La protection des réfugiés n’est pas une question de générosité – il s’agit d’une obligation juridique, autant en droit international qu’en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. En 1969, le Canada a signé la Convention de Genève relative au statut des réfugiés.  Le pays s’est ainsi engagé à respecter les droits fondamentaux des réfugiés, y compris le droit de ne pas être refoulé vers la persécution.

Se conformer à ces obligations s’avère souvent une tâche difficile. Le Canada ne peut contrôler quand et combien de réfugiés auront besoin de sa protection. Il est souvent difficile de déterminer qui a besoin de protection : chaque demande de protection doit donc être examinée attentivement et de manière équitable.

Tous les demandeurs n’ont pas besoin de notre protection mais cela ne signifie pas qu’ils « abusent » du système. De nombreuses personnes ont quitté des situations de violence ou d’injustice mais ne sont pas reconnues comme réfugiées parce que la définition est très étroite. Par exemple, une personne peut fuir une guerre brutale et ne pas être reconnue comme réfugiée. Elle peut aussi fuir une situation d’extrême pauvreté associée à la discrimination. Peu importe leurs raisons, les demandeurs d’asile sont des personnes dont les choix sont nécessairement limités, dans la mesure où personne disposant de pouvoir et de privilèges ne souhaiterait être un demandeur d’asile – un statut qui est souvent rabaissant et assorti de peu de droits. Les traiter d’ « abuseurs » revient donc à faire d’une personne faible une victime.