En cette Journée internationale de la femme, le CCR se penche sur la situation des femmes nouvellement arrivées au Canada et sur les possibilités d’apporter des améliorations à leur vécu dans les années à venir.
Le CCR se félicite de l’annonce faite par le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté John McCallum concernant l’abrogation prochaine de la résidence permanente conditionnelle, comme promis pendant la campagne électorale. Depuis sa mise en œuvre en 2012, cette mesure a laissé les conjoints parrainés, en particulier les femmes, plus vulnérables aux mauvais traitements et a forcé certaines femmes à rester dans des relations abusives afin d'éviter la perte de leur statut au Canada.
Nous avons également été heureux de noter que le ministre cherchait à trouver des solutions pour les sans-papiers, dont beaucoup sont des femmes. Elles et leurs enfants se retrouvent dans des situations précaires et vulnérables en raison de cette absence de statut.
Le CCR continue de faire appel à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour élaborer une politique sur la violence faite aux femmes. Trop souvent, les femmes sont délibérément maintenues sans statut par leurs conjoints violents, puis détenues et expulsées lorsque leur situation de sans statut est connue de l'ASFC.
Nous restons préoccupés par l'impact des changements au Programme des aides familiaux introduits par le précédent gouvernement fédéral. Les changements dans ce programme, qui touche majoritairement les femmes, placent des plafonds sur les demandes de résidence permanente éliminant ainsi la voie garantie à un statut permanent au Canada.
Les aides familiaux et les réfugiés acceptés attendent également avec impatience la réalisation de l'engagement du gouvernement à réduire les délais de traitement : dans les deux catégories, les délais de traitement exceptionnellement longs des demandes de résidence permanente et de réunification familiale signifient que beaucoup de mères sont séparées de leurs enfants pendant de nombreuses années.
Le CCR demeure préoccupé par la situation des femmes non citoyennes qui ont été victimes de la traite au Canada. Les mesures existantes pour leur offrir de la protection et du soutien sont insuffisantes. Afin de respecter leurs droits fondamentaux, il est essentiel que la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés soit modifiée pour garantir une protection aux personnes ayant vécu la traite. Le Canada doit également offrir un soutien adéquat aux personnes victimes de la traite et un accès plus rapide à la résidence permanente.
Le CCR demande instamment au gouvernement d'abolir la politique des Pays d’origine désignés pour les demandes d'asile. Les femmes qui fuient la violence liée au genre sont particulièrement touchées par cette politique qui qualifie certains pays de «sûrs», étant donné que la violence faite aux femmes est très répandue dans de nombreux pays à l’apparence stables et démocratiques.
8 mars 2016