Le CCR et AI demande un sursis au renvoi d’une famille réfugiée

Conseil canadien pour les réfugiés et Amnesty International

 

Communiqué                                                                                                

Pour diffusion immédiate

Le 8 avril 2009

 

Le CCR et AI demande un sursis au renvoi d’une famille réfugiée

Le Conseil canadien pour les réfugiés et Amnesty International Canada ont demandé aujourd’hui au gouvernement de surseoir au renvoi d’une famille colombienne prévu pour demain – renvoi qui violerait le droit international. La demande d’asile de la famille n’a jamais était examinée, même si celle-ci a de solides raisons de craindre la persécution dans son pays d’origine.

« Le non-refoulement – l’interdiction de renvoyer de force les réfugiés vers la persécution – est le principe le plus fondamental de la protection des réfugiés en vertu du droit international » a dit Elizabeth McWeeny, présidente du CCR. « Il y a quarante ans, le Canada s’est engagé à respecter cette obligation en signant la Convention sur les réfugiés. Aujourd’hui, le gouvernement propose cependant de la violer en renvoyant une famille qui demande la protection, sans avoir entendu sa demande. »

Détenue depuis sept semaines dans la région de Toronto, la famille est victime de lois mal conçues et de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis. À deux reprises, la famille a demandé la protection du Canada et à deux reprises, le Canada a refusé d’examiner sa demande. La première demande n’a pu être reçue à cause de l’Entente sur les tiers pays sûrs, et la deuxième, parce que la loi ne permet qu’une seule demande, même si la première demande n’a pas été examinée. On leur a également refusé un examen des risques avant renvoi. La famille fait maintenant face à un renvoi vers la Colombie.

La famille craint la persécution aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un groupe de guérilla armée qui est impliqué depuis 40 ans dans un conflit armé avec le gouvernement de la Colombie. La famille a rapporté avoir été forcée, en tant que fermiers, à payer des « taxes » aux FARC, et lorsqu’elle a été dans l’incapacité de le faire, des membres de la famille ont été kidnappés, torturés et violés.

Les FARC sont responsables de la grande majorité des prises d’otages et des enlèvements survenus dans le contexte du conflit armé. « La façon dont cette famille a été traitée par les FARC concorde avec d’autres rapports concernant les droits humains, est alarmante et justifie une enquête complète et approfondie » a dit Gloria Nafziger de Amnesty International.

Le cas de cette famille fait ressortir de sérieuses lacunes dans le système de protection des réfugiés du Canada. La famille a de fortes raisons de croire que les États-Unis ne sont pas sûrs pour elle, contrairement à la prétention du gouvernement canadien que les États-Unis sont un tiers pays sûr. De plus, même si on leur a refusé le droit de faire une demande au Canada parce que les États-Unis sont censés être sûrs, le gouvernement canadien propose maintenant de les renvoyer non pas aux États-Unis mais en Colombie où ils font face à la persécution.

Contacts :
Colleen French, Conseil canadien pour les réfugiés, 514-277-7223 poste 1
Beth Berton-Hunter, Amnesty International Canada, 416-363-9933 poste 32