Conseil canadien pour les réfugiés
Février 1998
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS | ||
1. | INTRODUCTION | |
2. | CONTEXTE POLITIQUE | |
3. | ÉTABLISSEMENT ET INTÉGRATION | |
4. | BESOINS ET
DÉFIS DES PROCESSUS D'ÉTABLISSEMENT ET D'INTÉGRATION |
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5. | SERVICES EN MATIÈRE D'ETABLISSEMENT | |
6. | PRINCIPES RÉGISSANT LES MEILLEURES PRATIQUES | |
7. | EXEMPLES DE MEILLEURES PRATIQUES | |
8. | CONCLUSION | |
9. | RÉFÉRENCES | |
ANNEXE I .............PARTAGE DES RESSOURCES | ||
ANNEXE II ............ACRONYMES |
Le Conseil canadien pour les réfugiés tient à exprimer sa reconnaissance envers:
La Fondation Trillium de l'Ontario
Citoyenneté et Immigration Canada
The Counselling Foundation of Canada
pour le soutien financier qu'ils lui ont accordé dans la réalisation de ce projet.
Collaborateurs: De nombreux réfugiés, immigrants et intervenants en matière d'établissement ont offert leur contribution par la participation à nos ateliers, par les entrevues qu'ils nous ont accordés et par des commentaires écrits. Ces ateliers ont eu lieu lors de la consultation du CCR à Edmonton, organisée conjointement avec la Western Canadian Association of Immigrant Serving Agencies (juin 1997), et celle de Toronto (novembre 1997), et lors de la Conférence sur le perfectionnement professionnel de l'Atlantic Region Association of Immigrant and Refugee Serving Agencies à St. John's, Terre-Neuve (septembre 1997). D'autres réseaux de services, entre autres les associations parapluie, ont contribué en fournissant de la documentation.
Comité directeur :
Président: Tim Owen (COSTI, Toronto).
Membres: Miranda Pinto (Catholic Cross-Cultural Services, Toronto), Deb Braun* (International Centre, Winnipeg), John Borst* (Immigrant Services Society of B.C., Vancouver), Marge Nainaar (Prince Albert Multicultural Council), Sylvie Moreau** (Table de concertation des organismes de Montréal au service des réfugiés), Sharmini Peries (Ontario Council of Agencies Serving Immigrants). Christine Vincent (Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés, Université Carleton), Michael Casasola (Diocese of London Refugee Office, Windsor), Laurel Borisenko (Mennonite Centre for Newcomers, Edmonton), Lisa Banford (Association multiculturelle de Fredericton), Bonita Rousselle* (Association Multiculturelle du Grand Moncton), Vonnie Barron (Association for New Canadians, St. John's).
* Ces personnes ont quitté le comité avant la réalisation de ce projet suite à un changement d'emploi.
** A quitté l'organisation, mais est restée au sein du Comité directeur à titre de membre indépendante.
1. INTRODUCTION
Chaque jour, des centaines de nouveaux arrivants commencent une nouvelle vie au Canada. Certains sont des réfugiés fuyant la persécution, d'autres arrivent dans le cadre de la réunification de famille, d'autres enfin viennent à la recherche d'une vie meilleure. En tout, plus de 200 000 personnes s'installent au Canada chaque année. Leur passé et histoire personnelle peuvent varier sensiblement et l'expérience de chacune d'elles à l'arrivée est unique. Les communautés dans lesquelles ces gens s'intègrent à travers le Canada diffèrent aussi à la fois en ce qui a trait à leurs spécificités et aussi dans leur manière d'accueillir les nouveaux membres.
Pour la plupart des néo-Canadiens, il y a cependant certaines expériences partagées au moment où ils tentent de se créer un foyer dans ce pays. Ils doivent, entre autres, se trouver un logement et un emploi, se familiariser avec une société et une culture différentes des leurs, se créer un réseau de nouveaux amis et connaissances et souvent ils doivent apprendre une nouvelle langue. Au cours de ce cheminement, ils peuvent enregistrer des succès considérables mais aussi être en proie à l'aliénation, à la solitude, à la frustration, à la xénophobie et au racisme. Les réfugiés sont souvent confrontés à des défis particuliers dans leurs efforts d'adaptation - puisque leur arrivée n'était pas planifiée ni fait l'objet d'un choix, mais constituait plutôt une question de survie. Ils peuvent être profondément traumatisés suite à leur expérience passée. Ils arrivent souvent séparés des membres de leur famille immédiate qu'ils ont dû laisser derrière eux, soit peut-être dans leur pays d'origine, soit dans un camp de réfugiés.
Ce sont les réfugiés et immigrants qui font eux-mêmes le gros du travail d'intégration, se taillant une place dans la société avec courage, patience, créativité et espoir. En faisant cela, ils changent et enrichissent la société d'accueil.
Les nouveaux arrivants trouvent assistance dans ce processus d'établissement auprès d'une variété d'individus et d'organisations. Des amis, famille, connaissances, communautés religieuses, Canadiens originaires de la même partie du monde, employeurs et fonctionnaires de toutes sortes peuvent offrir de l'aide aux néo-Canadiens dans leurs tentatives de se créer une nouvelle vie.
En outre, au fil des ans, le Canada a mis sur pied un réseau élargi d'organisations dont la mission est, en général ou en partie, d'aider les réfugiés et immigrants au cours de leur adaptation à la société canadienne. Ces organisations ont accumulé une large et profonde expérience dans la prestation de services d'établissement aux nouveaux arrivants. Beaucoup de réfugiés et immigrants bénéficient d'une assistance par le biais de ces organisations, quelques-uns pour une courte période et d'autres pour une durée plus longue. Les organismes au service des réfugiés et des immigrants jouent aussi un rôle majeur en aidant la société d'accueil à s'adapter aux nouveaux arrivants et en sensibilisant les institutions et le public à leurs réalités.
Le but de ce document est de présenter un aperçu des services d'établissement et en particulier, d'en identifier les éléments qu'on reconnaît d'une manière générale comme étant susceptibles d'assurer un établissement réussi. Ces éléments ou "meilleures pratiques" s'inspirent de notre compréhension de la nature et des défis posés par l'établissement et du rôle des services d'établissement dans ce processus. C'est pourquoi les "principes régissant les meilleures pratiques" ont été répertoriés après une explication détaillée du contexte dans lequel les services d'établissement sont fournis.
Nous espérons que ce document revêtira un intérêt particulier pour ceux oeuvrant dans le domaine, non pas pour la nouveauté de son contenu mais plutôt parce qu'ils se retrouveront eux-mêmes ainsi que leurs travaux reflétés dans le document et que ce dernier servira d'outil pour expliquer leur travail aux autres. Un cadre intéressant d'échange d'idées et d'informations a été créé grâce à l'élaboration de ce rapport. Le document vise plus particulièrement ceux de la communauté élargie qui voudraient se faire une idée sur les services d'établissement. Nous espérons aussi que les personnes résidant à l'extérieur du Canada désireuses d'en savoir beaucoup plus sur l'expérience canadienne en matière d'intégration de nouveaux arrivants pourront trouver, elles aussi, cet aperçu informatif.
