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CONSEIL CANADIEN POUR LES RÉFUGIÉS
L'ACCORD ENTRE LE CANADA ET LES ÉTATS-UNIS FERME LA PORTE AUX RÉFUGIÉS

Le 9 juillet 2002 -- Le Conseil canadien pour les réfugiés dénonce le projet d'accord « tiers pays sûr » entre le Canada et les États-Unis, rendu public la semaine dernière.  D'après le CCR, l'accord prive les réfugiés de leurs droits les plus fondamentaux et ne rendra pas la frontière plus sécuritaire.

« Cet accord a comme objectif de fermer la porte aux réfugiés » dit Kemi Jacobs, Présidente du Conseil canadien pour les réfugiés. « Le principe de la protection des gens en péril n'est plus là."

Le Canada reçoit actuellement moins de la moitié d'un pour cent des réfugiés au monde. L'accord permettra au Canada de renvoyer de nombreuses personnes qui arrivent à nos frontières à la recherche de protection, en se basant sur la présomption que les réfugiés peuvent faire leur demande du statut en toute sécurité aux É.-U.

En réalité les É.-U. ne sont pas un tiers pays sûr pour de nombreux réfugiés. Selon les organismes de défense des droits de la personne, des milliers de demandeurs du statut de réfugié sont détenus pendant de longues périodes, parfois parmi des criminels dans des prisons.  Qui plus est, à cause des différences dans la législation des deux pays, certains demandeurs du statut de réfugié qui seraient accéptés au Canada seront refusés aux États-Unis.  Par exemple, les femmes qui fuient la persécution fondée sur le sexe sont plus susceptibles de se voir reconnaître la protection si on leur permet de présenter leur demande au Canada.

Le Conseil canadien pour les réfugiés estime également que cet accord, négocié dans le contexte de discussions sur la sécurité après les événements du 11 septembre, aura comme effet de réduire la sécurité à la frontière, plutôt que de la renforcer.

« Actuellement, ceux qui souhaitent revendiquer le statut de réfugié le font selon les règles auprès des autorités canadiennes à la frontière. Une fois que la porte sera fermée, les réfugiés désespérés vont essayer de traverser la frontière clandestinement. Les passeurs vont tirer profit de cette situation.  Les problèmes d'exploitation, de morts accidentelles et ceux impliquant les forces de sécurité aux frontières, que l'on constate déjà le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, se reproduiront de façon analogue plus au nord » dit Jacobs.

Lors de la Deuxième Guerre Mondiale, le Canada a refusé de protéger les réfugiés juifs. Le slogan à l'époque était: «Un est déjà trop!»  En refusant la protection aux réfugiés, le Canada retourne à sa politique de « un est déjà trop » des années 30 et 40.

« Cet accord doit plutôt être appelé l'accord « Un est déjà trop" » dit Jacobs. « Tous ceux qui veulent que l'on traite les gens avec justice devraient en être très inquiets. Il y va de la protection des droits fondamentaux de la personne. »
 

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