Le 10 décembre la communauté internationale célèbre les droits de la personne, la dignité inhérente et les droits égaux de tous les membres de la famille humaine. Les réfugiés font partie de la famille humaine et possèdent les mêmes droits.
Ceux-ci comprennent : le droit d'asile ainsi que le droit à la liberté, à la protection contre la torture, à un niveau de vie adéquat, aux soins de santé, à la réunification familiale et à la protection de l'intérêt supérieur des enfants.
Malheureusement, le respect des droits des réfugiés est de moins en moins assuré. Alors que de graves violations des droits de la personne ont cours dans toutes les régions du monde et causent le déplacement de millions de personnes, les pays complexifient et multiplient les procédures administratives, ferment leurs portes et refusent la protection.
Le Canada ne respecte pas toujours les droits des réfugiés non plus. Autrefois chef de file mondial dans la protection des réfugiés, le Canada ferme dorénavant ses portes. Aujourd'hui moins de réfugiés y sont réinstallés. Dernièrement, le gouvernement fédéral a sérieusement amputé le programme de soins de santé de base offert aux réfugiés. Les délais accélérés pour les demandeurs d’asile imposent maintenant une véritable course à la montre pour recueillir les preuves nécessaires. Certains d’entre eux font dorénavant face à une détention obligatoire et n’ont droit à la réunification familiale qu’après une période d’attente de cinq ans. D'autres, parce que leur pays d'origine a arbitrairement été jugé « sûr », bénéficient de délais encore plus courts pour soumettre leur dossier et ne disposent pas du droit d'appel. Nous vivons dans un climat de peur créé et de discours négatif. Le Canada est aujourd’hui un pays moins accueillant.
Le Canada peut et doit faire mieux. En tant que Canadiens, nous nous révélons sous notre meilleur jour lorsque nous traitons les réfugiés équitablement, avec respect et compassion. Nous devons renouer avec les meilleurs éléments de notre tradition d’accueil des réfugiés. Arrivés de partout dans le monde, par bateau, par avion ou à pied, les nombreux réfugiés ont contribué à enrichir notre pays. Nous avons appris à apprécier la beauté et les valeurs des différentes cultures. Nous avons été inspirés par les idéaux des hommes, des femmes et des enfants qui ont échappé aux injustices et aux dictatures répressives. En échange d’un environnement sécuritaire et accueillant, les réfugiés sont devenus des membres actifs de nos communautés. Ils ont contribué à sensibiliser les Canadiens aux réalités des pays qu’ils ont fuis. Tous ces apports nous ont enrichis.
En tant que Canadiens, nous sommes fiers de notre longue tradition d’accueil des réfugiés. Nous sommes fiers d’ouvrir nos portes à ceux qui fuient les injustices et la violation de leurs droits, et nous nous engageons à lutter pour maintenir ces portes ouvertes, aujourd’hui et dans le futur. Le 10 décembre, lors des célébrations de la Journée des droits de la personne, nous demandons au Canada de renouveler son rôle de chef de file dans la défense des droits des réfugiés. Le Canada doit être juste envers les réfugiés, respecter leurs droits fondamentaux et rouvrir ses portes.
Signés
Warren Allmand, ancien solliciteur général du Canada
Sara Angel, journaliste des arts visuels
Lloyd Axworthy, président, Université de Winnipeg, ancien ministre des Affaires étrangères
Dr. Philip Berger, chef, département de Médecine Familiale et Communautaire, hôpital St. Michael, Toronto
Le rabbin Arthur Bielfeld, fondateur et membre du Conseil du Jewish Refugee Action Network (JRAN)
Jean-Marc Biron, SJ, provincial de la province jésuite du Canada français
Peter Bisson, SJ, provincial de la province jésuite du Canada anglais
Hélène-Andrée Bizier, historienne et essayiste québécoise
Alan Broadbent, président et fondateur de la Fondation Maytree
Iona V. Campagnolo, ancienne lieutenante-gouverneure de la Colombie-Britannique
Jim Cuddy, musicien
Bazil Donovan, musicien
Bernie Farber, ancien PDG du Congrès juif canadien, défenseur des droits de la personne, directeur général adjoint du Gemini Power Corp
Charles Foran, auteur et ancien président de PEN Canada
Zsuzsi Gartner, auteure
Julius H. Grey, avocat et défenseur des droits de la personne
John Greyson, cinéaste, professeur associé à l'Université de York
Rawi Hage, romancier
Lawrence Hill, auteur
Miranda Hill, auteure
L’archevêque Fred Hiltz, primat de l'Église anglicane du Canada
L’évêque Susan C. Johnson, évêque nationale, Église évangélique luthérienne au Canada
Peter Krausz, artiste
Michele Landsberg, journaliste et auteure
Peter Leuprecht, ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l’homme au Cambodge
Dr Tarek Loubani, réfugié et urgentiste
Annabel Lyon, auteure
Guy Maddin, cinéaste distingué en Résidence, Université du Manitoba
Dow Marmur, rabbin émérite, Holy Blossom Temple, Toronto
Dr Ryan Meili, directeur, Upstream : Institute for a Health Society
Susan Musgrave, poète et romancière
Alex Neve, secrétaire général, Amnesty International section Canada anglophone
Maya Ombasic, auteure
Ratna Omidvar, présidente de la Fondation Maytree
Le très rév. Gary Paterson, modérateur, l’Église unie du Canada
Sarah Polley, actrice et réalisatrice
Anna Porter, auteure et éditrice
Vivienne Poy, ancienne sénatrice et chancelière émérite de l'Université de Toronto
Bill Richardson, auteur, radiodiffuseur, librettiste
Andreas Schroeder, auteur et radiodiffuseur
Le très rév. Dr David Sutherland, modérateur de l'Église presbytérienne du Canada
Linda Svendsen, auteure et productrice
Timothy Taylor, romancier et journaliste
Madeleine Thien, romancière, écrivaine en résidence à l'Université Simon Fraser
Béatrice Vaugrante, secrétaire générale d'Amnistie internationale Canada francophone
Wesli (Wesley Louissaint), musicien
La très rév. l’hon. Lois M. Wilson, ancienne modératrice de l'Église unie du Canada, ancienne présidente du Conseil oecuménique des Églises
Hassan Yussuff, secrétaire-trésorier du Congrès du travail du Canada