Le CCR est profondément affligé par la mort tragique d’Abdirahman Abdi suite à une altercation troublante avec les agents du Service de police d’Ottawa.
Nous adressons nos sincères condoléances à la famille de M. Abdi ainsi qu’à tous ceux et celles qui le connaissaient en tant qu’ami ou voisin.
M. Abdi est venu au Canada pour fuir la violence en Somalie. De ce fait, nous regrettons profondément qu’il n’ait pas été en mesure de trouver au Canada un refuge contre la violence.
En tant que Canadiens, nous sommes à juste titre fiers de l’accueil offert aux réfugiés et de bâtir par l’immigration un pays fort et diversifié sur cette terre que nous partageons avec les Premiers Peuples. Les circonstances du décès d’Abdirahman Abdi nous obligent à confronter le fait que les nouveaux arrivants ne sont pas toujours en sécurité au Canada, surtout s’ils sont noirs, autrement racisés, ou vivent des problèmes de santé mentale.
Afin que le Canada soit vraiment un havre sûr pour les réfugiés, nous devons reconnaître et lutter contre le racisme qui existe dans notre société. Nous demandons à tous les paliers de gouvernement et à tous les organismes d’application de la loi, de redoubler leur engagement à démanteler le racisme qui affecte trop souvent la façon dont les pouvoirs publics interagissent avec les personnes de couleur et les peuples autochtones.
Les forces policières canadiennes ont aussi parfois du mal à traiter de façon adéquate les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, comme dans le cas de M. Abdi, ainsi que celui de Farshad Mohammadi, arrivé au Canada en tant que réfugié d’Iran, et abattu par la police de Montréal en janvier 2012.
L’accent mis récemment sur l’accueil des réfugiés syriens a sensibilisé de nombreux Canadiens aux stress provoqués par la persécution et la fuite. Bien que la grande majorité des réfugiés fassent preuve d’une résilience exemplaire, un petit nombre peut souffrir de problèmes de santé mentale. Nous devons nous assurer de leur sécurité : en tant que société, nous devons trouver des moyens de répondre adéquatement aux personnes vivant une crise de santé mentale sans compromettre leur sécurité.
Le CCR reconnaît le travail de la communauté canado-somalienne d’Ottawa, qui fait preuve de leadership dans la recherche d’une voie à suivre dans cette situation difficile. Nous reconnaissons aussi les efforts importants déployés par un grand nombre de personnes dans les services de police, autant à Ottawa qu’ailleurs au Canada, pour améliorer les relations avec les citoyens et pour adopter des pratiques de désescalade. Malheureusement, ces efforts sont gravement compromis par des événements tels que la mort de M. Abdi. Il est donc crucial que l’enquête sur la mort, menée par l’Unité des enquêtes spéciales de l’Ontario (UES), soit complète, transparente et rapide.
2 août 2016