce qui se passe actuellement, selon la compréhension du CCR. Nous suggérons également que certains médias auraient peut-être exagéré l’ampleur des problèmes rencontrés lors l’accueil des réfugiés pris en charge par le gouvernement.
27 janvier 2016