Visas pour les Mexicains et les Tchèques : la porte est fermée aux réfugiés

Conseil canadien pour les réfugiés

L’imposition de visas pour les Mexicains et les Tchèques ferme la porte aux réfugiés

Pour diffusion immédiate

14 juillet 2009

 

Le Conseil canadien pour les réfugiés a condamné aujourd’hui le geste du gouvernement de fermer la porte aux réfugiés en provenance du Mexique et de la République tchèque, par l’imposition d’un visa.

« Pour certaines personnes, fuir au Canada est le seul moyen de sauver leur vie - et cette porte vient d’être fermée », a déclaré Roberto Jovel, vice-président du CCR.

Le Mexique et la République tchèque s’ajoutent à la liste des nombreux pays pour lesquels le Canada impose un visa afin d’empêcher les personnes qui tentent de sauver leur vie d’entrer au Canada. À titre d’exemple, suite à l’augmentation spectaculaire des violations des droits humains au Zimbabwe en 2001, le Canada a imposé un visa, fermant la porte aux Zimbabwéens en quête de sécurité.

Le CCR est également profondément préoccupé par la tentative du gouvernement de miner la légitimité des demandeurs fuyant la persécution au Mexique et en République tchèque. Il n’est pas approprié pour un ministre de commenter le bien-fondé des demandes d’asile. Ces commentaires peuvent constituer une ingérence politique dans le processus de détermination du statut de réfugié. En vertu du droit canadien, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, un tribunal quasi-judiciaire, est chargée de déterminer qui est un réfugié.

Un nombre important de demandeurs mexicains craignent avec raison d’être persécutés, du fait du niveau élevé de violence liée au crime organisé et à la corruption gouvernementale. D’autres ont fui des menaces sérieuses de violence privée (telles que la violence conjugale) contre laquelle l’État ne peut ou ne veut pas les protéger.

La plupart des demandeurs de la République tchèque sont des Roms, groupe minoritaire victime de harcèlement, d’attaques racistes et de discrimination sociale bien documentés. Les commentaires du gouvernement canadien mettant en doute la bonne foi des demandeurs roms envoient également le mauvais message à la République tchèque, qui devrait plutôt être encouragée à agir plus fermement pour protéger les droits de ses citoyens roms. Le CCR sait depuis longtemps que certains requérants du Mexique ne fuient pas la persécution, mais ont été trompés par des agents peu scrupuleux. Le CCR a exhorté le gouvernement à agir plus vigoureusement contre la fraude à l’endroit des Mexicains.

Il est injuste que le gouvernement reproche aux demandeurs de causer des délais dans le système de détermination du statut de réfugié. L’important arriéré actuel de demandes est causé par l’insuffisance de commissaires nommés par le gouvernement pour rendre des décisions. Le gouvernement a ainsi créé une incitation pour les gens à faire une demande au Canada afin de travailler ici pendant quelques années, même s’ils s’attendent à ce que leur demande soit refusée en fin de compte.

Pour plus d’informations, voir Des vies en jeu, http://www.ccrweb.ca/viesenjeu.htm

Contact: Colleen French, coordinatrice de la communication, 514-277-7223, poste 1