2. CONTEXTE POLITIQUE
Immigration
Le Canada est un pays d'immigration dont la plupart des citoyens sont des immigrants ou des descendants d'immigrants. Environ 5 % de la population sont composés de peuples autochtones. Depuis l'arrivée des premiers immigrants, la capacité d'intégration des immigrants dans la société canadienne a été continuellement démontrée tout au long des siècles.
Dès ses origines jusqu'à nos jours, la politique officielle canadienne en matière d'immigration a toujours été liée à la politique économique et aux besoins en ressources humaines. Il y a cent ans, le Canada a fait appel aux immigrants pour qu'ils viennent défricher la terre ou construire des chemins de fer. Aujourd'hui, il recrute massivement des gens possédant des aptitudes en techniques de pointe.
On observe une tendance générale à établir un lien entre les taux d'immigration et la santé de l'économie: par exemple, les mouvements de migrations ont régressé sensiblement durant les années 1930 et ils ont aussi chuté du début jusqu'au milieu des années 1980, ces périodes ayant toutes les deux été caractérisées par une récession économique.
À travers la majeure partie de son histoire, la politique canadienne en matière d'immigration a été empreinte de racisme, un racisme cautionné par la loi, (comme c'est le cas pour le droit d'entrée imposé aux Chinois, ou encore la loi(1) sur le "voyage ininterrompu") ou par l'application discriminatoire de la loi (l'exclusion de noirs durant la première moitié du 20e siècle et de Juifs des années 1920 jusqu'à la fin des années 1940). Il a été mis un terme au racisme nu seulement au cours des années 1960 quand le Canada a mis sur pied un système de "points" pour évaluer les demandeurs d'asile.
Parmi les immigrants venant au Canada figuraient toujours un nombre considérable de réfugiés fuyant la persécution ou les catastrophes. Par exemple, un bon nombre d'immigrants irlandais sont venus au Canada pour échapper à la grande famine de pommes de terre, et à la fin du 19e siècle les Juifs russes sont arrivés fuyant les massacres connus sous le nom de "pogroms". Plus récemment, le Canada a ouvert ses portes aux groupes de réfugiés tels que les Hongrois fuyant le communisme en 1956, et en 1972 aux Ougandais d'origine asiatique expulsés par Idi Amin.
Cependant, le Canada a mis trop de temps pour reconnaître le besoin d'une dimension humanitaire continue dans sa politique d'immigration. A travers les années 30 et durant la deuxième guerre mondiale, le Canada avait l'un des pires records dans le monde occidental en ce qui concerne le refus d'accueillir les réfugiés juifs. Malgré le fait que la Convention de Genève relative au statut des réfugiés a été promulguée en 1951, le Canada n'est devenu partie à cette Convention qu'en 1969 et elle n'a été incorporée dans la loi qu'avec la Loi sur l'immigration de 1976.
Depuis lors, le Canada en est arrivé à identifier un rôle particulier pour le pays dans l'accueil des réfugiés. Les "Boat People" de l'Asie du sud-est ont produit un écho favorable de la part des gens d'un bout à l'autre du Canada qui se sont organisés en nombreux groupes locaux pour les accueillir. A moindre échelle, des milliers de réfugiés continuent à être réinstallés au Canada chaque année - quelques-uns aidés par le gouvernement, d'autres grâce à l'aide des groupes privés. Dans les années 80, un nombre significatif de réfugiés ont choisi le Canada comme pays d'asile alors que le nombre de gens réinstallés dans les années 90 a chuté. En conséquence, depuis 1992, le nombre des personnes qui ont été reconnues réfugiés après avoir revendiqué le statut au Canada est plus important que celui des réfugiés parrainés réinstallés à la fois par le gouvernement ou par les groupes privés.(2)
L'immigration est faite de trois volets : réfugiés (ou cas humanitaires), immigrants économiques et les membres de la famille. La catégorie de famille accorde une réunification de famille au Canada des membres proches d'une famille, à condition qu'un parrain signe un engagement de prise en charge financière, d'habitude allant d'une période de trois à dix ans. Ce qui implique que les personnes tombant dans la catégorie de famille ne sont pas généralement éligibles à une série d'avantages sociaux, y compris l'assistance sociale, pour une durée pouvant s'étendre jusqu'à dix ans après leur arrivée.
Certains aspects de la politique d'immigration sont souvent critiqués parce qu'ils tendent à inhiber l'intégration de nouveaux arrivants. Ceux-ci comprennent, entre autres, des retards ou des barrières à la réunification familiale, l'imposition des frais résultant à l'endettement de certains nouveaux arrivants, ou encore la création de classes de nouveaux arrivants tombés dans un vide juridique à qui on accorde le droit de rester au Canada sans toutefois leur donner la résidence permanente parce qu'ils ne satisfont pas à une des exigences d'octroi de la résidence permanente.
Citoyenneté
La Loi sur la citoyenneté a été adoptée par le Canada en 1947, donnant lieu à la citoyenneté canadienne. La loi actuelle sur la citoyenneté stipule que tout enfant né au Canada bénéficie automatiquement de la citoyenneté canadienne, indépendamment du statut de ses parents. Les immigrants peuvent en faire la demande trois ans après leur arrivée dans le pays. Plus de 80% d'immigrants arrivés récemment deviennent citoyens. Durant les 50 années d'existence de la loi sur la citoyenneté canadienne, les gens nés ailleurs ont toujours constitué une proportion importante de citoyens.(3)
Avec l'obtention de la citoyenneté, les nouveaux arrivants deviennent des citoyens à part entière au même titre que les Canadiens de naissance, jouissant des mêmes droits, y compris le droit de vote, le droit de travailler au service du gouvernement et celui d'être élu.
Multiculturalisme
En 1971, le Canada fut le premier pays à adopter une politique sur le multiculturalisme. Cette politique est le résultat d'une série de débats des années 1960, lesquels ont débouché sur la reconnaissance du Canada comme pays bilingue et multiculturel. La politique a été incorporée dans la Loi sur le multiculturalisme de 1988, par laquelle le Canada reconnaît et s'engage à promouvoir la diversité.
Parmi les objectifs de la politique basée sur le multiculturalisme, figurent la promotion d'une participation totale et équitable dans la société canadienne des individus et des communautés de toutes origines et l'élimination de toute barrière à cette participation. On s'est engagé officiellement à faire en sorte que les institutions canadiennes (par exemple les hôpitaux et autres organisations financées par le public) reflètent cette réalité multiculturelle. Le multiculturalisme n'implique pas seulement les individus mais aussi les communautés dont l'épanouissement est à encourager.
Partage de responsabilités
L'immigration est un domaine partagé entre les juridictions fédérale et provinciale. Le degré d'implication du gouvernement provincial varie d'une province à l'autre, mais la plupart des provinces sont dotées de programmes et politiques importants, pour favoriser l'intégration de nouveaux arrivants - aussi bien individuellement que collectivement. Les municipalités, particulièrement les plus grandes, jouent souvent aussi un rôle non négligeable compte tenu des avantages dont elles bénéficient localement.
