Le 22 mai 2007, Montréal – Le Conseil canadien pour les réfugiés tient à exprimer aujourd’hui sa déception face au projet de loi C-57, déposé au Parlement le 16 mai par la ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.
« Ce projet de loi ne fait rien pour protéger les droits des personnes victimes de la traite se trouvant déjà au Canada » a dit Loly Rico, présidente du Comité anti-traite du CCR. « Pire, le projet de loi fait preuve de condescendance et de moralisme, en dotant les agents de visas du pouvoir d’exclure certaines femmes du Canada pour leur propre bien. »
Le CCR se préoccupe beaucoup de l’exploitation des non-citoyens au Canada, et de l’absence de mesures adéquates pour les protéger. Le CCR a préparé une proposition visant à assurer la protection des personnes victimes de la traite, disponible à : http://www.ccrweb.ca/traiteproposition.html
Le CCR juge le projet de loi C-57 problématique à plusieurs égards :
- Le projet de loi n’aborde pas le problème fondamental de l’existence au Canada d’emplois qui exposent les travailleurs à « un traitement dégradant ou attentatoire à la dignité humaine ». Les permis de travail ne peuvent être émis par les agents de visas qu’après la validation de l’offre d’emploi par Ressources humaines et Développement social Canada (RHDSC). Pourquoi de tels postes sont-ils offerts au Canada s’ils sont dégradants pour les employés?
- Seuls quelques permis de travail ont été émis aux « danseuses exotiques » au cours des dernières années. Le temps parlementaire serait plus profitable s’il était consacré à s’attaquer au problème plus large de l’exploitation des non-citoyens au Canada.
- Le projet de loi propose d’aborder le problème de l’exploitation en excluant les gens, pour la plupart des femmes, du Canada. Il est humiliant pour les femmes qu’un agent de visas décide si elles devraient être exclues du Canada pour leur propre protection.
- Le projet de loi n’aborde pas la situation des non-citoyens les plus vulnérables : ceux qui n’ont aucun permis de travail valide. En fait, en refusant des permis de travail, on risque d’exposer des femmes à une plus grande vulnerabilité en les confinant à la clandestinité.
- L’accent mis par le gouvernement sur les « strip-teaseuses » trahit une approche moralisatrice. Plutôt que de porter un jugement moral, le gouvernement devrait s’efforcer de s’assurer que les droits des non-citoyens sont protégés et qu’ils peuvent faire en toute liberté des choix éclairés pour leur propre bien.
L’annonce de la ministre sur le projet de loi C-57 est disponible à
http://www.cic.gc.ca/francais/ministere/media/communiques/2007/2007-05-16.asp
Contacts:
Janet Dench, Directrice du CCR, (514) 277-7223 (poste 2) ou cell. (514) 835-2046
Colleen French, Coordinatrice de la communication du CCR, (514) 277-7223 (poste 1) |