Avez-vous entendu la rumeur selon laquelle les réfugiés au Canada reçoivent plus d’aide financière du gouvernement que les retraités?

Depuis quelques années, un courriel circule de façon tenace prétendant que les réfugiés reçoivent beaucoup plus de soutien financier que les Canadiens qui reçoivent une pension de vieillesse.  Les informations, qui sont fondées sur une lettre publiée dans le Toronto Star, sont fausses.

Les réfugiés viennent au Canada de différentes façons, mais peu importe la catégorie, ils reçoivent une assistance financière très limitée du gouvernement.

La vérité est que :

  • Les demandeurs du statut de réfugié et les réfugiés reconnus par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié ne reçoivent aucun soutien financier particulier.  Selon les règles provinciales, ils peuvent avoir droit, comme tout autre résidant, à l'aide sociale.
  • Les réfugiés parrainés par le secteur privé (parrainage collectif) n'ont pas droit à l'aide gouvernementale (y compris l'aide provinciale) pendant la période de leur parrainage (ordinairement l'année suivant leur arrivée au Canada). Le soutien financier doit être fourni par leurs parrains.
  • Les réfugiés parrainés par le gouvernement ont accès à un soutien au revenu de la part du gouvernement fédéral par le biais du Programme d’aide au réétablissement, sauf dans le cas des réfugiés parrainés au Québec qui reçoivent un soutien fourni par le gouvernement du Québec.  Le soutien financier est normalement fournit pour une année maximum et il est offert uniquement aux réfugiés qui ne disposent pas de leurs propres ressources financières ou d’un autre revenu.  Le taux exact dépend du nombre de personnes dans la famille et du taux d'aide sociale.  Au Québec, par exemple, une personne seule reçoit $708 par mois maximum, selon sa situation.  De plus, les réfugiés parrainés par le gouvernement ont droit à une allocation unique pour l’installation, destinée à couvrir des besoins tels que vêtements, articles ménagers de base, ouverture du compte hydro.  Pour une personne seule, le versement maximal est de $1300.

La majorité des réfugiés réinstallés arrivent au Canada avec une importante dette, puisqu'ils doivent rembourser le gouvernement canadien pour les frais de leur voyage au Canada ainsi que le coût de l'examen médical lié au traitement de leur demande d'immigration au Canada.  Les familles de réfugiés commencent donc souvent leur vie au Canada avec une dette de plusieurs milliers de dollars.  Elles paient des intérêts sur la dette à un taux fixé chaque année par le ministère des Finances.

Pour plus d’informations sur les prêts de transport pour les réfugiés réinstallés et leur effets dévastateurs, consultez le: http://www.ccrweb.ca/pretsdetransport.htm et le http://www.ccrweb.ca/documents/loansFR.pdf

Avez-vous reçu un courriel ou lu une lettre aux lecteurs répandant cette fausse information?

  • Ne croyez pas tout ce qui est publié dans le journal…La même chose s’applique à Internet! 
  • Réfléchissez avant d’envoyer  – transférer ce courriel peut avoir des effets dévastateurs. Cela répand de fausses rumeurs et fait du mal à des personnes qui ont déjà souffert dans leur pays d’origine. Ils méritent un meilleur accueil de notre part que des préjugés et une stigmatisation non fondés.

Comment rétablir les faits?

  • Répondez au courriel avec des informations et des faits exacts à la personne qui vous a envoyé cette fausse information.  Donnez-lui les faits. Demandez-lui d’envoyer ce message à toutes les personnes à qui elle a transféré ce message. Voici un exemple de message que vous pouvez utiliser:

L’information contenue dans ce courriel est FAUSSE. 

Transférer ce courriel peut avoir des effets dévastateurs. Cela répand de fausses rumeurs et fait du mal à des personnes qui ont déjà souffert dans leur pays d’origine. Ils méritent un meilleur accueil de notre part que des préjugés et une stigmatisation non fondés.

Mettez-vous à la place d’un réfugié au Canada. La RÉALITÉ est que:

Les réfugiés viennent au Canada de l’une des trois façons suivantes : comme demandeur d’asile, réfugié parrainé par le secteur privé ou réfugié parrainé par le gouvernement. Peu importe la catégorie, les réfugiés reçoivent une assistance financière très limitée du gouvernement.

