LE CCR DÉNONCE L’IMPACT DE LA POLITIQUE DE
SÉCURITÉ SUR LES RÉFUGIÉS
Le 28 avril 2004
Montréal. Le Conseil canadien pour les réfugiés
est consterné par le traitement accordé aux réfugiés
par le gouvernement fédéral dans sa nouvelle politique de sécurité
nationale.
« Considérer les réfugiés comme une menace à
notre sécurité est complètement injustifiable »
a dit Nick Summers, Président. « Le gouvernement réagit
d’une façon irresponsable aux pressions venant des États-Unis
en faisant des réfugiés des boucs émissaires,
alors qu’il s’agit d’une population extrêmement vulnérable.
Les réfugiés ne sont pas une menace à notre sécurité
: ce sont des personnes dont la propre sécurité est menacée
et qui demandent la protection au Canada.»
La politique de sécurité nationale vante les activités
à l’étranger des agents d’interception canadiens (connus sous
le nom de «agents d’intégrité des mouvements»)
qui empêchent les passagers qui n’ont pas de documents adéquats
de voyager au Canada, laissant entendre que ces personnes représentent
une menace à la sécurité. En fait, ils sont pour
la plupart des demandeurs d’asile qui n’ont pas d’autre possibilité
que d’utiliser de faux documents dans leur tentative de fuir la persécution.
Une fois interceptés par le Canada, rien ne leur garantit la protection
ailleurs et ils risquent d’être refoulés vers la persécution
dans leur pays d’origine.
La nouvelle politique annoncée par le gouvernement propose des stratégies
visant à réformer le processus de détermination du statut
de réfugié. «La réforme du processus de
reconnaissance du statut de réfugié ne devrait pas apparaître
sous la rubrique de la sécurité nationale» dit
Summers. «Avec comme motif principal la question de la sécurité,
cette réforme ne pourra qu’empiétér sur les droits des
réfugiés. Les réfugiés en seront nécessairement
les victimes et le Canada risque de violer ses obligations internationales
envers ceux qui demandent l’asile chez nous. Le Canada dispose déjà
d’un système de détermination de réfugié qui
est admiré et copié par d’autres pays à travers du monde.
Le système n’est pas parfait et pourrait être amélioré,
mais il ne devrait pas être sacrifié par le Gouvernement canadien
afin d’apaiser les Etats-Unis. »
Le système actuel de détermination du statut de réfugié
met déjà à la disposition du gouvernement tous les outils
nécessaires pour s’occuper de tout demandeur d’asile qui représente
une menace pour la sécurité nationale. Sur les quelques
30 000 demandes déposées en 2003, seule une demande a
été jugée irrecevable sur la base de la large catégorie
d’inadmissibilité pour raison de sécurité. Il
est d’ailleurs peu probable et peu recommandable qu’une personne ayant
des visées terroristes choisisse d’entrer au Canada à titre
de demandeur d’asile connaissant la rigueur des vérifications et des
contrôles tels que la prise d’empreintes digitales, les photographies
et les entrevues.
Personne contact:
Janet Dench, directrice (514) 277-7223 (poste 2)