L'intervention canadienne face aux nouveaux arrivants reflète la balance qui caractérise le Canada entre l'autosuffisance, l'aide provenant de l'état et les efforts bénévoles fournis grâce à l'engagement communautaire. On attend des individus qu'ils déploient leurs efforts pour établir un rapprochement entre les "nouveaux" Canadiens et les Canadiens "anciens". Quant au gouvernement, on attend qu'il assure les besoins sociaux essentiels, offre au moins une sécurité sociale minimale et favorise une société saine. Enfin, on attend des communautés qu'elles s'organisent, grâce aux efforts bénévoles, afin de répondre aux priorités identifiées.
3. ÉTABLISSEMENT ET INTÉGRATION
A la lumière de sa longue et formatrice histoire en matière d'immigration, le Canada a accumulé une expérience considérable en ce qui a trait au processus par lequel les nouveaux arrivants deviennent partie intégrante de la société. Beaucoup a été dit et écrit sur ce processus - par les historiens, les sociologues, les décideurs et les poètes. Aucun texte bref ne peut résumer équitablement ce sujet aussi complexe. Il n'existe pas même un seul mot pour qualifier ce processus. Plusieurs termes sont couramment utilisés, entre autres:
* réinstallation
* établissement
* adaptation
* ajustement
* intégration
L'établissement peut être considéré comme un processus continu au cours duquel les nouveaux arrivants passent de l'acclimatation à l'adaptation, et à l'intégration (cf. le schéma ci-dessous).(4)
Tableau 1. Établissement/intégration, processus continu
Réinstallation/établissement
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Acclimatation Adaptation Intégration
Tel quel, le terme établissement se réfère généralement à l'acclimatation et aux étapes préliminaires d'adaptation, quand les nouveaux arrivants font les ajustements élémentaires à la vie dans un nouveau pays, notamment se trouver un logement, commencer à apprendre la langue locale, se chercher un emploi et s'orienter dans une société à laquelle ils ne sont pas familiers. L'intégration est un processus réalisé à plus long terme à travers lequel les nouveaux arrivants deviennent des participants égaux et à part entière dans les diverses sphères de la société.
À l'intérieur de ces processus, les expériences de chaque nouvel arrivant sont complexes tout en étant uniques. Cependant, nous allons explorer leurs caractéristiques générales que nous avons besoin de prendre en considération lorsque nous élaborerons les "meilleures pratiques" dans les services d'établissement. L'établissement et l'immigration sont:
* À double sens
Il existe nécessairement une adaptation réciproque de nouveaux arrivants et des membres de la société d'accueil. Les demandes d'ajustement tendent à se concentrer sur les nouveaux arrivants qui souvent doivent faire le plus d'efforts d'adaptation. Cependant, toute société qui reçoit de nouveaux membres subit des changements à son tour que ce soit volontairement ou involontairement. Néanmoins, la société - les gens et les institutions - ne devrait pas subir ces changements passivement mais plutôt jouer un rôle actif dans le processus : elle doit s'acquitter de sa responsabilité en s'adaptant à ses nouveaux membres et en leur donnant une occasion de contribuer de leurs apports. Ceci s'applique aussi à toutes les institutions de la société d'accueil. Le Canada dans sa politique sur le multiculturalisme reconnaît la légitimité et les valeurs des diverses cultures de ses habitants, qu'ils soient nouveaux, anciens ou autochtones.
* Complexe
La complexité des processus d'établissement et d'intégration va de pair avec la complexité des vies individuelle et collective. Les expériences diffèrent d'un individu à un autre ou d'un groupe à l'autre. La nature et la réaction de la communauté qui reçoit ont aussi un impact non négligeable dans le processus.
* De longue haleine
L'intégration est un processus qui s'effectue pendant plusieurs années, si non pendant plusieurs générations. Les individus ou les communautés peuvent s'intégrer dans quelques aspects de la vie et non dans d'autres. Des problèmes peuvent surgir longtemps après l'arrivée, par exemple lors d'un changement significatif ou pendant des moments de crise.
* À la fois processus et objectif
Bien que l'on parle souvent d'établissement et d'intégration comme étant des "processus" et qu'on reconnaisse leur exigence d'un travail de longue haleine et leur nature continue, on peut les considérer aussi comme des objectifs. Cette perspective se base sur ce qui peut et pourra être réalisé. Ceux qui sont arrivés dans le passé ont réussi à participer pleinement dans une société renforcée. Ce modèle est constamment répété et renouvelé.
* Une question de choix individuel pour le nouvel arrivant
C'est au nouvel arrivant de choisir son propre niveau de participation dans chaque sphère de la vie, tout comme les natifs d'ici choisissent comment et où participer. La société d'accueil a une responsabilité de s'assurer que les nouveaux arrivants puissent participer comme ils l'entendent, sans aucune contrainte.
Les sphères d'établissement/intégration
L'établissement et l'intégration sont des concepts multidimensionnels. Nous pourrions les explorer à travers quatre sphères principales :
* La sphère sociale
* La sphère économique
* La sphère culturelle
* La sphère politique
À l'intérieur de chaque sphère, la vitesse et le degré d'intégration peuvent varier, et ce qui arrive dans une sphère affecte le résultat dans les autres sphères. Par exemple, les recherches ont démontré que ceux qui réussissent à s'intégrer économiquement pourront s'intégrer plus facilement socialement et culturellement.(5)
Comme c'est apparent, ces processus complexes sont aussi très abstraits et ne peuvent pas être mesurés directement, mais à travers "certains traits dont nous croyons qu'ils sont des indicateurs d'intégration ".(6) Indicateurs - des résultats mesurables, spécifiques et simples - sont l'une des façons d'évaluer ou de déterminer le degré d'intégration. Le schéma suivant illustre quelques exemples d'indicateurs qui pourraient être utilisés pour évaluer les nouveaux arrivants et leur niveau d'intégration dans la société.(7)
Tableau 2. Indicateurs possibles d'établissement et d'intégration
Dimension | À court terme (établissement) | À long terme (intégration) |
Économique |
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Sociale |
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Culturelle |
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Politique |
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Cependant, l'emploi d'indicateurs est toujours en cours d'élaboration.(8) En outre, mesurer l'intégration d'un individu c'est le faire contre un idéal, et nous devrions nous demander aussi qui, en réalité, atteint cet idéal. Puisqu'on peut parler de tout le monde - immigrants ou non - comme étant en processus d'intégration toute leur vie. Même parmi les Canadiens de naissance, on y compte ceux dont les aptitudes ne sont pas suffisamment utilisées, ou qui s'abstiennent de la politique, ce qui pourrait être un indicateur que l'intégration totale n'a pas été réalisée.
Il y a tout lieu de croire que les indicateurs pourraient avoir une plus grande portée si les immigrants les identifiaient eux-mêmes. Dans un projet de recherche de 1993-1994 faite par le Saskatchewan Association of Immigrant Settlement and Integration Agencies (SAISIA), les immigrants ont proposé plusieurs indicateurs. Cinq des dix premiers indicateurs, y compris le plus haut coté, étaient en rapport avec l'emploi. D'autres indicateurs importants avaient trait à la bonne santé mentale, aux aptitudes linguistiques, à la sécurité et au bien-être des enfants quand les parents travaillent, et à une vie harmonieuse.