  • Les demandeurs du statut de réfugié et les réfugiés reconnus par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié ne reçoivent aucun soutien financier particulier.  Selon les règles provinciales, ils peuvent avoir droit, comme tout autre résidant, à l'aide sociale.
  • Les réfugiés parrainés par le secteur privé (parrainage collectif) n'ont pas droit à l'aide gouvernementale (y compris l'aide provinciale) pendant la période de leur parrainage (ordinairement l'année suivant leur arrivée au Canada).
  • Les réfugiés parrainés par le gouvernement peuvent avoir accès à un soutien au revenu seulement s’ils ne disposent pas de leurs propres ressources financières ou d’un  revenu, et dans la plupart des cas pour une année maximum.  Le taux exact dépend du nombre de personnes dans la famille et du taux d'aide sociale.  Au Québec, par exemple, une personne seule reçoit 708 $ par mois au maximum.  Les réfugiés parrainés par le gouvernement ont droit à une allocation unique pour leur installation, destiné à couvrir des besoins tels que vêtements, articles ménagers de base, ouverture du’un compte hydro.  Pour une personne seule, le versement unique maximal est de 1 300 $.
  • En plus d’un revenu limité, les réfugiés parrainés par le gouvernement arrivent avec une énorme dette, puisqu'ils doivent rembourser le gouvernement canadien pour leurs frais de voyage. Imaginez arriver au Canada avec une dette supérieure à tout ce que vous avez gagné dans votre vie active. C’est la situation de plusieurs réfugiés parrainés par le gouvernement qui doivent rembourser le prix de leur transport au Canada, avec intérêt. Pour certaines familles, le prêt peut s’élever à un montant de 10 000 $. Ceci représente un énorme fardeau pour une famille de réfugiés qui recommence sa vie dans un nouveau pays, avec une nouvelle langue à apprendre et peu de contacts. Pour plus d’informations, consultez le http://www.ccrweb.ca/pretsdetransport.htm

Veuillez envoyer cette information à toute personne qui a reçu cette fausse information pour mettre les pendules à l’heure. Pour plus d’information consultez les sites web de Citoyenneté et Immigration Canada http://www.cic.gc.ca/francais/information/faq/refugies/index.asp et du Conseil canadien pour les réfugiés (http://www.ccrweb.ca/pretsdetransport.htm).

  • Diffusez la réponse à cette chaîne de courriel sur votre site web ou votre blogue, avec l’information exacte.
  • Si la rumeur circule largement dans votre communauté, parlez-en à des journalistes de votre radio locale ou de votre journal communautaire pour qu’ils produisent un reportage avec l’information exacte.  Profitez de l’occasion pour faire connaître les réalités et les défis auxquels sont confrontés les réfugiés dans votre communauté.

Vous cherchez plus d’informations?

Explication de l’origine du courriel par l’ombudsman du Toronto Star  (en anglais, pour une traduction français, voir ci-dessous)

You Asked For It, article en anglais publié par la Canadian Taxpayers Federation, sept.-oct. 2005, en réponse au courriel

Citoyenneté et Immigration Canada, Vrai ou faux? Les réfugiés reçoivent une aide financière plus importante du gouvernement fédéral que les retraités canadiens

Citoyenneté et Immigration Canada - Foire aux questions - soutien financier aux réfugiés

Pour connaître les détails sur le soutien financier, veuillez consulter le guide de Citoyenneté et Immigration Canada, IP 3, partie 2 sur le Programme d’aide au réétablissement disponible à http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/guides/ip/index.asp


L'ombudsman du Toronto Star a publié l'explication suivante sur les origines du courriel (notre traduction):

"L’histoire plutôt triste et tordue d’aujourd’hui a commencé en mars dernier lorsque le Star a publié un article sur un projet visant à établir des centaines de réfugiés africains dans de petites villes canadiennes. L’histoire était simple: le Canada et les Nations Unies amenaient des demandeurs d’asile d’un camp de réfugiés somalien vers une nouvelle vie dans une ville telle que Hamilton. Le journaliste affecté à l’immigration et à la diversité, Nicholas Keung, a écrit que les officiels du ministère de l’immigration espéraient encourager (mais non forcer) les réfugiés à commencer leur nouvelle vie à l’extérieur des pôles d’attraction que sont Toronto, Montréal et Vancouver. "Nous espérons qu’en les relocalisant en groupe et en les réinstallant tous dans la même communauté, nous pourrons créer un environnement positif pour les aider à bien s’intégrer à la société canadienne" a expliqué un porte-parole de l’immigration.

