Guatemala

Numéro de résolution
8
Attendu que
  1. Les violations des droits de la personne au Guatemala ont considérablement augmentées depuis avril 1998, avec l'assassinat de l'évêque Juan Gerardi Conedera deux jours après qu'il eût présenté le rapport du Projet interdiocésain pour rétablir la mémoire de l'histoire (REMHI) qui nommait certains criminels impliqués dans des tortures, des meurtres, des massacres et des disparitions;
  2. Le rapport du REMHI ne fait pas que documenter 55 021 cas de victimes, tenant pour responsable l'armée guatémaltèque et les escouades paramilitaires de 85.4% des crimes et l'insurrection responsable de 9.3% de ces crimes, mais met aussi à jour la façon dont l'appareil répressif fonctionne en permettant aux puissants auteurs des violations des droits de la personne de continuer d'agir en toute impunité;
  3. Luis Yat, maire autochtone d'El Quiche a été assassiné devant son épouse et ses enfants le 6 mai dernier et nombre de membres d'organisations autochtones, de femmes et de défense des droits de la personne continuent d'être menacés et intimidés;
  4. La Commission interaméricaine des droits de l'homme de l'Organisation des États d'Amérique (OÉA) a demandé à l'État guatémaltèque d'assurer des mesures de protection pour les 110 membres du REMHI et du personnel du Bureau de défense des droits de l'homme de l'archevêché catholique qui sont en danger;
Il est résolu

Que le CCR :

  1. Écrive à la Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration afin de lui demander d'augmenter le nombre de réfugiés du Guatemala parrainés par le gouvernement et qu'elle oriente son ministère à prendre note de l'aggravation de la situation des droits de la personne au Guatemala lors de l'évaluation des risques, des demandes pour motifs humanitaires et des remises de renvois.
  2. Écrive au gouvernement du Guatemala pour demander la protection des 110 membres du REMHI et du personnel du Bureau de défense des droits de l'homme de l'archevêché catholique.
  3. Écrive au Ministre des Affaires étrangères afin de lui demander de protester au gouvernement guatémaltèque pour le meurtre de l'évêque Juan Gerardi Conedera et pour presser le gouvernement guatémaltèque de protéger les membres du REMHI et du personnel du Bureau de défense des droits de l'homme.
Groupe de travail
Protection outremer et réinstallation