Obstacles à la réunification familiale des Haïtiens suite au séisme

Conseil canadien pour les réfugiés

Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes

Communiqué

Pour diffusion immédiate

Obstacles à la réunification familiale des Haïtiens suite au séisme

Le 23 mars 2010 - La réponse canadienne en matière d’immigration au séisme en Haïti est totalement inadéquate face aux besoins urgents de réunification familiale, selon le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).

Plus de deux mois après le séisme, le gouvernement fédéral a émis très peu de visas pour permettre aux Haïtiens en détresse d’être réunis avec leur famille au Canada. Même dans le cas d’enfants séparés des deux parents, et vivant dans les rues depuis le séisme, Citoyenneté et Immigration Canada n’émet pas ou peu de permis temporaires pour assurer une réunification immédiate.  En attendant, certains de ces enfants ne mangent pas à leur faim et les filles sont à risque d’agressions sexuelles, problème très répandu en ce moment.

« Dans le cas des enfants adoptifs, le gouvernement a démontré qu’il peut faire venir rapidement des enfants dont la sécurité est en péril » a dit Wanda Yamamoto, présidente du CCR.  « Nous demandons au gouvernement de donner la même priorité aux enfants dont la mère ou le père biologique est au Canada. »

Les enfants d'ElineLa fille et le fils d’Éline François, âgés de 13 et 12 ans, vivent dans la rue depuis le séisme.  Mme François, réfugiée reconnue au Canada, avait déposé une demande de réunification familiale en 2009.  Elle espérait que ses enfants puissent venir avec un permis temporaire pour qu’ils soient en sécurité au Canada pendant le traitement de leur dossier.  La semaine dernière, l’ambassade à Port-au-Prince a rejeté leur demande d’entrée temporaire.

Le CCR et la TCRI sont également préoccupés par les facteurs suivants, entre autres :

  • De nombreux Haïtiens se trouvent au Canada sans statut permanent depuis plusieurs années.  Sans la résidence permanente, ils n’ont aucun accès à la réunification familiale et aucune mesure n’est proposée pour résoudre cette situation dans un délai raisonnable.
  • Le programme spécial mis en place par le gouvernement du Québec s’avère peu adapté aux réalités des Québécois d’origine haïtienne qui très majoritairement ne satisfont pas aux critères d’éligibilité, notamment à cause des exigences financières élevées.
  • Dans ses communications sur l’accélération des demandes de réunification familiale, CIC exclut les réfugiés, malgré de multiples demandes pour corriger cette faille.  Les communications parlent uniquement des parrainages de la catégorie de la famille, alors que la réunification familiale des réfugiés ne passe pas par le parrainage.

Voir les recommandations du CCR, http://ccrweb.ca/en/les-besoins-en-matiere-d%E2%80%99immigration-pour-haiti

Contacts :
Colleen French, coordonnatrice de la communication du CCR, (514) 277-7223 poste 1
Stephan Reichhold, TCRI, (514) 272-6060 poste 1