4. BESOINS ET DÉFIS DES PROCESSUS D'ÉTABLISSEMENT ET D'INTÉGRATION
Il existe plusieurs facteurs qui influencent les perspectives de vie d'une personne et au bout du compte, le niveau d'intégration dans les différentes sphères de la société canadienne. Quelques-uns sont d'ordre personnel, comme le sexe, l'âge, le niveau d'aptitude, l'éducation et l'expérience passée. D'autres facteurs sont d'ordre externe et rencontrés dans la société d'accueil, tels que la lourdeur administrative, les processus reliés à l'immigration ou à l'asile (détermination du statut de réfugié, reconnaissance des diplômes, etc.) et le racisme ou la discrimination.
Alors que la durée d'intégration varie d'un individu à l'autre, en tant que groupe, les réfugiés et autres fuyant les conflits et la violence ont des besoins et des défis particuliers. Les taux d'intégration dépendent de la vitesse de satisfaction des besoins spécifiques à leurs expériences et de la rapiditié avec laquelle on arrive à relever les défis reliés à l'intégration.(9)
Compte non tenu de la façon dont ces personnes sont catégorisées par la Loi canadienne sur l'immigration ou par les organisations internationales humanitaires, telles que le Haut Commissariat pour les réfugiés, elles partagent l'expérience d'avoir été contraintes à émigrer. Elles doivent composer avec des pertes personnelles, incluant parfois des morts violentes des membres de leur famille ou des amis. Elles portent souvent les marques d'expériences traumatisantes, et beaucoup d'entre elles ont survécu à la torture. En comparaison avec les autres immigrants, les réfugiés sont aussi les plus susceptibles à arriver non accompagnés de membres de leur famille immédiate ayant été contraints de se séparer d'eux pour fuir la persécution. Déchirés au sein de leur réseau de soutien social, déracinés de leur milieu culturel, ayant survécu peut-être à la torture et au traumatisme, et souvent craignant pour la sécurité des parents qu'ils ont laissés derrière eux, la santé mentale des réfugiés peut être précaire.(10) Suite à ces situations, les réfugiés souffrent souvent de dépression, de problèmes d'insomnie, de cauchemar, fatigue et d'incapacité de concentration, etc.
Contrairement à ceux qui de leur plein gré choisissent librement de commencer une nouvelle vie au Canada, leurs pensées à l'arrivée peuvent être beaucoup plus concentrées sur ceux qu'ils ont laissés derrière eux que sur leur avenir au Canada. Par ailleurs, les défis externes tels que le processus de réfugié pour ceux qui revendiquent le statut de réfugié à leur arrivée les laisse parfois dans un état de stress, d'instabilité et d'incertitude jusqu'à ce qu'ils parviennent à régulariser leur statut d'immigration, ce qui a pour conséquence le ralentissement du processus d'intégration.
"Comment voyez-vous l'intégration?"
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Les fournisseurs de services et autres ont identifié des domaines clés dans le processus d'intégration dont les nouveaux arrivants et les membres de la société d'accueil doivent tenir compte pour que les nouveaux arrivants réalisent une intégration totale.(12)
* La langue
* L'accès à l'emploi
* L'orientation culturelle
* La reconnaissance des qualifications et expérience
* Le racisme/la discrimination
* La réunification de famille
* Le statut d'immigration
* Le développement communautaire
* La langue
La maîtrise de la langue (ou des langues) de la société d'accueil est sans aucun doute un facteur déterminant de participation dans cette société. Beaucoup de réfugiés et immigrants arrivent avec très peu ou presque pas de bagage linguistique en français ou en anglais. Pendant qu'ils apprennent la nouvelle langue, ils peuvent bénéficier des services dans leur propre langue et des services d'interprétation pour se rapprocher de la société au sens large. Même ceux qui peuvent communiquer dans une des langues officielles du Canada, ils ressentent le besoin d'améliorer leurs connaissances linguistiques pour pouvoir s'en servir comme langue de travail dans leur domaine respectif. Dans certaines parties du Canada, la maîtrise du français et de l'anglais est exigée pour beaucoup de postes.
* Accès à l'emploi
L'entrée sur le marché du travail constitue pour les nouveaux arrivants l'un des plus importants pas vers l'intégration - dans la mesure où elle offre une certaine autonomie financière et une occasion de contribuer et d'accéder à un réseau de contacts sociaux. L'emploi est aussi un moyen crucial par lequel la société canadienne bénéficie des aptitudes et expériences de nouveaux arrivants.
* Orientation culturelle
Les nouveaux arrivants - en tant qu'individus, familles ou membres d'une communauté - doivent se frayer un chemin dans la culture de la société d'accueil, avec ses valeurs et ses modèles de relations et de comportement. A cet égard, la société d'accueil doit à son tour apprendre à être sensible et à s'adapter aux valeurs inhérentes aux cultures que les nouveaux arrivants amènent avec eux.
* Reconnaissance des qualifications et expérience
Afin que les nouveaux arrivants puissent donner une contribution de leurs aptitudes et savoir-faire, une reconnaissance de leurs acquis et expérience s'impose. Or, il se fait que leurs références académiques et professionnelles ne sont pas toujours reconnues par les institutions et employeurs canadiens. Les nouveaux arrivants amènent avec eux une gamme variée d'autres aptitudes (par exemple dans le domaine des arts ou de leadership dans la communauté); un certain ajustement s'impose pour qu'ils puissent donner une contribution de leurs talents à la société.
* Racisme/discrimination
La lutte contre le racisme et la discrimination est une étape primordiale pour s'assurer que les nouveaux arrivants se sentent les bienvenus et fassent partie intégrante de la société canadienne. Le racisme est un problème inhérent au système canadien et dresse des obstacles aux gens de couleur qu'ils soient nouveaux arrivants ou pas. Alors que le racisme est peu exprimé ouvertement de façon violente, une forme de racisme plus subtile et institutionnalisée est ancrée dans la société canadienne. Le problème de xénophobie associée au racisme influence la façon dont les nouveaux arrivants sont traités et comment on parle d'eux.
* Réunification de famille
La réunification des membres d'une famille est cruciale pour que les nouveaux arrivants se sentent enfin chez eux au Canada. Les réfugiés surtout arrivent souvent séparés de leur conjoint(e) et/ou de leurs jeunes enfants. On pourrait dire que l'intégration commence réellement au moment où toute la famille est réunie. La séparation a un impact non négligeable sur la dynamique familiale à la fois pendant la séparation et après les retrouvailles. Les petits enfants laissés derrière se sentent abandonnés et une fois réunis en veulent aux parents. Les ménages se brisent. Bon nombre d'immigrants comptent aussi sur la réunification avec les autres membres de la famille élargie (parents, grands parents, frères, soeurs, orphelins de leur parenté, etc.).
