« Ma famille a eu la chance de se lier d’amitié avec une famille venue au Canada en tant que réfugiés du Myanmar, parrainés par le gouvernement. Nous nous sommes connus grâce à un programme non-gouvernemental local qui jumèle des Canadiens à des familles de réfugiés pour aider ces derniers à s’adapter à leur vie au Canada.
Quand ils sont arrivés, nos amis étaient étrangers à la majorité des aspects de la vie au Canada : voiture, électricité, plomberie, nourriture et, bien sûr, langue anglaise. Nous avons appris à mieux les connaître alors que leur anglais s’améliorait et nous leur avons montré notre ville. Nous avons pu les aider avec certaines tâches quotidiennes, comme les factures, les rendez-vous et les formulaires. Ils étaient si avides d’apprendre et de travailler… pour devenir Canadiens.
Un jour, je les aidais à trier leur courrier et il y avait une lettre du gouvernement. Comme d’habitude, j’ai parcouru la lettre pour la leur expliquer. J’ai été choquée de lire qu’après seulement six mois au Canada, le gouvernement demandait à mes amis de commencer à rembourser leurs six billets d’avion. « Le gouvernement sait qu’ils n’ont rien » je me suis dit « C’est pour cela qu’il leur a permis de venir ici. Ce n’est pas juste ». C’est illogique.
Les réfugiés parrainés par le gouvernement reçoivent une aide financière pour leur première année au Canada et ils peuvent suivre des cours d’anglais financés par le gouvernement pour les aider à se remettre sur pied. Le gouvernement semble reconnaître que les réfugiés ne peuvent pas entrer sur le marché du travail ou être indépendants pendant qu’ils s’installent au Canada. La politique du gouvernement qui demande aux réfugiés de rembourser leurs billets d’avion est incohérente et, pis encore, elle est injuste. Mes amis ont quitté un camp de réfugiés où régnaient famine et maladies, sans rien emporter parce qu’ils n’avaient rien. Les mettre dans le rouge presque aussitôt après leur arrivée au Canada – quand ils ont peu de moyens de payer leur dette – les prive de leurs chances de surmonter la douleur qu’ils ont quittée. »
- Noms non divulgués pour protéger la vie privée. Réimprimé avec la permission de Partners,
Diaconal Ministries Canada.