Déclaration à l'occasion de la Journée des droits des réfugiés 2016

Le Conseil canadien pour les réfugiés se joint aux Canadiens de toutes les régions du pays, pour célébrer la Journée des droits des réfugiés, le 4 avril prochain.

Au cours des derniers mois, de nombreuses personnes fuyant la persécution ont été accueillies au Canada. Ainsi, la Journée des droits des réfugiés est une excellente occasion de reconnaître qu’avant d’être des réfugiés, ces individus sont des êtres humains dont il faut respecter les droits fondamentaux.

Célébrée chaque année en date du 4 avril, la Journée des droits des réfugiés marque l'anniversaire de l’arrêt Singh rendu en 1985 par la Cour suprême du Canada. Dans cette décision, la Cour affirme que la Charte canadienne des droits et libertés protège les droits fondamentaux des réfugiés. La Cour suprême a statué que les demandeurs d’asile font entièrement partie du terme « chacun » dans la phrase : « Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. »

En tant que Canadiens et Canadiennes, nous sommes fiers des protections judiciaires offertes aux réfugiés, ainsi que de l’engagement des institutions et des citoyens canadiens envers l’accueil des réfugiés.

S’il s'agit là d'éléments positifs, ils restent en deçà de l’ampleur des changements nécessaires :

La réunification des familles des réfugiés

Si le traitement des demandes de parrainage familial est lent, les réfugiés attendent encore plus longtemps avant d’être réunis avec les membres de leur famille. De nombreux enfants doivent attendre trois ans avant de rejoindre leur père ou leur mère au Canada. Plusieurs se trouvent dans des zones de conflit ou dans une situation précaire.

Recommandation: Introduire une entrée express pour réunir les familles, afin que les enfants soient réunis avec leurs parents en 6 mois ou moins.

Réinstaller les réfugiés en provenance d’autres régions

Les Canadiens ont offert un accueil chaleureux à des milliers de réfugiés syriens : nous devons également ouvrir les portes aux réfugiés d’autres régions. Selon le HCR, un tiers des réfugiés ayant besoin d’être  réinstallés se trouvent en Afrique. Il faut appliquer les leçons tirées de l’expérience syrienne pour que le programme de réinstallation canadien réponde mieux à un plus grand nombre de réfugiés.

Recommandation: Ouvrir nos portes aux réfugiés du monde entier en maintenant l’augmentation du nombre de places pour les réfugiés réinstallés et en surmontant les restrictions et les retards posant obstacle au Programme de parrainage privé des réfugiés.

Les demandeurs d’asile ne sont pas tous traités de façon égale

L’un des principes fondamentaux de l’équité exige que les mêmes règles s’appliquent à tous.

Or, les demandeurs d’asile en provenance d'un Pays d’origine désigné sont soumis à un processus dont les délais sont si courts qu’ils n’ont pas le temps nécessaire pour prouver leur demande d’asile. Ce traitement discriminatoire touche notamment les Roms, les femmes fuyant la persécution basée sur le genre et les réfugiés LGBT.

Recommandation: Éliminer le régime des Pays d’origine désignés dans le système de détermination du statut de réfugié.