* Statut d'immigration
L'obtention du statut de résidence permanente constitue pour le nouvel arrivant l'un des facteurs clés lui permettant d'envisager son avenir ici. Elle est aussi cruciale pour pouvoir accéder au marché du travail et aux services et permet à son détenteur de faire valoir ses droits (les employeurs hésitent à embaucher des gens qui ont un statut provisoire, les services sociaux, sanitaires et éducatifs peuvent aussi être limités, le voyage en dehors du Canada étant difficile voire même impossible).* Création de communautés
Les communautés d'accueil - à la fois de la société d'accueil et des communautés ethnoculturelles - sont indispensables dans la réalisation d'une intégration réussie. L'expérience démontre que lorsque les immigrants ou réfugiés se joignent à une communauté ethnoculturelle déjà établie, le processus d'intégration s'en trouve plus facilité. Là où ce genre de communauté fait défaut, les nouveaux arrivants sont confrontés aux défis de créer leur propre communauté ici au Canada. Ces domaines sont tous abordés quotidiennement par les organismes au service des immigrants et des réfugiés.5. SERVICES EN MATIÈRE D'ETABLISSEMENT Les services offerts dans le cadre de l'établissement sont des services spécialisés et adaptés pour faciliter une participation à part entière et équitable des nouveaux arrivants dans la société canadienne. Ces services sont axés principalement sans se limiter sur les premières étapes après l'arrivée quand le besoin se fait beaucoup plus sentir, et doivent viser à ce que ceux qui en bénéficient soient mieux à même de participer pleinement dans la société canadienne. i) Historique
Pour les premiers immigrants vers ce qui est actuellement le Canada, il n'existait bien sûr pas de services d'établissement. L'établissement correspondait à la création de nouvelles communautés, ce processus provoquant souvent le déplacement des premiers occupants de ces zones - les autochtones. Tout au long du 19e siècle, les immigrants qui se sont établis au Canada ont continué à s'approprier de nouveaux territoires dans l'Ouest. Le processus d'établissement s'est intensifié vers la fin du 19e siècle et au début du 20e suite aux campagnes extensives menées par le Canada en vue d'attirer les immigrants.
Avant la première guerre mondiale, il y avait très peu d'organisations spécialisées dans la fourniture de services aux immigrants. Les nouveaux arrivants comptaient énormément sur la présence sur place de membres de leur famille ou d'autres membres de leur communauté ethnique ou religieuse pour leur venir en aide au moment de leur adaptation initiale. Le gros de ces services était assuré de manière informelle même si le soutien pouvait aussi provenir d'associations ethniques, de sociétés bénévoles, d'institutions religieuses et de plusieurs sortes de groupes d'auto-assistance, la plupart dépendant entièrement ou en grande partie des bénévoles.
Réponse de la communauté face aux besoins des réfugiés et immigrants
Au cours des premières décennies du 20e siècle, un nombre très élevé d'immigrants arrivait chaque année au Canada, particulièrement en comparaison avec la population canadienne de l'époque. Plusieurs communautés ethniques et religieuses avaient des représentants aux ports pour accueillir les nouveaux arrivants. L'accent était plutôt mis sur la satisfaction des besoins immédiats notamment la fourniture d'un logement provisoire et des provisions, l'orientation et l'aide à la recherche de l'emploi.
En milieu urbain, il y avait des "Settlement Houses" (maisons d'établissement) : intervention sociale initiée en Angleterre au 19e siècle et adoptée aux États-Unis. Les "Settlers" étaient des membres de la classe moyenne éduquée, qui partaient de l'idée que pour pouvoir atténuer les effets de la pauvreté, il fallait connaître cette réalité de l'intérieur. Ils sont allés vivre dans des zones urbaines pauvres (souvent ayant une proportion élevée d'immigrants). Leurs outils étaient l'éducation et les campagnes qu'ils menaient en faveur de la réforme.
Après la deuxième guerre mondiale, des changements majeurs sont survenus dans la conception et la prestation de services. L'arrivée massive de plusieurs personnes déplacées, y compris des survivants de l'Holocauste a attiré l'attention sur les besoins des personnes traumatisées. En même temps, les notions de sécurité sociale et de travail social ont produit un effet sur le secteur des immigrants et des réfugiés. La Société d'aide aux immigrants juifs a élaboré des services sociaux spécialisés et a engagé pour la première fois des travailleurs sociaux professionnels.
Plusieurs nouvelles organisations ont été créées dans le but de répondre aux besoins des nouveaux arrivants. L'une d'entre elles fut le Centre social d'aide aux immigrants (CSAI), fondée à Montréal en 1947 par les Soeurs religieuses de Notre Dame du Bon Conseil. Parmi la panoplie de services qu'elles offraient figuraient l'assistance matérielle, la fourniture d'un logement temporaire d'urgence, l'assistance pour se trouver un emploi et un logement, l'aide médicale et juridique et des prêts pour aider les nouveaux arrivants à faire venir leurs familles. Ils ont commencé une longue tradition de ce qui fut communément appelé "Soupers du jeudi" où les nouveaux arrivants étaient conviés. Dès le début, le CSAI a favorisé le recrutement de son personnel parmi les nouveaux arrivants et a encouragé et soutenu la création d'organisations communautaires comme réponse aux besoins des immigrants.
À la même époque, l'arrivée massive de personnes déplacées a joué un rôle catalyseur dans la création de "Manitoba Interfaith Immigration Council", qui avait comme objectif de répondre à leurs besoins. Plusieurs églises soucieuses d'aider les leurs à s'intégrer au Canada se sont regroupées pour former cette organisation.
Certaines de ces organisations sont nées des communautés ethniques particulières. C'est le cas de la "Italian Immigrant Aid Society" de Toronto. Elle a été formée en 1952 à partir de deux paroisses qui étaient des institutions centrales de la communauté italienne de cette époque.(13) Au début, les services directs étaient principalement offerts par des femmes bénévoles (qui par la suite se sont organisées sous le nom de "Ladies Auxiliary of the Italian Aid Society").
COSTI (Centro Organizzativo Scuole Tecniche Italiane) a été créé en 1961pour répondre aux besoins d'hommes de métier incapables d'utiliser leur savoir-faire. La devise de COSTI, "L'intégration à travers l'éducation", exprime la vision de ses fondateurs. Il offrait une formation et un recyclage aux membres de la communauté italienne ainsi qu'aux membres d'autres communautés a partir des années 1970. En 1981, la Italian Immigrant Aid Society et COSTI ont fusionné pour donner naissance à une des plus grandes organisations au service des immigrants à Toronto, voire même dans tout le Canada.
L'inclusion de la catégorie des réfugiés dans la Loi canadienne sur l'immigration de 1976, ainsi que l'arrivée des "Boat People" qui a coïncidé avec la fin des années 1970, et par la suite l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés revendicateurs de statut ont attiré l'attention sur les besoins des réfugiés. Quelques organisations et services ont vu le jour en particulier pour répondre aux besoins de cette classe nouvellement définie comme "réfugiés".
Réponse du Gouvernement canadien aux besoins des immigrants et des réfugiés
La période d'après-guerre a aussi vu le renforcement de l'accent sur les concepts de citoyenneté et d'intégration. Le Ministère fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, créé en 1950, a été doté de la Division relative à la citoyenneté, responsable du soutien d'organisations gouvernementales et non gouvernementales dont la vocation était de faciliter l'ajustement et l'intégration des nouveaux arrivants et de les conscientiser davantage aux avantages et responsabilités des citoyens. Dans son effort de soutien, la Division relative à la citoyenneté a mis l'accent sur l'éducation (incluant la formation linguistique et les cours de citoyenneté) comme moyens d'intégration.
