Le CCR partage le sentiment d’indignation qui a été ressenti à l’échelle globale suite aux meurtres de masse récents à Paris et à Beyrouth. Les pertes de vies humaines, ainsi que l’éclatement de notre sentiment de sécurité, nous relient à la mort et à la destruction quotidiennes en Syrie et dans d’autres pays en guerre. Nous espérons que les Canadiens se rappelleront que les réfugiés syriens sont victimes de cette violence, et qu’ils vont réaffirmer leur engagement à les accueillir au Canada.
Nous sommes consternés par certaines déclarations publiques qui ont injustement associé les réfugiés à des risques de sécurité. Nous aimerions souligner certains points :
- Les réfugiés sont des personnes qui fuient la violence et sont en quête de sécurité. Ils ne constituent pas une menace à la sécurité.
- Les réfugiés qui viennent au Canada sont soumis à des contrôles de sécurité rigoureux, qu’ils soient sélectionnés à l’étranger pour être réinstallés au Canada ou qu’ils présentent une demande d’asile au Canada. Le gouvernement canadien possède un système sophistiqué et bien développé pour effectuer les vérifications de sécurité, qui est utilisé par l’Agence des services frontaliers du Canada et le Service canadien du renseignement de sécurité. Ceux-ci examinent l’information personnelle des demandeurs, et les évaluent selon des facteurs qui pourraient indiquer un risque éventuel. Si le profil d’un demandeur soulève des préoccupations, celui-ci fera l’objet d’examens plus approfondis, incluant si nécessaire une entrevue avec un agent du SCRS. Le traitement de ces demandeurs est reporté en attendant la suite du contrôle de sécurité.
- Toutes les personnes considérées pour la réinstallation doivent être recommandées, soit par le HCR, soit par les groupes de parrainage privé au Canada. Il n’est pas possible pour une personne de se proposer elle-même.
- Le HCR ne recommande qu’une infime partie de tous les réfugiés enregistrés. Les réfugiés particulièrement vulnérables sont recommandés (par exemple, une veuve avec plusieurs jeunes enfants, des réfugiés LGBT qui sont à risque dans leur refuge temporaire, ou encore une personne avec des problèmes de santé).
- Les groupes de parrainage privé choisissent des personnes qu’ils connaissent pour le parrainage, souvent des membres de la famille de personnes demeurant au Canada.
- Les événements de la semaine passée n’exigent aucun changement à l’approche canadienne envers les réfugiés syriens, puisqu’il était toujours question d’assurer des contrôles de sécurité approfondis de façon obligatoire dans le cadre du plan. Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté a répété que le processus sera effectué aussi rapidement que possible, mais sans compromettre la sécurité.
- Chaque jour, des milliers de personnes autres que des réfugiés entrent au Canada. Il est injuste d’isoler les réfugiés pour s’en méfier. Il serait peu probable que des personnes qui planifient de venir au Canada pour commettre des crimes tenteraient de venir en tant que réfugiés, puisque le traitement est souvent difficile et ils seraient soumis à des contrôles de sécurité. Il semble que la plupart des individus responsables des attentats à Paris étaient des citoyens français ou belges; les citoyens européens peuvent facilement entrer au Canada sans aucun contrôle de sécurité.
- Les individus qui ont commis des attentats terroristes au Canada au cours des dernières années sont nés dans ce pays.
Chaque jour, des enfants réfugiés syriens souffrent de la faim. L’hiver approche et la situation va se détériorer. Les réfugiés syriens ont plus à craindre que les Canadiens.
Si nous voulons rejeter la violence et l’incitation à la haine et à la division que représentent ces attentats, l’une des façons les plus efficaces de le faire serait d’ouvrir nos portes aux réfugiés.
17 novembre 2015