Jusqu’ici, tout va bien. Toutefois, au milieu de l’article de 1 500 mots, se dissimulait un problème imprévu. Le paragraphe 16 mentionne qu’un réfugié seul est éligible à une somme de 1 890 $ de la part d’Ottawa comme " allocation pour son installation, en plus d’un montant mensuel de 580 $ en assistance sociale, dépendant du temps que prend la personne à se trouver un emploi." En plus, ils reçoivent "une lampe de chevet, une table, une chaise et un lit simple du gouvernement," selon l’article. Rétrospectivement, ces détails auraient pu être plus clairs. Dans les faits, "l’allocation pour l’installation" de 1 890 $ - incluant une chèque mensuel de 580 $ d’assistance sociale d’Ottawa – est un paiement unique pour les besoins ménagers de base tels que des meubles, des casseroles et des draps. Les meubles sont usagés. Deux choses arrivèrent dès que l’article fut publié. Premièrement, un lecteur a envoyé un courriel antipathique au journaliste. Il disait entre autres que charité bien ordonné commence par soi-même et que le Canada ne devrait pas « offrir un accueil chaleureux » aux réfugiés. Le lecteur avait pris pour acquis – de façon erronée – que les réfugiés pouvaient recevoir 2 470 $ par mois. Ils étaient donc mieux traités que les retraités canadiens.

Plus inquiétant encore, le polémiste a envoyé sa complainte à 100 personnes, dont certaines l’ont vraisemblablement fait circuler à un public plus large. Ah, la magie de l’Internet! Alarmé par le courriel, le journaliste Keung a essayé de contacter le lecteur. Il était trop tard. Ayant fait circulé une fausse information, le lecteur avait déjà changé son adresse courriel. En même temps, un autre développement se produisit. Le Star publia une lettre aux lecteurs qui disait que 2 470 $ "se compare très bien à un retraité seul qui après avoir contribué à la croissance et au développement du Canada pendant 40 ans, ne peut recevoir qu’un maximum mensuel de 1 012 $ pour sa pension de vieillesse et le supplément de revenu garanti. "Nos retraités devraient peut-être demander le statut de réfugié" a déduit le lecteur.

Les lecteurs ne savent peut-être pas que vérifier les faits contenus dans les lettres aux lecteurs est presque impossible dans la plupart des quotidiens, à cause des ressources humaines limitées et des délais très serrés. Même si plusieurs erreurs sont détectées à temps, une erreur peut se glisser à l’occasion. C’est définitivement ce qui s’est produit ici. Au cours des mois qui ont suivi, il est devenu de plus en plus clair qu’une légende urbaine était née. Plusieurs bureaux du Star reçoivent des courriels de partout dans le monde, habituellement un ou deux par semaine. Plusieurs citent la lettre aux lecteurs erronée et expriment à des degrés divers leur curiosité, consternation, envie ou colère. "Envoyons ceci à tous les Canadiens" disait un courriel, "pour alimenter notre colère et peut-être que nous réussirons à réduire le revenu des réfugiés à 1 012 $ et à augmenter celui des retraités à 2 470 $ pour profiter d’une partie de l’argent que nous avons été forcés de payer au gouvernement pendant 40 ou 50 ans." Rétrospectivement, l’ombudsman souhaiterait avoir diffusé rapidement une clarification pour permettre de mettre les pendules à l’heure. Mais l’information (et la fausse information) circulant à la vitesse de l’éclair sur Internet, je doute qu’il y ait eu une solution miracle à ce problème. Peut-être que cette chronique peut aider à dissiper une perception erronée nuisible au sujet des réfugiés et des retraités. Merci de le dire à vos amis."  (Toronto Star, Nov. 27, 2004.  reproduit avec la permission - Torstar Syndication Services).


1. Une version de ce courriel se lit comme suit :

Seulement au Canada.

Au lieu d'appliquer pour la pension de vieillesse au Canada, appliquez plutôt pour le statut de réfugié. Il est intéressant de savoir que le gouvernement fédéral alloue une pension mensuelle de 1 890 $ à un réfugié, et chacun peut recevoir un montant additionnel de 580 $ en assistance sociale, pour un total de 2 470 $.

En comparaison, un retraité canadien, qui a contribué à la croissance et au développement du Canada pendant 40 ou 50 ans, ne peut recevoir plus de 1 012 $ par mois pour sa pension de vieillesse et le supplément de revenu garanti.

Peut-être que nos personnes âgées devraient demander le statut de réfugié!

Envoyons ce message au plus grand nombre de Canadiens possible, Et peut-être, nous pourrions réduire l'allocation des réfugiés à 1 012 $ et augmenter celle des retraités canadiens à 2 470 $ pour qu’ils puisent profiter de l’argent qu’ils ont été forcés de payer au gouvernement pendant 40 ou 50 ans.

 Faites circuler ce message à tous les Canadiens que vous connaissez.

Mise-à-jour : Avril 2009