En 1974, le Gouvernement fédéral a lancé le Programme d'établissement et d'adaptation des immigrants (PÉAI) par lequel le financement pour les services d'établissement était fourni. La formation linguistique a été ajoutée comme programme permanent en 1990 et restructurée en 1992 en tant que Cours de langue pour les immigrants au Canada (CLIC). Le programme HOST qui allie les volontaires canadiens aux réfugiés aidés par le gouvernement à assouplir le processus d'établissement est devenu un programme permanent en juin 1991.
Tout au long de ces trois dernières décennies, les gouvernements provinciaux, suivis de municipalités ont mis sur pied des départements ou divisions visant à soutenir ou à financer les programmes d'établissement.(14)
Développement continu
Le développement des services offerts aux nouveaux arrivants a été plus caractérisé par la coordination que par la centralisation et a puisé ses forces dans les communautés locales. Ces tendances ont continué pendant le dernier quart du siècle durant lequel beaucoup d'autres organisations ont vu le jour.
Les services d'établissement au Canada sont principalement assurés par un réseau d'organismes à but non lucratif, ayant leurs racines dans la communauté et dotés de conseils d'administration formés de bénévoles. Ces organismes varient beaucoup en taille, allant de ceux avec peu ou pas de personnel payé à ceux qui disposent d'un personnel dont l'effectif se compte en centaines. Certains organismes sont nouveaux, d'autres anciens, mais en tant que réseau ils cumulent le poids de l'expérience acquise avec les liens étroits qu'ils ont tissés avec la communauté qu'ils desservent. Les centres les plus larges accueillant beaucoup de nouveaux arrivants peuvent avoir des organisations hautement spécialisées, alors que les centres plus petits possèdent des organisations polyvalentes. Les organismes d'établissement se présentent par conséquent sous plusieurs formes :
La variété de services d'établissement (surtout en ce qui concerne les cours de langue) sont fournis par diverses instances du secteur privé, public, parapublic ou communautaire. Cependant, les organismes communautaires et ceux au service des réfugiés ont prouvé qu'il fournissent des services aux moindres frais et efficaces.(15)
Les forces des organismes d'établissement communautaires
Les forces des organismes au service des immigrants et réfugiés reposent sur :
Défis des organismes
Les immigrants et les organismes qui leur viennent en aide sont confrontés à des défis dans plusieurs domaines empiétant sur l'accomplissement de leur mission.
Financement
Relations bailleurs de fonds/organismes
iii) Les services d'établissement actuels
Les services d'établissement constituent un genre de services sociaux mais dont le besoin provient d'une situation extérieure plutôt que de l'indigence du client. Les nouveaux arrivants sont au fond des gens en bonne santé en quête d'assistance pour pouvoir s'orienter dans un pays où les "règles du jeu" sont différentes. Dans leurs tentatives d'ajustement à la nouvelle société, ils sont confrontés à des problèmes pouvant provoquer chez certains des périodes de détresse aiguë. D'autre part, en tant que groupe, ils se font remarquer pour leur souplesse.
Les besoins de la clientèle
Adaptés d'années en années pour répondre aux temps changeants, les services offerts aujourd'hui continuent à dépendre des besoins de la clientèle et des communautés d'accueil.
Comme souligné précédemment, les besoins de nouveaux arrivants varient en fonction des personnes qui en bénéficient; par exemple si ce sont:
En outre, chaque nouvelle communauté aura ses propres facteurs culturels.
Les besoins de la société d'accueil varient selon qu'il s'agit:
Services adaptés aux besoins
En principe, la gamme de services offerts ne connaît aucune limite - ils dépendent des besoins, des ressources disponibles et de la fertilité de l'imagination. On s'efforce constamment d'améliorer et d'adapter ces services, mais en même temps ceux qui se sont avérés efficaces pendant des décennies continuent à être offerts sans subir de changements majeurs.
Il y a plusieurs façons de conceptualiser les services d'établissement, surtout qu'on ne dispose pas à date d'une définition consensuelle forgée en la matière. L'une des façons de décrire les services d'établissement pourrait être la suivante:(16)
Le schéma suivant fait aussi une distinction de la variété de services disponibles:(17)
Tableau 3. Objectifs, bénéficiaires et types de services d'établissement
Objectifs des services | Bénéficiaires de services | Services spécifiques |
Services destinés à aider les nouveaux arrivants (individuellement ou collectivement) à développer des aptitudes et un savoir favorisant sa participation dans la société (incluant la gamme de services dispensés pour l'adaptation initiale) | Nouveaux arrivants |
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Membres des communautés ethnoculturelles |
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Services visant le rapprochement entre les nouveaux arrivants et la société. | Nouveaux arrivants Communautés ethnoculturelles |
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Services d'ordre général spécifiquement adaptés aux nouveaux arrivants et répondant à leurs besoins spécifiques | Nouveaux arrivants |
|
Services d'aide à la communauté d'accueil dans son processus d'adaptation aux nouveaux arrivants | Communauté d'accueil Organismes de services parapublics |
|
Alors que plusieurs types d'organismes se sont chargés de la prestation de services et programmes d'établissement et d'intégration, l'expérience a prouvé que les organismes communataires sans but lucratif sont les mieux outillés pour répondre aux besoins des immigrants et des réfugiés.
6. PRINCIPES RÉGISSANT LES MEILLEURES PRATIQUES
Au sein du domaine des services d'établissement, le besoin d'un partage d'expériences plus systématique et continu se fait sentir particulièrement en ce qui a trait aux innovations et succès. Les succès accomplis nous ont permis d'en tirer les meilleures pratiques. Les meilleures pratiques sont celles dont la valeur a été démontrée et qui méritent d'être imitées.Les meilleures pratiques sont offertes dans le but de:
La liste des meilleures pratiques présentée ici n'est ni exhaustive ni définitive: elle représente la façon dont elles sont conçues actuellement et nécessite une mise à jour constante. Il est aussi entendu que les interventions doivent refléter les réalités propres à chaque situation unique. Ce qui peut être considéré comme une bonne pratique dans certaines circonstances peut ne pas être approprié dans d'autres.
Nous pouvons élaborer des normes à partir des meilleures pratiques. Elles diffèrent des normes - les normes minimales sur lesquelles on s'accorde en général - en ce sens que les meilleures pratiques visent un idéal que l'organisation essaie d'atteindre.(18)
Nous avons présenté les meilleures pratiques sous forme de principes émanant de douze valeurs de base. Ces principes offrent un cadre qui peut servir de base d'analyse, d'évaluation, de planification et de partage d'informations dans le domaine des services d'établissement.(19)
Valeurs de base :
1. | Des services disponibles à tous ceux qui en ont
besoin. L'accès à ces services a pour but de:
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2. | Offrir des services non exclusifs, respectueux et
sensibles à la diversité, l'inclusion est assurée par :
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3. | Les services donnent au client pleins pouvoirs : pour
assurer pleins pouvoirs au client, il faut:
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4. | Des services adaptés aux besoins tels que définis
par les usagers. Les services
définis par les usagers sont assurés par :
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5. | Services tenant compte du caractère complexe,
multidimensionnel et réciproque de l'établissement et de l'intégration. Une
approche holistique est assurée par :
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6. | Services fournis de manière à assurer le respect
des droits et l'intégrité des personnes. Le respect de la personne est assuré
par:
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7. | Services fournis en tenant compte des sensibilités
interculturelles. Les services tenant compte des sensibilités interculturelles
sont assurés par :
|
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8. | Services visant la promotion du développement
communautaire de nouveaux arrivants et favorisant leur participation dans la communauté
élargie, et créer des communautés qui sont accueillantes pour les nouveaux arrivants. Le
développement communautaire est assuré par :
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9. | Services offerts dans un esprit de collaboration.
