Le 4 juin 1969, le Canada signait enfin la Convention relative au statut des réfugiés, 18 ans après son adoption par les Nations Unies, et 15 ans après son entrée en vigueur.

Depuis cette adhésion, le Canada a acquis la réputation enviable de leader mondial dans le domaine de la protection des réfugiés.

Dans les faits, il y a eu du bon et du mauvais dans la réponse du Canada à la situation des réfugiés, tant avant qu’après sa signature de la Convention sur les réfugiés.

 

 

Début des années 1930 Dans le contexte de la dépression et des craintes du communisme, de nombreux chômeurs, syndicalistes et personnes soupçonnées d’être communistes sont déportés. Le risque de persécution n’empêche pas la déportation, malgré les préoccupations soulevées par le Canadian Labour Defence League quant aux dangers d’un renvoi vers des pays fascistes. Hans Kist, un des leaders radicaux déportés en 1932, serait mort torturé dans un camp de concentration allemand.
Les années 1930 Face à l’ascension de Hitler en Allemagne, la communauté juive et certains groupes non-juifs tentent de convaincre le gouvernement d’accepter des réfugiés.  Ils échouent.  L’anti-sémitisme domine au sein du ministère de l’immigration et du public canadien.
1938 Le Saint-Louis quitte Hambourg avec à son bord 907 réfugiés juifs.  Refusé par le Cuba, sa première destination, le navire cherche asile ailleurs dans les Amériques.  Le Canada, tout comme les autres pays, refuse de l’admettre.  Le navire retourne en Europe où la plupart des passagers meurent pendant l’Holocauste.
1938 Le président des É.-U. Roosevelt convoque une conférence à Évian afin de discuter des solutions à la crise des réfugiés.  Le Canada participe à contrecoeur, avec la ferme intention de ne prendre aucun engagement à accepter des réfugiés.
1933-1945 Au cours des 12 ans du régime nazi en Allemagne, le Canada  admet moins de 5 000 réfugiés juifs, un des pires dossiers des pays démocratiques. En 1945, questionné sur le nombre de Juifs que le Canada accepterait après la guerre, un fonctionnaire canadien répond « Aucun c’est déjà trop ».

 

« Depuis la guerre, des groupes et des individus tentent sans cesse de faire entrer des réfugiés au Canada mais nous nous sommes battus constamment afin de nous protéger contre l’entrée de ces personnes apatrides sans passeport, du fait que certains de ces rescapés du maelström de la guerre risquent de faire naufrage et une fois devenus un fardeau pour l’État, nous serons obligés de les garder jusqu’à la fin de leur vie. » (F.C. Blair, directeur, Service d’immigration, 1938)
« En tant qu’êtres humains nous devons nous efforcer d’offrir autant que possible l’asile aux personnes qui réussissent à s’échapper. Selon moi, nous devons le faire parce que ces personnes sont des êtres humains et méritent cette considération, et parce que nous sommes des êtres humains et devons agir de la sorte. » Stanley Knowles, député, Chambre des communes, 9 juillet 1943

 

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