Ottawa renforce son plan d’action pour lutter contre la traite des personnes
Le gouvernement fédéral met en place de nouvelles mesures pour éradiquer le fléau de l’exploitation des êtres humains. Il débloque des millions de dollars supplémentaires par rapport à ceux annoncés en 2018 et nomme un conseiller spécial chargé de résoudre le problème.
Au total, Ottawa investira 75 millions de dollars sur six ans. Cet argent servira à proposer des services d’aide et de protection aux victimes et augmenter les moyens et les ressources nécessaires pour démasquer des trafiquants, démanteler des réseaux ainsi qu'engager des poursuites judiciaires.
À compter de ce mercredi, Shirley Cuillierrier est désignée personne responsable du dossier de la traite des personnes au sein du gouvernement. Elle devra apporter ses conseils et ses recommandations pour définir un plan de lutte efficace, ainsi que des campagnes de sensibilisation destinées au grand public.
Dans le budget fédéral de 2018, les actions contre la traite des personnes représentaient un investissement de 14,5 millions de dollars étalés sur cinq ans. Cette année, près de 3 millions ont été dépensés pour l’instauration d’une ligne téléphonique à échelle nationale réservée aux victimes.
Par traite des personnes, Ottawa fait référence à l’exploitation sexuelle et au travail forcé. Un phénomène qui, aux dires du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, touche en majorité les femmes et les enfants, et notamment les personnes vulnérables issues des communautés autochtones.
« Dans 70 % des cas, les victimes ont 25 ans et moins », souligne-t-il.
Le ministre fédéral a fait ces annonces et ces déclarations mercredi matin, dans son fief électoral à Regina.
Réaction des conservateurs
« Depuis trois ans et demi, les trafiquants d’êtres humains ont reçu le message que la lutte contre leurs crimes n’était pas une priorité. La politique de Justin Trudeau en matière de lutte contre la traite des êtres humains n’est pas celle annoncée », affirme Pierre Paul-Hus, porte-parole de l'opposition en matière de sécurité publique.
Il ajoute qu’avec un gouvernement conservateur à la tête du pays, les choses seraient différentes. Ainsi, les procureurs disposeraient de lois strictes pour punir les trafiquants. Ces nouvelles dispositions s’intégreraient dans le plan global intitulé Un Canada plus sûr.