La collaboration est assurée par :
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10. | Fourniture de services faite de manière à rendre
compte aux communautés desservies. La responsabilité est assurée par :
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11. | Services orientés vers la promotion d'un changement
positif dans la vie de nouveaux arrivants et dans la capacité de la société d'offrir
des chances égales à tous Une orientation vers des changements positifs est
assurée par :
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12. | Services axés sur une information fiable et
continuellement mise à jour. La fiabilité de l'information est assurée par :
|
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7. EXEMPLES DE MEILLEURES PRATIQUES À travers ses nombreuses consultations et particulièrement durant les ateliers et débats sur le projet relatif aux meilleures pratiques, le CCR a fourni un forum aux organismes pour qu'ils vantent les mérites des programmes réussis et innovateurs. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns de ces programmes, projets ou pratiques qui pourraient être considérés comme meilleures façons d'intervention. Ces programmes ont été sélectionnés par les organismes eux-mêmes, mais après examen de leurs modèles de programmes et de leur mise en oeuvre il ressort que chacun d'eux couvre bon nombre de principes de bonnes pratiques susmentionnés tout en abordant aussi une combinaison de besoins. Pour le moment, nous allons fournir un résumé de ces programmes visant les bonnes pratiques. Nous nous préparons à rendre disponibles sur le site web du CCR des renseignements plus détaillés sur quelques-uns de ces exemples - et d'autres au fur et à mesure qu'ils nous sont soumis. Les programmes ci-dessous sont plus ou moins regroupés sous les titres suivants (tirés du schéma 3 ci-dessus).(20)
Programmes i) Services visant le développement des aptitudes et connaissances des nouveaux arrivants en vue de leur participation effective dans la société Évaluation approfondie initiale des clients (immigrants et réfugiés) Le temps investi pendant l'étape initiale d'évaluation détaillée facilite à bien des égards l'orientation du processus d'établissement. a) Il crée d'emblée des rapports amicaux, tout en restant professionnels, entre le client et son conseiller; b) il tend à normaliser la situation, en détournant l'accent mis sur les problèmes intrinsèques du client vers les problèmes et solutions auxquels la personne doit faire face dans une situation concrète et souvent complexe; c) il donne le loisir au client d'analyser son problème dans une plus large perspective, un sens d'avoir une "image plus large" qui soulage l'anxiété; d) encourage la participation active du client dans la résolution de son problème; e) enfin, il peut faciliter une planification plus précise avec le client lorsqu'une intervention ou d'autres services appropriés (dans les centres de référence) et d'assistance s'imposent.
Apprentissage d'une deuxième langue Établir des partenariats avec toutes les institutions d'apprentissage
linguistique y compris les institutions supérieures
Programmes d'employabilité Projet d'employabilité destiné aux nouveaux arrivants
Initier et influencer des changements institutionnels tout en donnant pleins
pouvoirs aux communautés
ii) Services d'ordre général particulièrement adaptés aux nouveaux arrivants et répondant à leurs besoins spécifiques Services d'ordre général
Programmes de santé
Programmes de services spécialisés offerts aux femmes immigrantes Éducation et groupe de croissance pour les femmes immigrantes
Des médiateurs culturels pour les femmes et familles de la minorité visible
Information des femmes et ligne ouverte de soutien aux femmes
Programmes spécialisés pour la jeunesse immigrante Programmes pour la jeunesse
Guides pour le nouvel arrivant
Développement du personnel/bénévoles Pratiquer une évaluation régulière et planifiée des performances du personnel
Suite aux succès récoltés pour ce type d'événement de formation, une conférence de formation a été planifié pour les bénévoles aux cours de langues. Il est prévu que la troisième conférence annuelle va mobiliser sept organisations différentes et environ 100 bénévoles. La formation conjointe est aussi offerte chaque mois à des professeurs de langue bénévoles. Trois organismes collaborent dans ce partage de formation, ce qui signifie que les ressources en personnel pour l'organisation d'une session de formation sont seulement requises une fois tous les trois mois. Les bénévoles bénéficient de cette formation mais aussi des rencontres avec les autres bénévoles à la fois provenant de la même organisation ou d'autres organisations.
iv) Les services visant à aider la société d'accueil à s'adapter aux nouveaux arrivants
8. CONCLUSION
Nous avons présenté ce document comme un travail en cours d'élaboration. Tout comme l'établissement est un processus continu, ainsi sont aussi les efforts déployés pour fournir les meilleurs services d'établissement possibles. Les meilleures pratiques suggérées sont données en guise de contribution au dialogue sur le maintien et l'amélioration des qualités des services. Nous avons concentré notre attention sur les services d'établissement offerts par les organismes au service des réfugiés et des immigrants. Malgré l'importance qu'ils représentent pour plusieurs personnes et communautés, ils constituent seulement une partie des services offerts. Les familles, les amis et les communautés ethnoculturelles organisées de manière informelle procurent aussi un soutien essentiel aux nouveaux arrivants dans leur processus d'intégration. Qu'ils soient fournis officiellement ou non, les services d'établissement ne constituent à leur tour qu'un des facteurs déterminant le succès d'intégration du nouvel arrivant. Des institutions telles que les écoles, les hôpitaux, la police, le système judiciaire, les médias et les ministères, jouent tous un rôle clé en favorisant ou en inhibant l'intégration en fonction du degré de leur adaptation à la diversité des clients qu'ils desservent. Les organismes au service des immigrants et des réfugiés peuvent aider ces institutions à être conscientes du besoin d'adaptation et à faire les changements qui s'imposent, mais ils ne peuvent être efficaces que si ces institutions éprouvent la volonté de le faire. Un autre facteur déterminant pour l'intégration réussie est la politique gouvernementale à l'égard de nouveaux arrivants. Des politiques qui donnent aux réfugiés et aux immigrants une sécurité et un sentiment d'appartenance servent à promouvoir l'intégration. Inversement, les politiques qui gardent les familles séparées, retardent l'obtention du statut de résidence permanente ou laissent les communautés vulnérables rendent l'intégration difficile, voire même impossible. Le comportement de la population en général a aussi un impact significatif sur l'intégration et affecte les rapports de nouveaux arrivants avec leurs voisins, leurs collègues de travail, leurs camarades de classe à l'école et avec toute personne qu'ils rencontrent dans la vie de tous les jours. C'est pourquoi la plupart des organismes au service des immigrants et réfugiés considèrent l'éducation du public et l'oeuvre de sensibilisation contre le racisme comme des aspects essentiels de leur travail. Des attaques médiatiques contre les immigrants ou des commentaires empreints de xénophobie proférés par une personnalité influente n'ont pas comme seule conséquence d'être douloureux pour les réfugiés: ils portent aussi atteinte aux efforts visant à leur créer un environnement accueillant. L'environnement