LES NOUVELLES RÈGLES POUR LES CERTIFICATS DE SÉCURITÉ RÉDUISENT DAVANTAGE LES DROITS
le 26 janvier 2004
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal. Le Conseil canadien pour les réfugiés exprime
ce jour son opposition à une modification des règles relatives
à la délivrance des certificats de sécurité.
En vertu des nouvelles règles, les certificats doivent être
signés par un seul Ministre, plutôt que deux.
« Cette modification s'est faite d'une façon tout à
fait antidémocratique » déclare Nick Summers, Président
du CCR. « La loi a été effetivement modifiée,
sans aucune consultation, que ce soit du Parlement ou de qui que ce soit.
L'aval d'une seule personne suffit maintenant pour qu'un non-citoyen soit
livré au processus inéquitable du certificat de sécurité. »
Le CCR qualifie le processus de certificat de sécurité d'inéquitable
parce que ceux qui sont touchés n'ont pas le droit de connaître
la preuve présentée contre eux. À moins qu'ils soient
des résidents permanents, ils sont également assujettis à
la détention obligatoire. La Loi sur l'immigration et la protection
des réfugiés stipule que le certificat doit être
signé par le Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration
ainsi que par le Solliciteur général. Un décret du
Conseil adopté le 12 décembre 2003 transfère cette responsabilité
du Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration à la vice-première
ministre, qui est également la solliciteure générale.
« Réduire à un le nombre de ministres qui doivent
signer le certificat augmente les chances d'erreurs et que des personnes
innocentes soient exposées à une perversion de la justice »
déclare Rula Sharkawi de la Fédération canado-arabe.
« Il nous faut un système équilibré qui
protège les droits civils et humains. Le nouveau processus pour délivrer
les certificats de sécurité n'offre pas cet équilibre. »
Cette dernière modification maintient la tendance vers une réduction
de plus en plus prononcée des droits des réfugiés et
des immigrants assujettis au certificat de sécurité. Des amendements
introduits en 2002 ont supprimé le droit d'appel pour les résidents
permanents. Un certificat de sécurité est examiné par
un juge de la Cour fédérale, dont la décision est définitive
et n'est pas susceptible d'appel.
« Nous faisons face à une érosion supplémentaire
des droits fondamentaux » dit Roch Tassé, coordonnateur de la
Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles.
« Le gouvernement devrait réformer les certificats de
sécurité en vue de rétablir une procédure équitable,
plutôt que de les rendre plus facile à délivrer. »
Le Premier ministre a annoncé en décembre que Citoyenneté
et Immigration Canada demeure responsable de la politique d'immigration afin
de protéger les intérêts des immigrants et des réfugiés.
Or, la signature de la Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration
n'est plus nécessaire pour un certificat de sécurité.
« Qui donc protège les intérêts du réfugié
ou de l'immigrant lorsqu'on songe à délivrer un certificat
de sécurité? » demande Nick Summers.
Contact:
Nick Summers, Président, 709-753-7860 (poste 333) ou cell. 709-682-9329
(en anglais)
Janet Dench, directrice, 514-277-7223
Roch Tassé, Coalition pour la surveillance internationale des libertés
civiles, 613-241-5298
Rula Sharkawi, Fédération canado-arabe, 416-493-8635 (poste
22)
Le Conseil canadien pour les réfugiés est un organisme de regroupement sans but lucratif qui se voue à la défense des droits et à la protection des réfugiés au Canada et dans le monde, et à l'établissement des réfugiés et des immigrants au Canada. Ses membres sont des organismes impliqués dans l'établissement, le parrainage et la protection des réfugiés et des immigrants.
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