extérieur a par conséquent un impact significatif sur l'efficacité des efforts entrepris par les organisations prodiguant ces services. Dans le cadre de leur travail, elles ont des défis à relever qui parfois peuvent affecter leur capacité de mettre en oeuvre les modèles de meilleures pratiques. Les niveaux et conditions de financement limitent aussi ce qui peut être fait. Le manque de coordination entre les organisations peut conduire à des doubles emplois ou à des lacunes. Au moment où nous écrivons au début de l'année 1998, l'avenir des services d'intégration au Canada reste en grande partie encore inconnu. Les conséquences du transfert proposé de l'administration des fonds du gouvernement fédéral aux gouvernements provinciaux restent encore à découvrir. Ce contexte offre une occasion en or pour développer des normes nationales en matière de services d'établissement, projet jugé prioritaire par le Conseil canadien pour les réfugiés. Les normes nationales pourraient constituer un outil permettant de s'assurer qu'un certain degré minimal de services est garanti aux nouveaux arrivants, peu importe l'endroit où ils décident de s'établir au Canada. Elles pourraient aider ceux qui s'impliquent dans l'administration ou la fourniture de services d'établissement, à définir et à se concentrer sur les services essentiels fondamentaux en tant qu'un minimum sur lequel bâtir. Un autre signe d'espoir en l'avenir est la création d'un centre d'échange d'informations sur les services d'établissement. Un tel centre d'échange pourrait profiter des communications potentielles sur Internet. Une capacité d'échange d'informations sur ce qui marche bien, sur de nouvelles initiatives et sur la façon de trouver rapidement des réponses aux questions pourrait rendre l'intervention en matière d'établissement plus efficace. Un autre avantage de l'Internet est évidemment le fait qu'il facilite la communication non seulement d'une province à une autre à travers le Canada mais aussi à l'échelle internationale. Les associations provinciales, régionales et nationales ont un rôle clé à jouer dans les efforts continus de s'améliorer dans le secteur, par le biais de la coordination, la formation, l'échange d'informations et le développement des politiques. Elles servent aussi en tant que moyens de liaison avec d'autres secteurs aidant à s'assurer que les questions ayant trait aux nouveaux arrivants sont incluses dans les préoccupations y afférant. Dans le domaine de la politique de l'immigration et des réfugiés, les propositions courantes présagent que des changements radicaux sont susceptibles de se produire dans le futur. Le rapport de la révision de la législation sur l'immigration rendu public récemment présente des propositions qui feront l'objet de débats pendant les mois qui viennent. Il est cependant intéressant de noter l'accent mis sur l'intégration comme élément essentiel d'un programme d'immigration réussi. Le rapport définit une série de principes de base qui se chevauchent avec ceux des meilleures pratiques : l'accessibilité, l'adaptabilité et la responsabilité figurent sur les deux listes. Le partenariat et la consultation sont aussi explorés en détail dans le rapport, avec des recommandations de les rendre plus significatifs dans l'avenir. En attendant, des services d'intégration vont continuer à être offerts aux nouveaux arrivants et aux communautés qui les accueillent. Nous espérons que les principes régissant les meilleures pratiques et des exemples contenus dans ce document serviront d'outil à ceux qui offrent ces services et à ceux qui veulent les comprendre. 9. RÉFÉRENCES AAISA. Settlement Renewal: AAISA Response to the Citizenship and Immigration Consultation Kit, Edmonton: AAISA, janvier 1996. Borisenko, Laurel et Virginia Sauvé. National Standards for Settlement Agencies, Ébauche d'un document de discussion. CCR. 22 octobre 1997 (non publié). Brawley, Bev. Developing Standards of Practice for Settlement Services. Vancouver: AMSSA, 1995. Citoyenneté et Immigration Canada. Consultation on Settlement Renewal: Finding a New Direction for Newcomer Integration. Ottawa: CIC, novembre 1995 (dépliant). _____________________________. The Issues: Consultations on Settlement Renewal: Finding a new Direction for Newcomer Integration. Ottawa: CIC, novembre 1995, 33 p. _____________________________. Change and Management of Settlement Programs for Newcomers. Ottawa: CIC, sans date [1995?], 13 p. ____________________________. Série II Consultations sur le Renouvellement de l'établissement: Repenser l'intégration des nouveaux arrivants. Ottawa: CIC, juin 1996, 33 p. Citizenship and Immigration Canada, Ontario Region. Settlement Renewal Consultations, Round Two. Toronto: CIC, Ontario Region, juillet 1996, 29 p. Conseil canadien pour les réfugiés et Division de ressource pour la recherche sur les réfugiés. National Settlement Conference. Montréal: CCR, 1994, 59 p. Ervin, Alexander. Immigrant Integration and Adaptation Research Project: Phase VI. Final Analysis and Recommendations. Report prepared for the Saskatchewan Association of Immigrant Settlement and Integration Agencies (SAISIA). Saskatchewan: SAISIA, mars 1994. Grande, Gregory. Italian Canadiana. Centre for Italian Canadian Studies, 1987. Gruno, Valerie & Susan Stovel. 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Des projets visant le partage d'informations sont en cours d'élaboration par beaucoup d'organismes parapluie. Par exemple le Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI) est en train de travailler sur un projet de développement d'indicateurs d'établissement. Le Immigrant Integration Coordination Committee (IICC) de la Colombie britannique travaille lui sur les compétences professionnelles de travailleurs en établissement et a contribué à un bon nombre de projets sur les normes et les meilleures pratiques en matière d'établissement. Nous vous invitons à continuer le dialogue à travers des discussions continues lors des conférences ou d'ateliers et sur le nouveau médium qu'est l'Internet. La liste ci-dessous, rangée par régions, procure un lien avec toutes les organisations parapluie au service des immigrants et des réfugiés, par lesquelles vous pouvez entrer en contact avec d'autres organisations, organismes, divisions et départements gouvernementaux. Si vous avez d'autres réseaux que vous songez à inclure dans la liste, veuillez contacter le Conseil canadien pour les réfugiés à l'adresse électronique suivante: ccr@web.net.
NATIONAL Conseil canadien pour les réfugiés
Réseau canadien pour la santé des survivants de la torture et de la violence
organisée
Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et des Femmes Appartenant à une
Minorité Visible du Canada (NOIVMWC)
Conseil ethnoculturel du Canada
RÉGIONAL
L'Atlantique Atlantic Region Association of Immigrant Serving Agencies
L'Ouest du Canada Western Canadian Association of Immigrant Serving Agencies
PROVINCIAL Columbie-Britannique Immigrant Integration Coordinating Committee (IICC), Affiliation of Multicultural
Societies and Service Agencies of B.C. (AMSSA)
Alberta Alberta Association of Immigrant Serving Agencies (AAISA) Saskatchewan Saskatchewan Association of Immigrant Settlement and Integration Agencies (SAISIA)
Manitoba International Centre
Ontario Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI)
Québec Table de concertation des organismes de MontrJal au service des rJfugiJs ANNEXE II.................... ACRONYMES
Conseil canadien pour les réfugiés 6839 Drolet #302
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Copyright © 1998 Canadian Council for Refugees
Last modified: April 07, 1998